1.7. PRESSIONS MULTIPLES SUR LA CONSERVATION EN RDC
La République Démocratique du Congo
possède un vaste réseau d'aires protégées parmi
lesquelles nous comptons 7 Parcs Nationaux et 65 Domaines et Réserves
apparentées. Ces aires protégées couvrent actuellement
plus ou moins 11% du territoire national. L'objectif est de passer de 11
à 15% de la superficie du territoire national (PGG/PNKB 2009-2019). Il
englobe des paysages diversifiés allant des forêts d'altitude,
denses et humides, aux zones de savanes, et il renferme notamment cinq sites du
Patrimoine Mondial. Les AP de RDC sont globalement représentatives des
écosystèmes de la région. Malgré les fortes
pressions qui s'y exerce, la biodiversité est très riche et
renferme encore des espèces emblématiques telles l'Okapi, le
Gorille, le Paon congolais, etc. (UICN/PACO, 2010).
Bien que la protection de l'environnement et les droits de
l'homme représentent des enjeux fondamentaux (Antoine M, 2009),
l'exploitation minière, lorsqu'elle concerne les aires
protégées, est très difficile à gérer. A
plus forte raison lorsque les activités des exploitants minières
ont eu lieu pendant les guerres dans un milieu de pauvreté
généralisée comme dans la chefferie de Buloho où on
ne sait pas quelle décision il faut encore y envisager.
Il existe un certain nombre d'obstacles à la
gouvernance efficace du secteur de la conservation et l'un des obstacles
principaux en RDC est que, bien que le Code Environnemental et les
traités pertinents interdisent l'exploitation minière en
théorie, il en est autrement dans la pratique et les contradictions dans
la législation qui offrent d'importants vides juridiques. Par exemple,
la Loi relative à la Conservation de la nature de 2014 et la Loi portant
Principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement de
2011 sont clairs sur le fait qu'aucune activité incompatible avec la
conservation de la nature ne doit pas être dans les parcs nationaux et
que les activités nuisibles à l'environnement dans les aires
protégées sont interdites.
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Certains exploitants rencontrés affirment être en
possession des cartes leur autorisant à exploiter en ces lieux. Ce qui
prouve aussi la faible capacité institutionnelle à gouverner ce
secteur présentant d'impacts négatifs, au point qu'il s'agit
là d'une des activités les plus destructrices de la nature.
Ces aires protégées sont dramatiquement
convoitées par une multitude de pressions, dont les plus
fréquentes sont le braconnage, la conversion de l'utilisation des terres
(exploitation agricole, utilisation illégale de pâturage,
exploitation minière artisanale, implantation de populations dans l'AP,
etc.), Cette recrudescence est notamment liée à
l'évolution du climat d'insécurité qui favorise la
corruption des autorités et entrave sévèrement les
activités de surveillance et de contrôle des parcs. Les
prélèvements se font aussi bien par les riverains que par les
bandes armées implantées dans les parcs (UICN/PACO, 2010). La
grande majorité des AP ne possède aucun document de gestion et,
en dehors des AP soutenues par des partenaires, les financements restent
très faibles et les moyens humains sont insuffisants.
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