WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L’humanitaire entre urgence et permanence. Les activités de médecins transfrontière et de Caritas en Afrique Subsaharienne.


par Yannick Stéphane MANGA AWOA
Institut des relations internationales du Cameroun -  Master en relations Internationales 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5- LA REVUE CRITIQUE DE LITTÉRATURE :

L'abondance de la récolte dépend de l'abondance de la moisson. La littérature d'une question peut être énorme ou réduite selon que la question soit classique ou nouvelle. L'humanitaire étant si vaste que le monde, plusieurs écrits foisonnent au chevet du lecteur. Dans une étude précise, il faut faire le tri des écrits qui sonnent comme une cloche qui annonce un événement. Vu l'abondante littérature en la matière, la revenue sera compartimentée en quatre types de documents de lecture. Les parutions plus larges c'est-à-dire les ouvrages généraux, les thèses, les mémoires et les publications plus spécialisées et techniques notamment les articles, les manuels de formation et les rapports des organismes internationaux. Cette revue de littérature sera développée sur la base de ces différentes sources catégorisées.

Pour le premier cas, nous l'ouvrage de Rony Brauman intitulé L`action humanitaire75 comme un ouvrage général qui revient sur l'histoire de l'action humanitaire, les principes et les exigences de l'action humanitaire, les acteurs humanitaires et partage les expériences vécues jusque-là. Ensuite, la voix juridique du Professeur Alain Didier Olinga s'est exprimée sur une question fondamentale qui a influencé l'action humanitaire. Voir le droit s'interroger sur l'action humanitaire pose le problème du droit d'ingérence humanitaire. La première partie de la thèse de l'auteur porte exclusivement sur l'ingérence humanitaire et la seconde sur le droit d'ingérence et la protection des droits de l'homme. C'est d'avantage la première partie qui nous concerne. L'analyse est à prépondérance juridique et l'auteur, parlant de l'ingérence, ne manque pas d'opiner « un terme qui ne correspond à aucune catégorie juridique déterminée »76 . Une question formulée par l'auteur est fondamentale : « L'ingérence peut-

74 Br. Tison, op.cit.P.63

75 R. Brauman, L`action humanitaire, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 1995.

76 A.D . Olinga op.cit, p.18.

Page 22

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

elle être un droit ? ». A priori, l'auteur y voit une habilitation juridique impossible et reprend à son compte une pensée « il n`y a pas de droit d`intervention par ce qu`il n`y a pas de droit contre le droit. Le droit, c`est l`indépendance ; l`intervention, c`est la violation de l`indépendance ».77 A postériori, il reconnait l'ouverture qui confère un titre juridique à un Etat à intervenir dans les situations des Etats si ce titre est reconnu par le droit international public. Malgré la dimension juridique de l'analyse, la thèse en question traite aussi de l'action humanitaire. Elle y est définie par rapport à son objet et par rapport à l'action politique. Cette analyse est proche de la nôtre encore en construction. Cela est vrai au regard d'une des conclusions de l'auteur. « L`unique motivation de l`action humanitaire », c'est la souffrance humaine qu'importe son origine.

Au registre des thèses, on peut évoquer celle de Delphine Loupsans qui traite La place des intérêts et des normes dans l'action humanitaire de l'Union européenne.78 La politologue s'appuie sur les théories de relations internationales notamment le réalisme, le constructivisme, le réalisme pour ressortir dimension stratégique de l'action humanitaire d'urgence engagée par l'UE. L'institution européenne s'engage dans le terrain de l'humanitaire avec des intérêts bien ciblés. « Aucun Etat ou groupe d`Etats n`est disposé à intervenir pour mettre fin à une crise humanitaire, s`il n`a aucun intérêt stratégique à défendre » 79 . L'auteur illustre sa position en indiquant que l'un des intérêts, c'est la démocratisation des Etats non démocratiques. Pour cet auteur, l'action humanitaire est dans le sillage de la sécurité humaine représentant un instrument majeur de gestion des crises. Elle dira alors qu'il s'agit de l'action humanitaire d'urgence de l'Union Européenne définie par lui comme « toute action qui vise, d`une façon ou d`une autre, à pallier les conséquences immédiates d`un conflit sur les populations civiles »80 . Cette humanitaire menée de main de maître par l'UE est une humanitaire des Etats qui ont un grand intérêt pour les normes

77 Pradier-FODERE, Traité de droit international européen et américain. Paris, 1885, t.1 p.547

78 D. Loupsans , La place des intérêts et des normes dans l'action humanitaire de l'Union européenne, thèse Université Montesquieu - Bordeaux IV; Institut d'études poli- tiques de Bordeaux, 2009.

'9 Ibid,.p.15

80 Ibid ,p.29

Page 23

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

humanitaires et les Etats en question mettent des fonds colossaux81 à la disposition des pays ACP. Le bailleur européen des questions humanitaires est ECHO présente depuis 1991.

On a pu découvrir les travaux de Makandjouala Candide, dans son mémoire intitulé : Intégration régionale et action humanitaire dans l`espace CDEAO.82 L'auteur est parti d'une étude générale de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest avant de démontrer la tristesse grainée par les crises humanitaires qui menacent la sous-région. Il proposera les enjeux d'une intégration humanitaire et les défis d'une coopération humanitaire réussie. Le concept intégration humanitaire n'a pas été défini clairement par l'auteur, ce qui laisse cette terminologie complexe. Il parle de la synergie entre les Etats d'une région déterminée pour résoudre les questions d'ordre humanitaire.83 L'intégration devient ainsi une construction bâtie sur plusieurs thématiques : : l'humanitaire, la politique, l'économie et la culture. L'intégration ne devrait-il pas apparaître comme un moyen de prévention des crises. Le concept de coopération humanitaire dont nous parle l'auteur est plus juste et moins polémique que celui d'intégration humanitaire.

Toujours dans le tableau des publications d'origine africaine, nous comptons les oeuvres de Patrick MAVINGA NSAKALA intitulée : « L'action des Médecins sans Frontières (MSF) face à la souveraineté de l'état » et de Sababou Cissé portant sur : « L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ». La première publication est la mise en valeur de la forme urgente de l'humanitaire à travers l'étude du rapport entre l'action humanitaire de MSF et la souveraineté de l'Etat. La problématique de l'ingérence humanitaire est plutôt visible. Après avoir constellé, les notions de souveraineté, de droit d'ingérence, l'auteur analyse les fondements de l'action de MSF à savoir l'humanité et le respect de la souveraineté. On peut relever un paradoxe dans son analyse. Si l'auteur considère le respect

81 Selon cet auteur, « Des aides exceptionnelles peuvent être accordées aux Etats ACP ayant à faire face à des difficultés graves résultant de calamités naturelles ou de circonstances extraordinaires (épidémies, guerres...) ». La Commission décide, alors, de les étendre aux pays non-ACP. C'est pourquoi, une partie des « aides exceptionnelles » est financée par le FED (pays ACP) et l'autre partie par le budget annuel de la Communauté (autres pays).

82 C. Makandjouala , Intégration régionale et action humanitaire dans l`espace CDEAO, mémoire CA2D, IRIC, 2012.

83 Op.Cit, p.9

Page 24

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

de la souveraineté comme fondement de l'action humanitaire de MSF, le même auteur affirme : « ce sont les insuffisances de l'action du CICR qui ont poussé certaines ONG, au premier rang desquelles Médecins Sans Frontières (MSF), à outrepasser le consentement des Etats afin d'intervenir auprès des victimes. La démarche de MSF est à l'opposé de celle de la Croix-Rouge : il faut contourner, ignorer les Etats, agir dans l'illégalité si cela est nécessaire (sans-frontiérisme); il faut hurler, dénoncer, ne rien cacher des crimes vus »84. Cette prise de position peut susciter une grande réflexion. Dire que MSF outrepasse la souveraineté de l'Etat pose problème. Il peut avoir des quiproquos entre MSF et un Etat sur la pertinence ou l'opportunité d'une intervention, MSF peut exercer des moyens de pression et l'Etat donner une orientation humanitaire contraire mais à aucun moment MSF ne peut ignorer l'Etat. L'auteur de cette publication fait une présentation statutaire, organique et structurelle de MSF. Il achève son analyse à travers les interventions humanitaires de MSF dans un Etat souverain : « A chaque fois qu'un besoin d'assistance humanitaire se présente dans une zone donnée de la planète, et dans le domaine de la santé pour donner des soins aux populations, le MSF est parmi les premières à intervenir aux fins de réduire au plus vite que possible le désastre qui a commencé à sévir et sans avoir de réserve d'un lieu ou d'un autre comme le dit leur slogan : « Ils sont partout où les autres ne vont pas ». » 85.

La seconde publication est un mémoire inspiré d'un projet mené par la Caritas du Mali en faveur des enfants de la rue. Selon l'auteur : « Les enfants de la rue ne connaissent pas les vraies joies de l'enfance et de la jeunesse, quasiment oubliés dans les budgets nationaux, ce sont des organisations de la société civile, des institutions religieuses et des personnes de bonne volonté qui subviennent à leurs besoins urgents de survies : nourriture, centre d'accueil ou d'écouté, vêtement, santé, soutien juridique, conseil sanitaire, protection contre la violence, la répression imméritée et les abus divers au nom de la loi et de l'ordre. »86. Caritas Mali prend l'initiative de venir en aide matériellement, psychologiquement et

84 P .Mavinga Nsakala , L'action des Médecins sans Frontières (MSF) face à la souveraineté de l'Etat, mémoire Travaux de fin de cycle , Université de Kinshasa, 2010, Mémoire Online > Arts, Philosophie et Sociologie > Sociologie.

85 Ibid, p.25.

86 S.Cissé, L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue, université de Bamako, 2009, in mémoire online.

Page 25

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

stratégiquement à ces enfants éconduits. L'auteur procède à une catégorisation des enfants de la rue : « les enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les bébés de rue/orphelins, jumeaux ou simple frères, les enfants guides des personnes invalides ou âgées, les enfants travailleurs ,les enfants maltraités les enfants handicapés , les enfants abandonnés ,les enfants prostitués les enfants issus de familles de dopeurs ou alcoolique, les enfants de parents incarcérés ». Cette prise en charge des enfants de la rue démontre qu'il n'existe pas de réelle politique sociale en faveur de la protection des enfants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. L'apport de Caritas ne vient pas mettre fin aux énormes besoins de ce secteur.

Enfin au plan théorique, nous nous sommes abreuvés d'une analyse théorique pertinente. Il s'agit de la publication scientifique de Zsuzsa Anna Ferenczy qui traite de la thématique Les ONG humanitaires, leur financement et les médias87. L'auteur ressort des données théoriques relatives à la signification de l'action de l'action humanitaire, les mécanismes de financement et la place des médias dans l'humanitaire. Toutes ces questions sont essentielles mais l'approche définitionnelle partagée par l'auteur a un grand intérêt. L'action humanitaire est résumée en huit notions : le mouvement (déplacement vers un lieu où l'anormalité est établie), l'acteur ( celui va pour intervenir), l'opérateur ( acteur sur le terrain), le temps ( urgence , période courte ou plus ou moins longue), l'espace humanitaire ( là où les équipes se déploient), le bénéficiaire ( la victime, la population en danger) , l'assistance et la nature de l'aide ( dispositif et logistique) et référence à des valeurs et à des idéaux ( impératif moral, principes déontologiques, logiques universelles).

Pour les publications plus spécifiques, deux ouvrages spécialisés occupent une place fondamentale dans cette analyse ainsi que trois articles sélectionnés. Chronologiquement, on peut citer l'ouvrage célèbre, du Genevois, praticien de l'humanitaire, Henry Dunant. Son ouvrage, un souvenir de Solférino88 est une métaphorisation de l'action humanitaire en urgence. Ce récit d'une bataille sanglante a montré le contexte et les réalités dans lesquelles se déroulaient les opérations humanitaires. Les secours étaient menés dans un amateurisme et un plateau logistique insuffisant, les opérations humanitaires étaient menées sans organisation formelle et matérielle réelle. Les personnes engagées étaient des volontaires de coeur et de

87 A.Z. Ferenczy , Les ONG humanitaires, leur financement et les médias, Institut européen des hautes études internationales, Nice, Juin 2005.

88 Dunant, Un souvenir de Solferino, 1862 réédité par la Croix-Rouge française, Paris, 2014.

Page 26

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

courage. L'auteur décrit clairement les spécificités de l'action humanitaire en urgence. « Tous les chirurgiens français ont montré un dévouement infatigable, plusieurs ne se permirent, pendant plus de vingt-quatre heures, aucun instant de repos. »89Dans cet ouvrage, l'auteur propose les solutions pour une action humanitaire professionnelle et efficace. On peut dire que son analyse est une prophétie des réformes et des pratiques qui devaient se développer par la suite.

En outre, l'ouvrage d'Alain Destexhe représente un poteau rose. L'auteur parcourt l'histoire universelle de l'humanitaire, actualise la thématique, soulève des critiques et propose des solutions pour voir l'action humanitaire jouer son rôle et garder sa nature. Au sujet de l'Afrique, il revient sur la guerre du Biafra, la famine en Ethiopie en 1983, la situation en Somalie... Il critique ce qu'il appelle l'humanitaire de spectacle. Mais loin d'être un tableau noir, l'auteur évoque clairement les éléments de l'action humanitaire en urgence et les éléments de l'action humanitaire en permanence. Pour lui, l'humanitaire est un chant d'espoir, « un rayon de soleil qui témoigne encore de notre humanité et notre solidarité avec ceux qui souffrent »90 .

Pour ce qui est des articles, sont considérés les écrits de Brunel, Ana Paula Fialho Lopes et Brigitte Piquard. Le premier fait une étude sur le bilan humanitaire des nations Unies91. Jouant souvent le rôle de coordonnateur humanitaire dans les crises en Afrique avec son organe OCHA, l'ONU a développé ce que l'auteur appelle « la diplomatie de la compassion ». Ses interventions tiennent plus dans l'humanitaire des événements (urgence humanitaire). Son intervention se justifie dans le cadre de la sécurité collective. L'auteur conclut, ce bilan est immense et décevant.

Pour le deuxième auteur, il s'agit de montrer le lien qui existe entre l'humanitaire et la morale. Sauver une vie, soutenir une souffrance, c'est agir pour l'humanitaire et agir pour le règne du bien. Dans cette jonction entre la morale et l'humanitaire, on voit bien naître une action humanitaire de l'habitude, une action humanitaire naturelle (permanence dans l'humanitaire). L'action humanitaire devient un impératif catégorique qui rencontre souvent le

89 Ibid. , p.42.

90 A.Destexhe, op.cit., p.203.

91 Brunel. « Les Nations unies et l'humanitaire : un bilan mitigé ». In: Politique étrangère, n°2 - 2005 - 70?année. pp. 313-325. doi : 10.3406/polit.2005.115

Page 27

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

politique. Même une action humanitaire qui se déploie dans l'urgence doit garder une déontologie. Enfin le dernier auteur 92 , pose un problème fondamental où va l'action humanitaire ? Elle envisage de repenser l'humanitaire dans ses paradigmes, ses balises et ses modes opératoires. Les thématiques abordées dans ce quotidien tiennent la promesse de révolutionner l'humanitaire avec le défi de professionnalisation, le danger de sa politisation, le rôle de l'action humanitaire... Cette publication collective voudrait des innovations et des améliorations de l'action humanitaire.

L'avant dernier point de cette littérature porte sur les données didactiques notamment trois rapports, une conférence et un manuel d'informations. Sont sélectionnés Les rapports de Caritas de 2015, du Ministère des affaires étrangères françaises sur l'action humanitaire d'urgence de 2013 et les limites de l'aide humanitaire, rapport d'un collectif d'étudiants de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. A leur découverte, on voit apparaître la mobilisation, l'intérêt que suscite l'humanitaire en urgence mais il y a une reconnaissance des souffrances quotidiennes dans les pays sous-développés. Les deux premiers renseignent sur l'humanitaire dans les zones de crise en Afrique. C'est le cas du Soudan, de la RCA à l'époque, au Burundi... Les missions médicales et les programmes de nourriture sont au coeur des activités. L'autre rapport est plus scientifique avec la revue des questions théoriques portant sur l'humanitaire. Mais le cas du Soudan est remis sur la table. Le rapport de la conférence de Dominique Schnapper appelle à la curiosité scientifique. On retient que l'humanitaire d'aujourd'hui doit prendre soin du pauvre et du marginalisé. Il revient sur le souhait de la constitution française de 1791 qui posait le devoir de la nation d'assister les pauvres de tous les âges et dans toutes les circonstances de la vie.

Le dernier aspect de cette revue porte sur les articles qui ont inspiré directement le choix de ce sujet. Il s'agit exclusivement de l'analyse de Jean-François Mattei, L`urgence humanitaire, et après ? Opinion. L'article s'ouvre sur une affirmation forte : « Après la survie, il est impératif d`assurer la vie, pour que chacun ait la vie devant soi ». Il fait le constat de la dilution de l'humanitaire à l'urgence, situation qui selon lui, conduit clairement à une impasse. Cette urgence ne résout pas le problème. Elle reste superficielle. Mais l'auteur indique qu'il n'est pas un adepte d'une action humanitaire infinie. Il est favorable à une action humanitaire

92 THEME(Ministère de la défense américain), « Où va l'action humanitaire ? », Louvain [numéro 139 | juin 2003], sommaire de Brigitte Piquard, coordinatrice de ces pages .

Page 28

L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE

durable. Elle transcende l'urgence et voudrait une action humanitaire de la vie. On comprend que pour cet auteur, entrent dans le registre de l'action humanitaire durable les politiques après crises et les politiques d'aide à ceux qui souffrent tous les jours. Il prend l'exemple de la lutte contre l'illettrisme, le réconfort pour les sans-abris, la prise en charge des malades du Sida en Afrique... Ses conclusions sont légitimes, l'action humanitaire relève du bon sens et l'humanitaire doit humaniser la vie. Après cette revue, il est important de problématiser le sujet.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite