1-5- Digestion chez les poissons
Après l'ingestion qui est fonction de la forme de la
cavité buccale, l'aliment transite dans l'estomac (Moriaty, 1973). La
sécrétion d'acides gastriques permet la fragmentation des parois
des cellules ingérées ; ensuite plusieurs enzymes effectuent la
fragmentation des macromolécules par l'hydrolyse des liaisons
peptidiques des protéines, osidiques des glucides, et esters des lipides
(Moreau, 1988). C'est au niveau des parois intestinales que se fait
l'assimilation des nutriments et c'est de là que ce fait le transfert
d'énergie et de matière. L'ingestion et l'utilisation de ces
nutriments sont liées à certains facteurs tels que la
densité de stockage, le taux de rationnement, la fréquence
d'alimentation, le mode de nourrissage des poissons, la méthode de
production des poissons et la température (New, 1987 ; Lacroix,
2004).
1-6- Sous-produits agro-alimentaires utilisés
dans l'alimentation des poissons
Les sous-produits de l'alimentation humaine utilisée
dans l'alimentation des poissons d'élevage peuvent être
classés de plusieurs manières selon que l'on se
réfère à leur origine, à leur composition, à
certaines de leurs propriétés nutritionnelles ou
physicochimiques, ou encore à des critères économiques
(Guillaume et al., 1999). Ils sont d'origine animale ou
végétale et sont souvent des co-produits des industries
agro-alimentaires.
Le principal sous-produit d'origine animale rencontrée
dans l'alimentation des poissons d'élevage est la farine de poisson.
Cette farine est presque indispensable dans les régimes alimentaires des
animaux aquatiques (Guillaume et al., 1999).
En effet, sa constitution en acides aminés
indispensables, en acides gras essentiels et vitamines notamment du groupe A,
correspondent aux besoins des vertébrés dont les poissons.
Les matières premières d'origine
végétale sont en général des sources de vitamines
du groupe B (surtout B12). Elles sont moins appétibles et l'amidon, leur
principale source d'énergie, n'est pas souvent tolérée par
les poissons. Certaines d'entre elles comme les tourteaux (soja, coton,
coprah), beaucoup plus disponibles, constituent des sources de protéines
de hautes valeurs biologiques et moins chères. Les sous-produits
céréaliers et leurs dérivés sont les plus
rencontrés dans l'alimentation des poissons d'élevage. Ce sont la
farine de maïs, le son de maïs, le son de riz, la farine basse de riz
et le son de blé. Ces sous-produits dérivent d'une série
de traitements
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(décorticage, mouture) des grains. Ils sont
constitués généralement de fragments d'amidon, de
proportions de germes, de péricarpe et d'une partie des couches
périphériques de grains d'aleurone. Les germes sont en
général riches en vitamines E et en vitamine du groupe B
(à l'exception de la vitamine B12), mais le décorticage et le
blutage en éliminent une bonne partie. Ils sont également riches
en fibres, en phosphore, mais pauvres en calcium (0,05%) et en protéines
(7-15%) (Guillaume et al., 1999 ; Abarike et al., 2012).
Les sous-produits agricoles constituent de bonnes sources
d'énergie et de matières grasses. Toutefois, leur faible teneur
en protéines et en lysine ne permet pas de les utiliser comme seules
sources azotées dans les aliments destinés à
l'élevage des animaux (Bamba, 2007). En raison de leur teneur
relativement élevés en cellulose et certaines substances
anti-nutritionnelles, notamment, les facteurs anti-trypsiques les lectines ou
phyto-hémagglutinines, les saponines, l'acide phytique et les tannins.
Leur utilisation est limitée dans l'alimentation des poissons
d'élevage. Ces substances peuvent inhiber les protéases
(l'á-amylase) dans le tube digestif, donner un goût amer à
l'aliment, entrainer une inflammation des cellules épithéliales,
former des complexes insolubles avec les protéines et certains
minéraux divalents comme le calcium, le magnésium, le fer, le
zinc ou le manganèse réduisant par conséquent la
disponibilité de ces nutriments dans les régimes alimentaires
pour poissons. Ce qui provoque des retards de croissance et une diminution des
performances zootechniques au cours de l'élevage (New, 1987 ; Wilson,
1984 ; Guillaume et al., 1999).
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II-MATÉRIEL ET MÉTHODES
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