III.1.1.2.
Caractérisation du profil socio-économique des exploitations
agricoles
III.1.1.2.1. Caractéristiques
socio-démographiques
L'échantillon de l'étude comporte 70 % d'hommes
et 30 % de femmes ; 71,7 % de personnes en situation maritale,10 %
célibataires ou divorcés et 8,3 % veufs/veuves. Parmi les
personnes mariées, 12,1 % sont polygames, 87,9 % monogames.L'origine des
enquêtés montre 81,7 % d'autochtones et 18,3 % d'allogènes
dont 8,3 % sont Etons et Manguissas, 1,7 % Bulu, 6,7 % Yambassa, 1,7 %
ressortissants du Nord-Ouest et Bamilékés et enfin 1,7 % maliens,
Toupouris et Peuls.
Le niveau d'instruction des enquêtés constitue un
élément central pour la compréhension des
phénomènes environnementaux. Cetteinstruction permet aux paysans
de mieux développer les stratégies d'adaptation, et
d'amélioration de leur niveau de vie à travers des techniques
résilientes. D'après les résultats, 71,7 % de personnes
interrogées savent au moins lire et écrire tandis que 28,3 %
n'ont suivi aucune éducation formelle. 30 % des enquêtés
ont un niveau d'instruction supérieur au primaire (Fig. 4).
Fig.4. Répartition du niveau
d'instruction des enquêtés.
Une absence considérable des infrastructures
d'enseignement de niveau secondaire (lycée et collège) avec
environ 20 % de la totalité des établissements dans les trois
villagessont à noter.
III.1.1.2.2. Répartitiondu capital humain des
ménages
Le ménage est dirigé par un homme dans 90 % des
cas, secondé de sa femme, ses enfants, ses neveux et occasionnellement
ses frères qui constituent la main d'oeuvre familiale. Dans 10 % des
cas, l'exploitation est dirigée par une femme (veuve ou
célibataire) seule ou accompagnée deses enfants et/ou
petits-enfants et ses soeurs. Ceci montre que l'accès au statut de chef
d'exploitation n'est pas dénié aux femmes. Les chefs de
ménages ont en moyenne 5,05 enfants sous leur responsabilité
(Fig. 5) ; soit en moyenne 9,87 garçons et 9,95 filles ayant plus
de 20 ans et 9,74 garçons et 9,51 filles ayant de 5 à 20 ans.
Dans l'échantillon, 20 % des enquêtés font
recours à la main d'oeuvre salariale;16,7 % aux associations et 63,3 %
à la main d'oeuvre familiale; c'est donc dire que l'organisation du
travail ne repose pas uniquement sur celle de ses membres.
Fig.5. Répartition du nombre
d'enfants par ménage.
Les enquêtes socio-économiques
réalisées dans les villages classent les paysans suivant le
critère de l'âge. La classe d'âge des paysans de moins de 30
ans est 8,3 %, ce qui montre que les jeunes n'ont pas facilement accès
aux terres et ne deviennent pas très tôt héritiers. Alors
que 36,7 % des producteurs sont compris dans la classe d'âge de [46- 60
ans] et 35 % des paysans dans celle de [61ans et plus], (Fig. 6).
Fig.6. Répartition des
enquêtés par classe d'âge.
Selon le critère appartenance à une association,
les résultats montrent que 25 % des personnes de
l'échantillonn'appartiennent pas à une organisation paysanne
contre 75 % qui en font partie. Dans ces 75 % ; 15,6 % appartiennent
à un GIC ; 24,4 % à une tontine (association comparable
à une banque villageoise) ; 15,6 % à la fois à un
GIC, à une coopérative et à une tontine ; et 19,4 %
à la fois à un GIC et à une tontine. Sur les 60 paysans
interrogés, 73,3 % se considèrent prioritairement comme
agriculteurs (58,3 % agriculteurs et 15 % fonctionnaires retraités
convertis en agriculteurs), (25,5 % ont suivi une formation agricole et 74,5 %
n'en ont jamais suivi)(Fig. 7).
Fig.7. Répartition des
enquêtés en fonction de l'activité prioritaire.
III.1.1.2.3. Le mode d'acquisition des terres
Le mode d'acquisition des terres se fait de façon
différente de nos jours comparé au passé. La population
interrogée estime que dans le passé, 90 % d'allochtones
obtenaient les terres par location contre 10 % par achat direct ou après
location. Ainsi, 70,3 % d'autochtones rentraient en possession des terres par
le système de mise en valeur, 13 % par le système de donation et
16,7 % par héritage. Cette distribution de terre ne tenait compte
d'aucune norme juridique.De nos jours, 56,7 % des allogènes entrent en
possession des terres par achat alors que 43,3 % le font par location. En ce
qui concerne les autochtones, 53,3 % entrent en possession des terres par
héritage et 46,7 % par achat. De plus, cette distribution des terres
tient progressivement compte des normes juridiques en vigueur.Selon les
populations, l'héritage et l'achat sont les seules formes
d'appropriation définitive de l'espace foncier. Concernant
l'héritage, les enfants de tout sexe sont susceptibles d'hériter
des terres.
III.1.1.2.4. Caractéristiques du potentiel
socio-économiques des ménages
L'analyse montre que les principales activités
menées dans la localité sont: l'agriculture, la cueillette, la
pêche, la chasse et le petit élevage. Par ordre d'importance,
l'agriculture représente 63,7 %, le petit élevage 16,7 %, la
cueillette 14,6 % ; la pêche 3% et la chasse 2 %. Les populations de
Bindalima II, Nachtigal et Nguette exercent diverses activités qui se
trouvent également être des sources potentiellesde revenus comme
la vente des produits issus de la culture du cacao qui contribue de
façon générale à 52,3 % aux revenus finaux des
ménages, la vente des produits provenant d'autres activités
(pêche, chasse etc.) contribue à renforcer les revenus du cacao
avec 29,7 % pour les vivriers, 4 % issus des PFNL, 2 % du maraicher, 4 % de la
pêche, 6 % du petit l'élevage, 2 % de la chasse.
De plus dans l'échantillon étudié, 48,3 %
exploitent moins de 5 ha; 28,3 % ont une superficie terrienne cultivée
allant de 5-10 ha, 21,7% ont plus de 15 ha et 1,7 % seulement ont entre 10 -15
ha. De même, la majorité des individus (71,7 % des
enquêtés) gagnent plus de 300.000 Fcfa/an, 20 % des
enquêtés ont un gain de 200-300.000 Fcfa/an, 6,7 % de 100-150000
Fcfa/an et le reste des enquêtés (1,7 %) a un gain de moins de
100000 Fcfa/an.
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