III.1.2.4. Principaux
impacts de la variabilité climatique et changements environnementaux
vécus par les paysans
III.1.2.4.1. Sur le rendement agricole
Le calendrier agricole classique est de plus en plus
abandonné du fait de la forte variabilité spatio-temporelle de la
pluviométrie; ceci impacte de façon plus ou moins significative
les rendements agricoles. Pour 53,33 % d'enquêtés
âgés de moins de 30 ans, la variation du calendrier agricole est
très fréquente ces dix dernières années. 78,82 %
des paysans producteurs ayant 31 à 61 ans et plus d'âge pensent
que la variation du calendrier agricole est très fréquente ces
cinq dernières années.
79,97 % d'hommes et 77,22 % de femmes estiment que le
changement dans la fréquence des rendements agricoles est
élevé ces dix dernières années (Tableau V). De
même, 86,6 % de personnes âgés de moins de 30 ans
d'âge, 63,83 % personnes âgés entre 31 et 45 ans, 77,27 % de
personnes âgées entre 46 et 60 ans et 80,90 % de personnes
âgées de 61 ans et plus pensent également que le changement
dans la fréquence des rendements agricoles est élevé ces
dix dernières années.« Jadis les paysans faisaient des rites
consistant à avoir des meilleurs rendements en champs. Ils se
déroulaient généralement au mois de novembre de chaque
année. Depuis un certain temps ces rites sont négligés.
Actuellement (2015) nous travaillons sur des grandes surfaces mais les
productions sont peu abondantes par contre, dans le passé une petite
surface cultivée produisait assez pour nourrir toute la famille et se
faire un peu d'argent. Les ignames qu'on mangeait en août avant ne sont
plus mangées actuellement à la même date. On
récoltait des ignames ayant environ un mètre de long mais depuis
un certain nombre d'années on n'obtient plus des ignames de ce
calibre.Ceci entrainela baisse de revenus et du pouvoir d'achat, l'exode rural,
la famine (prolongation de la période de soudure, et les modifications
des habitudes culturales).»affirment les enquêtés à
l'unanime.
Tableau V. Perception dans le
changement de la fréquence des rendements
|
Période
|
Sexe
|
Perception de la fréquence des rendements
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans (%)
|
Il y a 10 ans (%)
|
Il y a plus de 10 ans (%)
|
Masculin
|
Faibles
|
7,14
|
7,14
|
23,80
|
64,28
|
Moyens
|
19,04
|
9,5
|
,38
|
11,90
|
Elevées
|
73,80
|
83,33
|
73,802
|
23,80
|
Féminin
|
Faibles
|
0
|
0
|
55,5
|
50
|
Moyens
|
38,89
|
11,11
|
11,11
|
16,67
|
Elevées
|
61,10
|
88,89
|
83,33
|
33,33
|
III.1.2.4.2. Sur la disparition/ apparition de
certaines espèces végétales
La disparition des espèces végétales sont
les indices qui permettent aux paysans de mieux percevoir les changements dans
leur environnement. De ce fait, 40 % des enquêtés ont
constaté que l'arbre sapelli devient de plus en plus rare ceci depuis
environ cinq ans. Depuis dix ans 33,33 % d'enquêtés pensent que
les arbres acajou, pachi et padouk se font de plus rares. De même, 33,33
% ont constaté que le bété, l'iroko, le bossé et le
lotofa se raréfient il y a plus de 10 ans. Les espèces
cultivables telles que le sésame et le taro sont de plus en plus
abandonnées au profit du haricot et du voanzou.
En ce qui est de l'apparition des nouvelles espèces
dans la localité, elle date des années 80. Elle est moyenne
durant les dix dernières années d'après 69,04 % d'hommes
et 66,67 % de femmes. Trois espèces envahissantes sont
énumérées par les habitants et constatées lors de
la descente dans les unités de paysages. Il s'agit de Chromolaena
odorata, Mimosa invisa et Indigofera sp. (Fig. 11).
a
251656704
c
251658752
b
251655680
Fig. 11. Quelques espèces
envahissantes des cultures (a: Chromolaena odorata, b:Mimosa
invisa,c:Indigofera sp.).
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