CHAPITRE I.
GÉNÉRALITÉS
Ø I.1. Introduction
I.1.1
Contexte
Actuellement, les changements climatiques liés aux
émissions des gaz à effet de serre du déboisement des
forêts tropicales et des changements d'affectation des terres restent
incertains et continuent de faire l'objet de débats acharnés
(Klein et al., 2007). De même, constituant un des nombreux
obstacles au développement (Brown & Crawford, 2008), ces derniers
sont au centre des préoccupations aussi bien des acteurs scientifiques
que des décideurs politiques au niveau mondial (Niang, 2009).
Aujourd'hui, il est quasi impossible d'éviter les conséquences
des changements climatiques qui risquent d'accentuer la
vulnérabilité des populations du monde (Cheikh et al.,
2011). Dugué et al. (2012) réitèrent en martelant
que les impacts des variabilités climatiques rendent les populations et
les écosystèmes vulnérables. En effet, les changements
climatiques ont un impact direct sur la production des ressources naturelles en
général et des ressources agricoles en particulier,puisque les
systèmes agricoles dépendent de la nature du climat(Bokoet
al., 2007). Cet impact est particulièrement important dans les
pays en développement où l'agriculture constitue laprincipale
source d'emploi et de revenus pour la majorité de la population (Enete
&Onyekuru, 2011).
De ce fait, tous les continents sont affectés par ce
phénomène, mais à des degrés divers. En ce qui
concerne le continent Africain,il est soumis à un climat fortement
variable et imprévisible, ce qui fragilise les systèmes agricoles
qui ne répondent plus aux pressions actuelles du climat (Yegbemey et
al., 2014). Il est fortement vulnérable face aux changements
climatiques en raison de la forte dépendance de la majorité de la
population, des activités agricoles et pastorales tributaires de la
pluviométrie donc du climat, et des capacités d'adaptation
limitées des populations (Agossou et al., 2012 ;
Kurukulasuriya et al., 2014). De même, certaines
activités comme l'agriculture, l'élevage, la chasse, la
pêche et la collecte des Produits Forestiers Non Ligneux(PFNL) sont
influencés par les variations climatiques (Altiéri, 2002 ;
Joshi et al., 2004).
Le Cameroun, pays en développement regorgeant cinq
grandes zones agro-écologiques (I, II, III, IV et V) aux
caractéristiques spécifiques (topographie, géomorphologie,
climat, ressources en eau, sols, couvert végétal etc.)
n'échappe pas à ces variabilités climatiquesetchangements
environnementaux et à leurs effetssocioenvironnementaux(Moudingo,2007).
De nos jours, les besoins d'adaptations des populations aux changements
climatiques et leurs impacts socio-environnementaux sont indispensables car la
survie des populations en dépend (Anonyme, 2009). Selon Clark (2006),
les mesures d'adaptation les plus efficaces et durables sont souvent celles
prises à l'échelle locale impliquant directement les personnes
concernées. Les pratiques d'adaptation développées par les
paysans en réponse aux conséquences négatives des
changements climatiques dépendent de la perception et des connaissances
endogènes qu'ils ont de ces changements (Dimon, 2008).L'adhésion
des populations aux actions locales d'adaptation aux changements climatiques
est effective si ces actions intègrent leurs savoirs endogènes y
relatifs(Kanté, 2011). Il en résulte aujourd'hui queles savoirs
paysans sont devenus d'un intérêt majeur et semblent peu à
peu gagner en crédit de par leur adaptabilité - aux contextes
agro-écologique et social - et leur accessibilité pour des
paysans à faibles ressources (Mbowet al., 2009). Les
connaissancespaysannesconstituent une base pour la compréhension et
l'analyse du dynamisme climatique (Kanté, 2011 ; Mala et
al.,2012).La prise en compte de ces connaissances quoiqu'empiriques
dans les politiques de développement permet de gagner la confiance des
paysans (Roncoliet al., 2001). Néanmoins, les points de vue
diffèrent sur les perceptions et les indicateurs des changements
climatiqueset leurs conséquences socio environnementalesdans les
communautés paysannes africaines (Anonyme, 2002 ; Lo & Kaeré,
2009 ; Mapfumo et al., 2009 ; Gnanglé et al.,
2011).
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