5- LA REVUE CRITIQUE DE LITTÉRATURE :
L'abondance de la récolte dépend de l'abondance
de la moisson. La littérature d'une question peut être
énorme ou réduite selon que la question soit classique ou
nouvelle. L'humanitaire étant si vaste que le monde, plusieurs
écrits foisonnent au chevet du lecteur. Dans une étude
précise, il faut faire le tri des écrits qui sonnent comme une
cloche qui annonce un événement. Vu l'abondante
littérature en la matière, la revenue sera compartimentée
en quatre types de documents de lecture. Les parutions plus larges
c'est-à-dire les ouvrages généraux, les thèses, les
mémoires et les publications plus spécialisées et
techniques notamment les articles, les manuels de formation et les rapports des
organismes internationaux. Cette revue de littérature sera
développée sur la base de ces différentes sources
catégorisées.
Pour le premier cas, nous l'ouvrage de Rony Brauman
intitulé L`action humanitaire75 comme un ouvrage
général qui revient sur l'histoire de l'action humanitaire, les
principes et les exigences de l'action humanitaire, les acteurs humanitaires et
partage les expériences vécues jusque-là. Ensuite, la voix
juridique du Professeur Alain Didier Olinga s'est exprimée sur une
question fondamentale qui a influencé l'action humanitaire. Voir le
droit s'interroger sur l'action humanitaire pose le problème du droit
d'ingérence humanitaire. La première partie de la thèse de
l'auteur porte exclusivement sur l'ingérence humanitaire et la seconde
sur le droit d'ingérence et la protection des droits de l'homme. C'est
d'avantage la première partie qui nous concerne. L'analyse est à
prépondérance juridique et l'auteur, parlant de
l'ingérence, ne manque pas d'opiner « un terme qui ne
correspond à aucune catégorie juridique déterminée
»76 . Une question formulée par l'auteur est
fondamentale : « L'ingérence peut-
74 Br. Tison, op.cit.P.63
75 R. Brauman, L`action humanitaire, Paris,
Flammarion, coll. « Dominos », 1995.
76 A.D . Olinga op.cit, p.18.
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elle être un droit ? ». A priori, l'auteur y voit
une habilitation juridique impossible et reprend à son compte une
pensée « il n`y a pas de droit d`intervention par ce qu`il n`y
a pas de droit contre le droit. Le droit, c`est l`indépendance ;
l`intervention, c`est la violation de l`indépendance
».77 A postériori, il reconnait l'ouverture qui
confère un titre juridique à un Etat à intervenir dans les
situations des Etats si ce titre est reconnu par le droit international public.
Malgré la dimension juridique de l'analyse, la thèse en question
traite aussi de l'action humanitaire. Elle y est définie par rapport
à son objet et par rapport à l'action politique. Cette analyse
est proche de la nôtre encore en construction. Cela est vrai au regard
d'une des conclusions de l'auteur. « L`unique motivation de l`action
humanitaire », c'est la souffrance humaine qu'importe son origine.
Au registre des thèses, on peut évoquer celle de
Delphine Loupsans qui traite La place des intérêts et des
normes dans l'action humanitaire de l'Union
européenne.78 La politologue s'appuie sur les
théories de relations internationales notamment le réalisme, le
constructivisme, le réalisme pour ressortir dimension stratégique
de l'action humanitaire d'urgence engagée par l'UE. L'institution
européenne s'engage dans le terrain de l'humanitaire avec des
intérêts bien ciblés. « Aucun Etat ou groupe
d`Etats n`est disposé à intervenir pour mettre fin à une
crise humanitaire, s`il n`a aucun intérêt stratégique
à défendre » 79 . L'auteur illustre sa position en
indiquant que l'un des intérêts, c'est la démocratisation
des Etats non démocratiques. Pour cet auteur, l'action humanitaire est
dans le sillage de la sécurité humaine représentant un
instrument majeur de gestion des crises. Elle dira alors qu'il s'agit de
l'action humanitaire d'urgence de l'Union Européenne définie par
lui comme « toute action qui vise, d`une façon ou d`une autre,
à pallier les conséquences immédiates d`un conflit sur les
populations civiles »80 . Cette humanitaire menée
de main de maître par l'UE est une humanitaire des Etats qui ont un grand
intérêt pour les normes
77 Pradier-FODERE, Traité de droit
international européen et américain. Paris, 1885, t.1
p.547
78 D. Loupsans , La place des intérêts et des
normes dans l'action humanitaire de l'Union européenne,
thèse Université Montesquieu - Bordeaux IV; Institut
d'études poli- tiques de Bordeaux, 2009.
'9 Ibid,.p.15
80 Ibid ,p.29
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DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE
humanitaires et les Etats en question mettent des fonds
colossaux81 à la disposition des pays ACP. Le bailleur
européen des questions humanitaires est ECHO présente depuis
1991.
On a pu découvrir les travaux de Makandjouala Candide,
dans son mémoire intitulé : Intégration
régionale et action humanitaire dans l`espace CDEAO.82
L'auteur est parti d'une étude générale de
l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest avant de
démontrer la tristesse grainée par les crises humanitaires qui
menacent la sous-région. Il proposera les enjeux d'une
intégration humanitaire et les défis d'une coopération
humanitaire réussie. Le concept intégration humanitaire n'a pas
été défini clairement par l'auteur, ce qui laisse cette
terminologie complexe. Il parle de la synergie entre les Etats d'une
région déterminée pour résoudre les questions
d'ordre humanitaire.83 L'intégration devient ainsi une
construction bâtie sur plusieurs thématiques : : l'humanitaire, la
politique, l'économie et la culture. L'intégration ne devrait-il
pas apparaître comme un moyen de prévention des crises. Le concept
de coopération humanitaire dont nous parle l'auteur est plus juste et
moins polémique que celui d'intégration humanitaire.
Toujours dans le tableau des publications d'origine africaine,
nous comptons les oeuvres de Patrick MAVINGA NSAKALA intitulée : «
L'action des Médecins sans Frontières (MSF) face à la
souveraineté de l'état » et de Sababou Cissé
portant sur : « L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants
de la rue ». La première publication est la mise en valeur de
la forme urgente de l'humanitaire à travers l'étude du rapport
entre l'action humanitaire de MSF et la souveraineté de l'Etat. La
problématique de l'ingérence humanitaire est plutôt
visible. Après avoir constellé, les notions de
souveraineté, de droit d'ingérence, l'auteur analyse les
fondements de l'action de MSF à savoir l'humanité et le respect
de la souveraineté. On peut relever un paradoxe dans son analyse. Si
l'auteur considère le respect
81 Selon cet auteur, « Des aides
exceptionnelles peuvent être accordées aux Etats ACP ayant
à faire face à des difficultés graves résultant de
calamités naturelles ou de circonstances extraordinaires
(épidémies, guerres...) ». La Commission décide,
alors, de les étendre aux pays non-ACP. C'est pourquoi, une partie des
« aides exceptionnelles » est financée par le FED (pays ACP)
et l'autre partie par le budget annuel de la Communauté (autres
pays).
82 C. Makandjouala , Intégration régionale
et action humanitaire dans l`espace CDEAO, mémoire CA2D, IRIC,
2012.
83 Op.Cit, p.9
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de la souveraineté comme fondement de l'action
humanitaire de MSF, le même auteur affirme : « ce sont les
insuffisances de l'action du CICR qui ont poussé certaines ONG, au
premier rang desquelles Médecins Sans Frontières (MSF), à
outrepasser le consentement des Etats afin d'intervenir auprès des
victimes. La démarche de MSF est à l'opposé de celle de la
Croix-Rouge : il faut contourner, ignorer les Etats, agir dans
l'illégalité si cela est nécessaire
(sans-frontiérisme); il faut hurler, dénoncer, ne rien cacher des
crimes vus »84. Cette prise de position peut susciter une
grande réflexion. Dire que MSF outrepasse la souveraineté de
l'Etat pose problème. Il peut avoir des quiproquos entre MSF et un Etat
sur la pertinence ou l'opportunité d'une intervention, MSF peut exercer
des moyens de pression et l'Etat donner une orientation humanitaire contraire
mais à aucun moment MSF ne peut ignorer l'Etat. L'auteur de cette
publication fait une présentation statutaire, organique et structurelle
de MSF. Il achève son analyse à travers les interventions
humanitaires de MSF dans un Etat souverain : « A chaque fois qu'un
besoin d'assistance humanitaire se présente dans une zone donnée
de la planète, et dans le domaine de la santé pour donner des
soins aux populations, le MSF est parmi les premières à
intervenir aux fins de réduire au plus vite que possible le
désastre qui a commencé à sévir et sans avoir de
réserve d'un lieu ou d'un autre comme le dit leur slogan : « Ils
sont partout où les autres ne vont pas ». » 85.
La seconde publication est un mémoire inspiré
d'un projet mené par la Caritas du Mali en faveur des enfants de la rue.
Selon l'auteur : « Les enfants de la rue ne connaissent pas les vraies
joies de l'enfance et de la jeunesse, quasiment oubliés dans les budgets
nationaux, ce sont des organisations de la société civile, des
institutions religieuses et des personnes de bonne volonté qui
subviennent à leurs besoins urgents de survies : nourriture, centre
d'accueil ou d'écouté, vêtement, santé, soutien
juridique, conseil sanitaire, protection contre la violence, la
répression imméritée et les abus divers au nom de la loi
et de l'ordre. »86. Caritas Mali prend l'initiative de
venir en aide matériellement, psychologiquement et
84 P .Mavinga Nsakala , L'action des Médecins sans
Frontières (MSF) face à la souveraineté de l'Etat,
mémoire Travaux de fin de cycle , Université de Kinshasa,
2010, Mémoire Online > Arts, Philosophie et Sociologie >
Sociologie.
85 Ibid, p.25.
86 S.Cissé, L'apport de Caritas-Mali dans
l'insertion des enfants de la rue, université de Bamako, 2009, in
mémoire online.
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stratégiquement à ces enfants éconduits.
L'auteur procède à une catégorisation des enfants de la
rue : « les enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les
bébés de rue/orphelins, jumeaux ou simple frères, les
enfants guides des personnes invalides ou âgées, les enfants
travailleurs ,les enfants maltraités les enfants handicapés , les
enfants abandonnés ,les enfants prostitués les enfants issus de
familles de dopeurs ou alcoolique, les enfants de parents
incarcérés ». Cette prise en charge des enfants de la
rue démontre qu'il n'existe pas de réelle politique sociale en
faveur de la protection des enfants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. L'apport
de Caritas ne vient pas mettre fin aux énormes besoins de ce secteur.
Enfin au plan théorique, nous nous sommes
abreuvés d'une analyse théorique pertinente. Il s'agit de la
publication scientifique de Zsuzsa Anna Ferenczy qui traite de la
thématique Les ONG humanitaires, leur financement et les
médias87. L'auteur ressort des données
théoriques relatives à la signification de l'action de l'action
humanitaire, les mécanismes de financement et la place des médias
dans l'humanitaire. Toutes ces questions sont essentielles mais l'approche
définitionnelle partagée par l'auteur a un grand
intérêt. L'action humanitaire est résumée en huit
notions : le mouvement (déplacement vers un lieu
où l'anormalité est établie), l'acteur (
celui va pour intervenir), l'opérateur ( acteur sur le
terrain), le temps ( urgence , période courte ou plus
ou moins longue), l'espace humanitaire ( là où
les équipes se déploient), le bénéficiaire
( la victime, la population en danger) , l'assistance et la
nature de l'aide ( dispositif et logistique) et
référence à des valeurs et à des
idéaux ( impératif moral, principes
déontologiques, logiques universelles).
Pour les publications plus spécifiques, deux ouvrages
spécialisés occupent une place fondamentale dans cette analyse
ainsi que trois articles sélectionnés. Chronologiquement, on peut
citer l'ouvrage célèbre, du Genevois, praticien de l'humanitaire,
Henry Dunant. Son ouvrage, un souvenir de
Solférino88 est une métaphorisation de l'action
humanitaire en urgence. Ce récit d'une bataille sanglante a
montré le contexte et les réalités dans lesquelles se
déroulaient les opérations humanitaires. Les secours
étaient menés dans un amateurisme et un plateau logistique
insuffisant, les opérations humanitaires étaient menées
sans organisation formelle et matérielle réelle. Les personnes
engagées étaient des volontaires de coeur et de
87 A.Z. Ferenczy , Les ONG humanitaires, leur
financement et les médias, Institut européen des hautes
études internationales, Nice, Juin 2005.
88 Dunant, Un souvenir de Solferino, 1862
réédité par la Croix-Rouge française, Paris,
2014.
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DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE
courage. L'auteur décrit clairement les
spécificités de l'action humanitaire en urgence. « Tous
les chirurgiens français ont montré un dévouement
infatigable, plusieurs ne se permirent, pendant plus de vingt-quatre heures,
aucun instant de repos. »89Dans cet ouvrage, l'auteur
propose les solutions pour une action humanitaire professionnelle et efficace.
On peut dire que son analyse est une prophétie des réformes et
des pratiques qui devaient se développer par la suite.
En outre, l'ouvrage d'Alain Destexhe représente un
poteau rose. L'auteur parcourt l'histoire universelle de l'humanitaire,
actualise la thématique, soulève des critiques et propose des
solutions pour voir l'action humanitaire jouer son rôle et garder sa
nature. Au sujet de l'Afrique, il revient sur la guerre du Biafra, la famine en
Ethiopie en 1983, la situation en Somalie... Il critique ce qu'il appelle
l'humanitaire de spectacle. Mais loin d'être un tableau noir, l'auteur
évoque clairement les éléments de l'action humanitaire en
urgence et les éléments de l'action humanitaire en permanence.
Pour lui, l'humanitaire est un chant d'espoir, « un rayon de soleil
qui témoigne encore de notre humanité et notre solidarité
avec ceux qui souffrent »90 .
Pour ce qui est des articles, sont considérés
les écrits de Brunel, Ana Paula Fialho Lopes et Brigitte Piquard. Le
premier fait une étude sur le bilan humanitaire des nations
Unies91. Jouant souvent le rôle de coordonnateur humanitaire
dans les crises en Afrique avec son organe OCHA, l'ONU a
développé ce que l'auteur appelle « la diplomatie de la
compassion ». Ses interventions tiennent plus dans l'humanitaire des
événements (urgence humanitaire). Son intervention se justifie
dans le cadre de la sécurité collective. L'auteur conclut, ce
bilan est immense et décevant.
Pour le deuxième auteur, il s'agit de montrer le lien
qui existe entre l'humanitaire et la morale. Sauver une vie, soutenir une
souffrance, c'est agir pour l'humanitaire et agir pour le règne du bien.
Dans cette jonction entre la morale et l'humanitaire, on voit bien naître
une action humanitaire de l'habitude, une action humanitaire naturelle
(permanence dans l'humanitaire). L'action humanitaire devient un
impératif catégorique qui rencontre souvent le
89 Ibid. , p.42.
90 A.Destexhe, op.cit., p.203.
91 Brunel. « Les Nations unies et
l'humanitaire : un bilan mitigé ». In: Politique
étrangère, n°2 - 2005 - 70?année. pp. 313-325. doi :
10.3406/polit.2005.115
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L'HUMANITAIRE ENTRE URGENCE ET PERMANENCE : LES ACTIVITES
DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE
politique. Même une action humanitaire qui se
déploie dans l'urgence doit garder une déontologie. Enfin le
dernier auteur 92 , pose un problème fondamental où va
l'action humanitaire ? Elle envisage de repenser l'humanitaire dans ses
paradigmes, ses balises et ses modes opératoires. Les thématiques
abordées dans ce quotidien tiennent la promesse de révolutionner
l'humanitaire avec le défi de professionnalisation, le danger de sa
politisation, le rôle de l'action humanitaire... Cette publication
collective voudrait des innovations et des améliorations de l'action
humanitaire.
L'avant dernier point de cette littérature porte sur
les données didactiques notamment trois rapports, une conférence
et un manuel d'informations. Sont sélectionnés Les rapports de
Caritas de 2015, du Ministère des affaires étrangères
françaises sur l'action humanitaire d'urgence de 2013 et les limites de
l'aide humanitaire, rapport d'un collectif d'étudiants de l'Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne. A leur découverte, on
voit apparaître la mobilisation, l'intérêt que suscite
l'humanitaire en urgence mais il y a une reconnaissance des souffrances
quotidiennes dans les pays sous-développés. Les deux premiers
renseignent sur l'humanitaire dans les zones de crise en Afrique. C'est le cas
du Soudan, de la RCA à l'époque, au Burundi... Les missions
médicales et les programmes de nourriture sont au coeur des
activités. L'autre rapport est plus scientifique avec la revue des
questions théoriques portant sur l'humanitaire. Mais le cas du Soudan
est remis sur la table. Le rapport de la conférence de Dominique
Schnapper appelle à la curiosité scientifique. On retient que
l'humanitaire d'aujourd'hui doit prendre soin du pauvre et du
marginalisé. Il revient sur le souhait de la constitution
française de 1791 qui posait le devoir de la nation d'assister les
pauvres de tous les âges et dans toutes les circonstances de la vie.
Le dernier aspect de cette revue porte sur les articles qui
ont inspiré directement le choix de ce sujet. Il s'agit exclusivement de
l'analyse de Jean-François Mattei, L`urgence humanitaire, et
après ? Opinion. L'article s'ouvre sur une affirmation forte :
« Après la survie, il est impératif d`assurer la vie,
pour que chacun ait la vie devant soi ». Il fait le constat de la
dilution de l'humanitaire à l'urgence, situation qui selon lui, conduit
clairement à une impasse. Cette urgence ne résout pas le
problème. Elle reste superficielle. Mais l'auteur indique qu'il n'est
pas un adepte d'une action humanitaire infinie. Il est favorable à une
action humanitaire
92 THEME(Ministère de la défense
américain), « Où va l'action humanitaire ? », Louvain
[numéro 139 | juin 2003], sommaire de Brigitte Piquard, coordinatrice de
ces pages .
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DE MEDECINS SANS-FRONTIERE ET DE CARITAS EN AFRIQUE SUBSAHERIENNE
durable. Elle transcende l'urgence et voudrait une action
humanitaire de la vie. On comprend que pour cet auteur, entrent dans le
registre de l'action humanitaire durable les politiques après crises et
les politiques d'aide à ceux qui souffrent tous les jours. Il prend
l'exemple de la lutte contre l'illettrisme, le réconfort pour les
sans-abris, la prise en charge des malades du Sida en Afrique... Ses
conclusions sont légitimes, l'action humanitaire relève du bon
sens et l'humanitaire doit humaniser la vie. Après cette revue, il est
important de problématiser le sujet.
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