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Perceptions et pratiques paysannes de gestion des ressources naturelles face aux variabilités climatiques et changements environnementaux. Cas de la zone agro-écologique au Cameroun.


par Pierre Marie CHIMI
Université de Yaoundé 1 - Master en Biologie des Organismes Végétaux 2016
  

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III.1.1.2. Caractérisation du profil socio-économique des exploitations agricoles

III.1.1.2.1. Caractéristiques socio-démographiques

L'échantillon de l'étude comporte 70 % d'hommes et 30 % de femmes ; 71,7 % de personnes en situation maritale,10 % célibataires ou divorcés et 8,3 % veufs/veuves. Parmi les personnes mariées, 12,1 % sont polygames, 87,9 % monogames.L'origine des enquêtés montre 81,7 % d'autochtones et 18,3 % d'allogènes dont 8,3 % sont Etons et Manguissas, 1,7 % Bulu, 6,7 % Yambassa, 1,7 % ressortissants du Nord-Ouest et Bamilékés et enfin 1,7 % maliens, Toupouris et Peuls.

Le niveau d'instruction des enquêtés constitue un élément central pour la compréhension des phénomènes environnementaux. Cetteinstruction permet aux paysans de mieux développer les stratégies d'adaptation, et d'amélioration de leur niveau de vie à travers des techniques résilientes. D'après les résultats, 71,7 % de personnes interrogées savent au moins lire et écrire tandis que 28,3 % n'ont suivi aucune éducation formelle. 30 % des enquêtés ont un niveau d'instruction supérieur au primaire (Fig. 4).

Fig.4. Répartition du niveau d'instruction des enquêtés.

Une absence considérable des infrastructures d'enseignement de niveau secondaire (lycée et collège) avec environ 20 % de la totalité des établissements dans les trois villagessont à noter.

III.1.1.2.2. Répartitiondu capital humain des ménages

Le ménage est dirigé par un homme dans 90 % des cas, secondé de sa femme, ses enfants, ses neveux et occasionnellement ses frères qui constituent la main d'oeuvre familiale. Dans 10 % des cas, l'exploitation est dirigée par une femme (veuve ou célibataire) seule ou accompagnée deses enfants et/ou petits-enfants et ses soeurs. Ceci montre que l'accès au statut de chef d'exploitation n'est pas dénié aux femmes. Les chefs de ménages ont en moyenne 5,05 enfants sous leur responsabilité (Fig. 5) ; soit en moyenne 9,87 garçons et 9,95 filles ayant plus de 20 ans et 9,74 garçons et 9,51 filles ayant de 5 à 20 ans.

Dans l'échantillon, 20 % des enquêtés font recours à la main d'oeuvre salariale;16,7 % aux associations et 63,3 % à la main d'oeuvre familiale; c'est donc dire que l'organisation du travail ne repose pas uniquement sur celle de ses membres.

Fig.5. Répartition du nombre d'enfants par ménage.

Les enquêtes socio-économiques réalisées dans les villages classent les paysans suivant le critère de l'âge. La classe d'âge des paysans de moins de 30 ans est 8,3 %, ce qui montre que les jeunes n'ont pas facilement accès aux terres et ne deviennent pas très tôt héritiers. Alors que 36,7 % des producteurs sont compris dans la classe d'âge de [46- 60 ans] et 35 % des paysans dans celle de [61ans et plus], (Fig. 6).

Fig.6. Répartition des enquêtés par classe d'âge.

Selon le critère appartenance à une association, les résultats montrent que 25 % des personnes de l'échantillonn'appartiennent pas à une organisation paysanne contre 75 % qui en font partie. Dans ces 75 % ; 15,6 % appartiennent à un GIC ; 24,4 % à une tontine (association comparable à une banque villageoise) ; 15,6 % à la fois à un GIC, à une coopérative et à une tontine ; et 19,4 % à la fois à un GIC et à une tontine. Sur les 60 paysans interrogés, 73,3 % se considèrent prioritairement comme agriculteurs (58,3 % agriculteurs et 15 % fonctionnaires retraités convertis en agriculteurs), (25,5 % ont suivi une formation agricole et 74,5 % n'en ont jamais suivi)(Fig. 7).

Fig.7. Répartition des enquêtés en fonction de l'activité prioritaire.

III.1.1.2.3. Le mode d'acquisition des terres

Le mode d'acquisition des terres se fait de façon différente de nos jours comparé au passé. La population interrogée estime que dans le passé, 90 % d'allochtones obtenaient les terres par location contre 10 % par achat direct ou après location. Ainsi, 70,3 % d'autochtones rentraient en possession des terres par le système de mise en valeur, 13 % par le système de donation et 16,7 % par héritage. Cette distribution de terre ne tenait compte d'aucune norme juridique.De nos jours, 56,7 % des allogènes entrent en possession des terres par achat alors que 43,3 % le font par location. En ce qui concerne les autochtones, 53,3 % entrent en possession des terres par héritage et 46,7 % par achat. De plus, cette distribution des terres tient progressivement compte des normes juridiques en vigueur.Selon les populations, l'héritage et l'achat sont les seules formes d'appropriation définitive de l'espace foncier. Concernant l'héritage, les enfants de tout sexe sont susceptibles d'hériter des terres.

III.1.1.2.4. Caractéristiques du potentiel socio-économiques des ménages

L'analyse montre que les principales activités menées dans la localité sont: l'agriculture, la cueillette, la pêche, la chasse et le petit élevage. Par ordre d'importance, l'agriculture représente 63,7 %, le petit élevage 16,7 %, la cueillette 14,6 % ; la pêche 3% et la chasse 2 %. Les populations de Bindalima II, Nachtigal et Nguette exercent diverses activités qui se trouvent également être des sources potentiellesde revenus comme la vente des produits issus de la culture du cacao qui contribue de façon générale à 52,3 % aux revenus finaux des ménages, la vente des produits provenant d'autres activités (pêche, chasse etc.) contribue à renforcer les revenus du cacao avec 29,7 % pour les vivriers, 4 % issus des PFNL, 2 % du maraicher, 4 % de la pêche, 6 % du petit l'élevage, 2 % de la chasse.

De plus dans l'échantillon étudié, 48,3 % exploitent moins de 5 ha; 28,3 % ont une superficie terrienne cultivée allant de 5-10 ha, 21,7% ont plus de 15 ha et 1,7 % seulement ont entre 10 -15 ha. De même, la majorité des individus (71,7 % des enquêtés) gagnent plus de 300.000 Fcfa/an, 20 % des enquêtés ont un gain de 200-300.000 Fcfa/an, 6,7 % de 100-150000 Fcfa/an et le reste des enquêtés (1,7 %) a un gain de moins de 100000 Fcfa/an.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore