III.1.3. Examen des savoirs et
pratiques d'adaptation des paysans face aux variations climatiques et
changements environnementaux
III.1.3.1. Pratiques
d'adaptation face à la rudesse de la saison sèche et aux
précipitations extrêmes
Ø Pratiques d'adaptationface à la
rudesse de la saison sèche
Les résultats indiquent que 38,3 % d'interrogés
présage la sècheressepar la lecture des mouvements de certains
oiseaux ; 33,3 % par le comportement de certaines espèces
végétales et 28,4 % par la combinaison des deux pratiques. Pour
faire face à cet aléa climatique, les paysans font recours
à un certain nombre de pratiques : 83,3 % défrichent avant
le semis contre 16,7 % après récolte. Le brûlis, la
préparation des billons et le labour, sont pratiqués avant le
semis par tous les paysans. Par ailleurs, 75 % des enquêtés
pensent qu'il existe des plantes consommées et /ou sauvages
résistantes aux extrêmes sécheresses contre 25 % qui ne le
pensent. Ces espèces permettent à combattre la sécheresse
(Tableau VI et VII).
Tableau VI. Plantes consommées
résistantes aux extrêmes sécheresses
Espèces
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Fréquence(%)
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Cucumus mochata, Musa acuminata, Mahinot esculenta
|
28,3
|
Dacryodes edulis, Mangifera indica/ Mangifera foetida,Theobroma
cacao,Cucumeropsis manii,Saccharum officinarum, Capsicum frutescens
|
71,7
|
Tableau VII. Plantes sauvages
résistantes aux extrêmes sécheresses.
Espèces
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Fréquence(%)
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Chromolaena odorata, Ricinodendron
heudelotii
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33,3
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Imperata cylindrica, Pennisetum spp.
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31,1
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Imperata cylindrica (chaume), Chromolaena
odorata
|
24,4
|
La plupart des grands arbres
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11,1
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Ø Pratiques d'adaptations face aux
précipitations extrêmes
Face aux précipitations extrêmes, les paysans
développent plusieurs stratégies. 46,6 % abandonnent le site;
22,4 % recommencent le semis de la plante; 19 % utilisent les plantes
cultivées adaptées à cette situation et 12,1 % ne font
rien. Des stratégies suscitées, 73,3 % ont répondu par
l'affirmative en ce qui concerne les plantes adaptées aux extrêmes
précipitations contre 26,7 % par la négative. De ces 73,3 %, 40 %
ont énuméré le plantain et le cacaoyer; 22,7 % lebananier,
le melon, et l'igname; 20,5 % leplantain, le cacaoyer, le bananier, le melon,
l'igname, le manguier, le safoutier et la plupart des grands arbres et 15,9 %
le manguier et le safoutier.
III.1.3.2. Pratiques
d'adaptation de gestion des champs
Face aux insectes nuisibles (pucerons, fourmis, etc.), 60 % de
paysans abandonnent la parcelle et attendent l'intervention de la
délégation en charge de l'agriculture contre 40 % qui
développent des stratégies adaptatives. De ces 40 %, 39,3 % font
recours aux insecticides, 41,1 % font des épandages de cendres de bois
et 19,6 % coupent les plants attaqués.
Pratique quasi-inexistante dans la région il y a plus
de 10 ans, l'association et la rotation de plusieurs cultures sur une
même parcelle au cours d'une même année se
généralise progressivement passant d'environ 4 paysans sur 10
depuis un peu plus de 10 ans à environ 8 paysans sur 10, plus
récemment. De ce fait, face aux variabilités climatiques
constatées 6,7 % des paysans utilisent les fertilisants organiques
(fientes de poules, crottes de porcs), 13,3 % procèdent à
l'association des cultures, 18,3 % à la rotation des cultures, 23,3 %
à la jachère, 10 % à l'association des cultures et
à la jachère et 28,3 % font recours à la rotation des
cultures et la jachère.
Pour contrecarrer les feux de brousses, les
enquêtés font des «ceintures de sécurité»
qui consiste à défricher les abords de leurs surfaces
cultivées de deux à trois mètres de large. Pour pallier
à la baisse de production, 45 % de paysans pratiquent des
jachères allant de cinq à sept ans, d'autres par contre (11,7 %)
font recours aux variétés améliorées, 18,3 % des
paysans producteurs utilisent les fertilisants chimiques et 25 % finalement
pratiquent la jachère et la rotation des cultures.
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