3.1.2. Conséquences de l'exploitation minière
sur les systèmes sociaux-écologiques dans la collectivité
Chefferie de Buloho
42
Herbe Bois Gibier Eau
Figure 14: Ressource forestière puisée
au parc et son usage
40
60
20
0
15
5
3 50 12
18
12 12
8 5 6 4
Dans les villages, la présence des carrés
miniers constituent une source potentielle de pollutions et des nuisances aux
populations proches des sites. Des terres et de nombreux cours d'eau sont
contaminés par les métaux lourds issus des minerais et
disséminés dans l'environnement par l'eau et l'air. Cette
pollution a des effets néfastes sur nombre d'espèces animales,
végétales et les communautés (Deshaies, 2011).
Pour la majorité si pas l'ensemble de la population,
ils se plaignent et disent que l'exploitation minière dans leurs
villages affecte plus la qualité des eaux que sur la conservation.
L'affectation des eaux par l'exploitation minière à Buloho se
traduit par la coloration des eaux et rivières, canalisation des eaux
vers les sites miniers conduisant ainsi à l'assèchement de
certains cours d'eaux et d'autres rivières deviennent boueuses (Voir
Annexe I, Image 3 et 16) L'ouverture d'activités minières
affecte l'éducation scolaire des enfants. Certains jeunes embrassent le
chemin de la mine que celui de l'école. Les creuseurs contractent des
maladies pulmonaires bien que la communauté connait d'autres maladies
dues à la pollution des eaux se traduisant ainsi en maladies d'origine
hydrique.
Rivière polluée par l'exploitation
minière
43
Les populations de la chefferie de Buloho, dépendent
des ressources forestières comme toutes autres populations pauvres.
Directement ou soit indirectement par les services d'écosystèmes
fournis par la forêt à l'ensemble de la population (Coad et al.
2008). Les deux capitaux naturels du PNKB (Faune et flore), attirent
l'attention des communautés riveraines différemment. Ainsi, le
bois utilisé plus pour les braises est en première position
pourtant la majorité de riverains n'utilisent pas la braise. Mais on y
trouve des camions acheminant les braises vers des grandes
agglomérations comme à Bukavu (Voir Annexe I, Image
9).
Etant donné que certaines rivières prennent
sources au Parc, certaines populations pensent qu'elles, dépendent plus
de la ressource eau que d'autres. D'autres dépendent du gibier
étant donné que les villages ont connus des troubles des guerres
ayant décimés les animaux domestiques dans plusieurs villages.
Ainsi, le gibier puisé au parc compense à la place des viandes de
l'élevage domestique. . La faune est touchée car la zone est
poste conflit où le petit élevage a été
décimé. Egalement, d'autres pensent qu'ils dépendent de
l'herbe afin de construire et comme aliment animal et humain.
44%
Non
56%
Oui
Figure 15: Creuseurs ayants des camps au
site
On remarque que, certains creuseurs occupent des camps dans
certains sites miniers présents dans les forêts. La
majorité de ceux qui campent sont des creuseurs non originaires de la
collectivité chefferie de Buloho. On y enregistre des creuseurs avec
leur famille, (Voir Anne I, Image 6).
44
10Km
36%
5km
40%
10Km et plus
8%
Moins de 5km
16%
Figure 16: Distance entre camp et
Parc
La majorité des campements des creuseurs sont
rapprochés du parc. Ainsi, la majorité (40%) estime à 5km
la distance de leur site par rapport au parc (Bitale). D'autre : à moins
de 5Km (Munyanjiro), à 10km (Karali) et à plus de 10Km ceux
situés à Bagana.
Figure 17: Chasse au site
Non
72%
28%
Oui
On remarque que la majorité de nos
enquêtés (creuseurs), nient à 72% l'absence des chasses
dans leur sites d'exploitation ainsi qu'aux sites où ils campent. Comme
dans toute société tous ne sont pas hypocrites, certains (28%),
affirment discrètement la chasse dans les sites proches de leur
exploitation.
Exploitants miniers
8%
45
Chasseurs
12%
Eleveurs
8%
Abstention
72%
Figure 18: Concernés par la chasse
au
En effet, ceux-là qui confirment la chasse aux sites
miniers, ils pensent (12%) que ce sont les chasseurs qui quittent les villages
et viennent chasser aux lieux où ils exploitent les minerais. Les autres
affirment que les mêmes creuseurs font aussi la chasse quand les minerais
ne rassurent plus soit pour le commerce ou l'alimentation (8%). Egalement,
d'autres (8%) accusent certains éleveurs oeuvrant à
côté des sites miniers pour garder leur bétail et dont ils
affirment avoir eu le gibier un jour (Voir Annexe I., Image 19).
4%
8%
12%
16%
60%
Calibre 12
Piège à fil métallique
Lances et Chiens
Piège à corde
Piège avec stics d'arbres
Figure 19: Outil de chasse
Les chasseurs se servent d'outils différents selon
qu'ils en considèrent comme activité principale ou occasionnelle.
En cet arsenal d'outils deux sont utilisés uniquement par ceux qui
prennent la chasse comme activité principales. Il s'agit de : Calibre 12
et chiens. Les membres de la communauté utilisent aussi les autres
outils. Néanmoins, les creuseurs se servent uniquement de Pièges
et lances pour chasser (Voir Annexe I, Image 13).
Riz au haricot Autres
7% 3%
Foufou au lait
18%
Foufou-légumes
10%
Foufou-viande boucanée
44%
Foufou-viande domestique
18%
Figure 20: Aliments consommés au site
minier
46
Il ressort que, les personnes présentes aux sites
miniers ont comme principal aliment le foufou à la viande
boucanée (44%) auquel ils ont accès facile. Le gibier y coute
moins cher que la viande domestique. Mais aussi, à cause des trajets
à parcourir pour faire arriver la viande au site minier,
également les troupeaux décimés par les guerres
récurrentes qu'ont connues certains coins de la chefferie. Foufou viande
domestique et lait (18% chacun) Foufou au légume, consommé
rarement car indisponible (10%) ainsi que le riz au haricot (7%) inaccessible
et chers quand il arrive aux sites.
Figure 21: Espèces animales incluses dans
l'alimentation
Au moins huit espèces animales sauvages sont incluses
dans l'alimentation humaine de nos enquêtés. Mais on peut
remarquer que la majorité s'abstient quand il s'agit de question
sensible. Néanmoins, le porc pic et le babouin battent record, suivi des
petits singes et antilopes. Les gorilles et les chimpanzés sont aussi
concernés.
Toute la semaine
12%
Deux/Semaine
12%
Une fois/Semaine
76%
47
Figure 22: Fréquence consommation viande
boucanée
Visible précédemment, l'aliment de base aux
sites miniers étant la viande boucané, la majorité des
enquêtés (76%) en consomment au moins une fois la semaine.
Egalement, 12% toute la semaine et autre 12% deux fois dans la semaine.
Abstention
32%
Chaque jour
28%
Trois fois/Semaine
4%
Deux fois/Semaine
8%
Une
fois/Semaine
28%
Figure 23: Fréquence de vente viande
boucanée au site minier
Comme tous les creuseurs ne pratiquent pas la chasse, certains
s'approvisionnent dans leurs sites. D'où, 28% des enquêtés
affirment que les chasseurs viennent vendre régulière le gibier
aux creuseurs. Une autre catégorie (28%), pense qu'on leur vend le
gibier au site au moins une fois la semaine. 8%, pensent qu'on leur vend le
gibier deux fois, 4% sont pour trois fois par semaine et 32% ne disent rien.
Diminution des espèces
20%
Les espèces fuient leur habitat
naturel 20%
Chasse
28%
Destruction de leur habitat
32%
48
Abstention
36%
Babouin
12%
Chimpanzés
12% Antillopes
8%
Gorilles
16%
Singes
16%
Figure 25: Espèces disparu
Figure 24: Effets de l'exploitation minière
sur la faune
La présence des activités minières
contribue à la destruction de l'habitat naturel des animaux sauvages
(32%). Biologiquement si on veut détruire une espèce, il faut
s'attaquer à son habitat (Voir Annexe I, Images 2 et 8).
L'activité minière autours et dans les aires
protégées favorise la chasse pour approvisionner les creuseurs en
aliment (28%). Cette activité, pousse certaines espèces à
fuir leur milieu naturel (20%). Et contribue aussi à la diminution de la
faune sauvage (20%). Ainsi, dans la figure ci-dessous, certaines espèces
sont jugées disparu des sites miniers dans la chefferie de Buloho par
nos enquêtés :
49
Contamination des champs
20%
Perte du couvert végétal
12%
Erosions
68%
Conséquence sur le sol
L'exploitation minière dans la collectivité de
Buloho, n'a pas un seul effet négatif sur l'environnement.
D'énormes érosions de masse y sont enregistrées (68%)
(Voir Annexe I. Image 18), certains terroirs agricoles en paient aussi
le prix par la présence des eaux déjà polluées qui
traverse les champs agricoles. Egalement, d'énormes espaces sont
restés dénudés suite à l'exploitation
minière (12%). (Voir Annexe I, Images 1, 7 et 8).
27
30
20
10
0
29
23
25
12 11
9
14
Figure 27: Animaux les plus affectés par
l'exploitation minière
Se référant à la catégorie des
espèces sauvages incluses dans l'alimentation de nos
enquêtés, on constate que les mêmes espèces sont
citées comme étant plus affectées par l'exploitation
minière. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'elles ont
été la source d'approvisionnement en gibier dans les sites
d'exploitation. Néanmoins on pense que les espèces actuellement
visibles et chassées ne sont pas plus touchées par l'exploitation
minière, c'est qui est illogique.
50
42
36
40
30
24
20
12 12 12
12
10
0
50
Figure 28: Conséquences de l'exploitation sur
le système socio-écologique
Parmi les dommages causés à la nature par les
activités humaines, la population de Buloho semble négligé
les dommages causés à la faune et considère plus la
pollution des eaux et la déforestation. Ça s'explique par
l'importance attachée à la ressource. La chefferie de Buloho,
naturellement forestière, connait une dévastation intense lors de
l'exploitation minière. L'abattage d'arbres dans les sites, s'explique
selon diverses raisons ou utilités sans tenir compte de problèmes
que cela poserait. Les creuseurs avancent plusieurs raisons qu'indique la
figure ci-dessous.
Libere l'espace au site 28%
Carbonisation
16%
Bois de chauffage
20%
Construction des camps
16%
Soutenir la mine
20%
Figure 29: Utilité
L'abattage des arbres dans les sites miniers rend
l'exploitation minière aisée, car la présence d'arbres sur
un site d'exploitation minière embête les exploitants. Ainsi, les
creuseurs abattent presque tous les arbres se trouvant sur un site où on
veut exploiter les minerais afin de libérer l'espace (28%) (Voir
Annexe I, Image 1). Dans les sites d'exploitation minière de la
collectivité de Buloho aucune autre source d'énergies n'est
utilisée pour la cuisson des aliments qui soit les bois (20%) (Voir
Annexe I, Image 5).
51
Egalement, dans les carrés miniers de Buloho, les
arbres sont utilisés pour soutenir les mines, que ça soit pour la
construction des petits ponts, déplacements des grosses pierres et
autres (20%). La construction des camps dans les sites miniers amène
aussi à la coupe des bois (16%). Etant donné que les maisonnettes
construites sont des petites tailles et ne peuvent donc pas être
construites par des arbres matures; ce sont les arbres de petites tailles pour
ne pas dire sticks d'arbres qui sont coupés à cette fin.
Il a été remarqué que plusieurs creuseurs
associent une autre activité à celle d'exploitation de minerais
dans le but d'accroître leur revenu. Cela est cars le revenu de
l'exploitation minière est extrêmement minime (estimé
à 1,5$ le jour). La principale activité que les creuseurs
associent à celle d'exploitation minière reste la carbonisation
(16%). D'où, on ose croire que la présence d'une importante
ressource forestière à Buloho, et la demande croissante des
grandes agglomérations comme la ville de Bukavu en énergie, sont
un facteur qui oriente le choix des creuseurs à opter majoritairement
pour une telle autre activité à associer à celle
d'exploitation minière (Voir Annexe I, Image 7).
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