1.2. Port-Royal : tournant décisif dans
l'étude de l'adjectif
Pour bien appréhender la place de port royal en
grammaire et relativement à l'étude de l'adjectif, il est
nécessaire de présenter son soubassement théorique et la
place de l'adjectif dans cette tendance grammaticale.
1.2.1. Port-Royal : logique, philosophie et universaux
du langage en soubassement
Le XVIè et le XVIIè siècles constituent
le classicisme de la grammaire. C'est à cette période que se
développe une activité grammaticale plus orientée vers le
fonctionnement interne de la langue. Sans être les seules, les petites
écoles de Port-Royal sont les plus en vue. En réalité,
à en croire Piron (2008 :1),
Le milieu intellectuel de l'époque classique
marquera la réflexion grammaticale de deux tendances, l'une
orientée vers la norme linguistique et une vision
hiérarchisée de la société, l'autre vers un
raisonnement philosophique sur la langue. Ces tendances trouvent leurs racines
dans les réflexions tenues au cours des siècles passés
(réflexions qui remontent jusqu'à l'Antiquité), mais
s'enracinent également dans les pratiques pédagogiques qui ont
cours au XVII siècle (notamment dans les petites écoles de
Port-Royal).
La tendance normative commet plus des ouvrages
pédagogiques et prescriptifs. Ils s'occupent du bien parler et du bien
écrire. Les ouvrages marquants de cette époque sont la
Grammaire et syntaxe francoise de Maupas (1607), la Grammaire
Francoise Rapportee av Langage dv Temps d'Oudin (1632), les Remarqves
sur la langve françoise de Vaugelas (1647), l'Essay d'une
parfaite grammaire de la langue françoise de Chiflet (1659). Ces
grammaires prônent le bel usage et l'idéal du parfait
gentilhomme. Vaugelas exacerbe cette tendance du bon usage dans ses
remarques.
La tendance philosophique quant à elle est
représentée par Arnaud et Lancelot. Le Manifeste de leur
réflexion est La grammaire générale et
raisonnée. On se demande en quoi consiste leur réflexion,
leur perception de l'adjectif et quelles sont leurs retombées.
Ainsi, dès le XVIIè siècle se trouve
déjà posé la problématique labile de l'accord du
participe et celui de l'indentification de sa classe syntaxique. Les auteurs
suggèrent un
La réflexion d'Arnaud et Lancelot est d'essence
philosophique et logique. C'est ce qui justifie le nom de grammaire
raisonnée, à savoir une réflexion et une description de la
langue à partir des principes logiques. Même s'ils travaillent sur
la langue françoise, ils scrutent les principes communs
à toutes les langues. Ils esquissent une classification des parties de
la langue. L'adjectif en fait partie.
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