WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De la critique de la durabilité pour une justice environnementale participative.


par Tchilabalo Adjoussi
Institut Supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines Don Bosco (ISPSH Don Bosco) - Master ès-Sciences de l’Homme et de la Société 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3- Difficultés éthiques dans la mise en oeuvre de la durabilité

Par difficultés éthiques, nous voudrions parler des divergences éthiques que le développement durable rencontre et qui freinent son adoption malgré l'expression de la bonne volonté des gouvernants lors de « la conférence de la terre » de Rio.

La notion de difficulté éthique que nous voudrions éclaircir ici s'inscrit parfaitement dans le débat écologique surtout à l'étape cruciale de la mise en oeuvre des recommandations de la durabilité: quel choix opérer dans la multitude de choix possibles? Surtout quand nous faisons face à: « des aspects auxquels on accorde de la valeur des deux côtés » (J. Villancourt (1998, p.30) d'où la difficulté à trancher. Le travail obligatoire en amont de la prise de décision est donc particulièrement ardu. Les divergences renvoient ici à une difficulté de choix entre deux valeurs et dans le contexte qui est le nôtre, les difficultés éthiques se posent entre la protection de l'environnement et la croissance économique qui ont toutes deux des répercussions non négligeables aussi bien positives que négatives sur la vie des populations. Ainsi qu'il le dit: « (...) Le développement économique implique peut-être des conséquences néfastes sur l'environnement et, dans ce cas, quelle décision doit être prise ? Va-t-on prioriser la protection de l'espace environnemental naturel concerné, ou la création d'emploi?» (J. Villancourt, 1998, p.30). Cette question se rapproche donc de celle de C. Larrère (2017) qui pose le dilemme: les politiques environnementales doivent-elles privilégier les effets égalitaires ou prioriser la restauration de la nature dans la gestion de la crise écologique?

Choisir la croissance économique avec le PIB comme indicateur au détriment de l'environnement permettrait à coup sûr d'octroyer du travail et permettre ainsi une croissance

43

économique avec une répercussion positive sur les populations à savoir l'amélioration des conditions de vie et même l'atténuation des inégalités environnementales mais avec un impact négatif sur l'environnement; de la même façon, choisir l'environnement en adaptant l'économie, permettrait bien sûr une restauration des qualités environnementales avec une économie peu agressive ; mais la croissance économique par rapport à laquelle nos sociétés se définissent aujourd'hui et qui est indispensable dans la régulation des inégalités environnementales n'adviendrait pas.

Or il serait impossible d'établir une liste exhaustive de critères théoriques respectant les deux dimensions; au cas où il en existerait, elle ne serait pas opérationnelle puisque ces divergences sont contextuelles. Ainsi qu'il le dit:

En effet, les caractéristiques du milieu géologiques ou sociales, sur lequel pèse la prise de décision, sont à prendre en compte. Il peut exister des critères ou des guides méthodologiques, mais ces outils ne dispenseront pas d'une analyse concrète du milieu où doit se produire la prise de décision. Le processus de priorisation est ainsi susceptible de changer selon les situations. À chaque nouvelle prise de décision, la priorisation des valeurs devra s'adapter à l'évolution de la situation environnementale et humaine (J.Villancourt, 1998, p.30-31).

Vu la nécessité de contextualisation du débat environnemental, parler d'un développement durable harmonisé selon les textes du rapport Brundtland, semble alors une utopie. Prenant l'exemple du Canada, nous voyons bien la nécessité de la contextualisation ; J. Villancourt (1998, p.31) écrit: « par exemple le Québec ne produit pas de pétrole, ce qui est le cas de l'Alberta. La question de la production d'énergie est un aspect essentiel du coût environnemental, mais chaque groupe de référence aura à réaliser différemment ses objectifs de développement durable ».

De cette évaluation critique de la durabilité, l'on se rend à l'évidence que toutes ces difficultés sus-citées constituent un véritable handicap de la durabilité creusant un grand fossé qui sépare l'idéal de la durabilité et les faits concrets auxquels elle est confrontée mettant en danger la vie des plus vulnérables. La durabilité est-elle alors atteignable ?

44

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille