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Perceptions et pratiques paysannes de gestion des ressources naturelles face aux variabilités climatiques et changements environnementaux. Cas de la zone agro-écologique au Cameroun.


par Pierre Marie CHIMI
Université de Yaoundé 1 - Master en Biologie des Organismes Végétaux 2016
  

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III.1.2. Traits caractéristiques des perceptions des variations et changements climatiques et environnementaux chez les paysans

III.1.2.1. Traits caractéristiques des savoirs traditionnels et locaux local sur le climat

Par rapport aux saisons standards qui sont quatre les acteurs ou les enquêtés ont mentionnent que selon leur culture les saisons sont divisées en six et connaissent des perturbations:

- Mbwa'a: allant de janvier à février. Littéralement, le mot signifie envahissement des champs par les herbes. Jadis, cette saison intervenait au début du mois de janvier. Depuis les années 1980-1985, cette saison connait d'énormes perturbations dues aux imprécisions climatiques.

- Ossobolo'o: c'est-à-dire dès les premières pluies. C'est la toute première pluie qui tombe après le Mbwa'a. Elle annonce le démarrage effectif de la saison des pluies. Elle tombait à la fin du mois de février début mars. Elle arrivait avec, un vent non violent. C'est après cette pluie que les premiers labours commençaient suivis des premiers semis. « Mais depuis la période des années 80 à 90, cette pluie a disparu ou vient de façon irrégulière.»

- Odimbili: s'étendant de mai à juin. C'est la période de semis proprement dite. Actuellement elle n'est plus respectée.

- Ongueme: signifie une pluie qui humidifie. Elle tombe en fines gouttelettes ou cordes. Cette pluie jadis facilitait la récolte rapide des arachides, patates, ignames, manioc. Elle se manifestait plus en août. « L'Odimbili accuse tellement de retard que nous tendons vers une incertitude des saisons. La saison commence en août parfois et souvent avant et on distingue plus l'Ongueme de l'Odimbili. On n'observe pratiquement plus l'Ongueme. C'est ce à quoi on assiste actuellement ».

- Mengho'o: allant de septembre à octobre, elle correspond à la montée des eaux. Elle se manifestait par la sortie des eaux de leurs lits et engendrait des dégâts colossaux. « Actuellement et cela depuis l'année 1985, elle est gravement perturbée dus à plusieurs facteurs comme la perturbation du régime naturel de la Sanaga»

- Yondo'o: C'est une période d'étiage, c'est-à-dire baisse des eaux. En effet, sa venue coïncidait avec la période de récolte des arachides de la deuxième campagne. C'était aussi la période opportune dont disposaient les producteurs d'igname ayant accusé du retard, pour procéder aux réalisations de buttes et aux plantations des semenceaux. «Cette saison n'est plus respectée de nos jours.»

«Le climat n'est plus comme le climat dentant. Actuellement on ne saurait expliquer avec précision les saisons mieux encore les situer dans le temps et l'espace». Les zones d'intervention ont connu un certain nombre d'événements tant sur le plan écologique que social : grande crue des cours d'eau, très longue sécheresse d'environ six mois d'affilé, amplification des vents violents etc. On peut retrouver les différents événements environnementaux globaux ayant marqué la localité aux annexes de ce document.

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