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Exploitation minière et aires protégées, Cas du parc national de Kahuzi Bièga.


par Fiston NSHOKANO ZAGABE
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu_ISDR-BUKAVU - Licence en développement rural 2015
  

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1.5. FONDEMENTS CONCEPTUELS DES AIRES PROTEGEES

Les fondements philosophiques qui sont à l'origine de l'idée de conserver la nature ont émergé aux Etats-Unis d'Amérique à la fin du 19e Siècle. Plusieurs approches philosophiques et conceptuelles ont sous-tend les premières initiatives de création des aires protégées. On en distingue trois : le préservationnisme romantique, le conservationnisme utilitariste et l'écologie évolutive (Barbault1997).

Le préservationisme romantique défendait l'idée selon laquelle la nature avait en soi une raison d'être et une utilité qu'on ne pouvait pas réduire aux seuls gains économiques procurés à la société par cette nature. Cette philosophie plaide alors pour la « protection des paysages » dans leur état « naturel » et écarte les sociétés humaines qui constituent aux yeux de plusieurs activistes, les principales causes des modifications constatées dans les campagnes et dans les villes (Wirth, 1980).

Pour le conservationnisme utilitariste, cette pensée a été à l'origine des premières dispositions juridiques et réflexions scientifiques relatives à la protection de la nature. Mouvement appelé aussi « ressourcisme », considérait que la nature est une source de ressources à conserver pour les besoins de la société. Il considère que la nature se définit par son utilité ou par sa nuisance pour l'homme. Il convient alors de faire un usage adéquat des ressources de la nature en les distribuant honnêtement entre les utilisateurs pour le plus grand

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nombre et pour plus longtemps, en évitant tout gaspillage. Cette conception semble très proche du concept actuel de développement durable, (Wafo Tabopda, 2008).

Outre, l'écologie évolutive, considérait que la nature est un système intégré, équilibré et dynamique. A ce titre, sa conservation relève de la responsabilité de l'homme, qui doit, pour ce faire, tirer parti des connaissances scientifiques issues des recherches écologiques afin de mettre en oeuvre une biologie de la conservation orientée vers l'objectif d'une Biosphère durable (Barbault, 1997).

1.6. MECANISMES DE CREATION DES AIRES PROTEGEES

De nombreuses aires protégées ont été désignées comme telles sur la base de critères non liés à leur importance pour la diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur intérêt touristique, récréatif, historique ou culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne présentent guère d'intérêt pour d'autres utilisations ou alors pour des raisons politique (UICN, 1994).

Néanmoins, en RDC par exemple, certaines aires protégées ont été ainsi désigné ou élargies, simplement sur base des décisions politiciennes et les populations victimes des expropriations continuent à être une menace aux aires protégées par la destruction massive de la faune et flore également par l'exploitation minière actuellement au PNKB dans la chefferie de Buloho en plus de l'insécurité. Pour rappel, en 1990 au Togo, les parcs nationaux et les réserves avaient une faune particulièrement riche. Avec les troubles sociaux, les populations se sont livrées à une chasse effrénée pour se venger (Mengue-Medou, 2002).

La conservation des aires protégées en Afrique est soutenue majoritairement par la communauté internationale. On évalue à 100 millions de dollars la somme investie entre 1992 et 1998 par des donateurs extérieurs dans 16 pays, pour des projets de conservation. Le Kenya a reçu à lui seul US$23 millions à cause de l'importance de ses activités éco-touristiques (UICN, 1999).

Les pays africains ont consacré une grande partie de leur territoire à la conservation. Où, les aires protégées couvrent plus de 2.4 millions de km2. Environ 5.2% des zones protégées du continent, comprenant 645 sites, sont dans la catégorie I-V de la classification établie par l'UICN. On remarque une croissance de la superficie des aires protégées qui a atteint un sommet de 250 000 Km2 en 1970 (UICN, 1994).

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En général, les classements ne tiennent pas du tout compte du partage rationnel entre l'espace à protéger et l'espace cultivable nécessaire pour une population en expansion. Pourtant les politiques de conservation sont censées être non seulement des actions de protection physique du territoire mais devraient aussi tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à la survie des populations locales.

Malheureusement, la mise en place des aires protégées n'est pas précédée et/ou suivie d'actions d'accompagnement telles que l'amélioration des terres cultivables, l'évaluation des besoins des populations, l'évaluation de leurs modes alimentaires, etc. qui devraient permettre aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle qui est à la fois écologique, économique et social oubliant que, les aires protégées renferment de nombreux sites d'importance culturelle ou spirituelle de forte valeur pour la population environnante (UICN/PACO, 2010).

On constate plutôt que les arrêtés de classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique finalité (Badiane et al. 1996). Au lieu d'être un moteur du développement économique des régions qui sont rurales à plus de 90 pour cent, les aires protégées sont devenues comme le dit Sournia (1990) «des garde-manger entourés par la faim.» Ainsi, presque toutes les populations rurales qui entourent le PNKB et plus particulièrement dans la chefferie de Buloho, la population vie misérablement. D'où, elle cherche par tout le moyen possible à satisfaire les besoins élémentaires au point qu'il affecte négativement le PNKB.

Le modèle de parc national créé à la fin du 19è siècle aux Etats-Unis pour gérer les espaces vierges se diffusa dans les colonies d'Afrique (Griffiths et Robin, 1997), mais sans tenir compte des coutumes locales. Pour le cas le plus précis, les peuples autochtones autours du PNKB considère la biodiversité du parc comme leur source de vie (alimentation, espaces, lieux de rites traditionnels et autres).

En Inde, le premier édit sur la protection des animaux, des poissons et des forêts a eu lieu en 252 Avant JC sous empereur Ashoka. Il s'agit peut-être du plus ancien cas documenté de création délibérée de ce que l'on appelle aujourd'hui aires protégées (Mubalama, 2013). En 1084, le roi Guillaume d'Angleterre ordonna la préparation du Grand Livre cadastral, inventaires de toutes les forêts, régions de pêche, régions agricoles, réserves de chasse et ressources productives du royaume afin de donner une assise solide aux plans d'aménagement et de développement du pays (Lusigi W., 1992).

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Ensuite, les premières zones protégées modernes ont été créées à la frontière du Far West en Amérique du Nord, (MacNeely, 1992). Afin de pallier l'extinction du Bison de plaine, les conservationnistes ont proposé que Yellowstone devienne un refuge pour le grand gibier. Ainsi, en 1872 Yellowstone est devenu Yellowstone National Park, aujourd'hui ancien des parcs nationaux des Etats-Unis et du monde. Avec une superficie de 8 983 km (M. Diallo, 2011) Le deuxième fut le Parc national royal australien créé en 1879 et puis Yosemite en 1890. En Afrique, le processus de création des aires protégées a été déclenché avec la mise en place du Parc National Krüger en Afrique du sud en 1898, (UICN, 1999).

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