I.2.6.2. Evolutions de
l'agenda sur les changements climatiques au Cameroun
Après la Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Sommet de Rio au Brésil en 1992, le Cameroun a
ratifié en 1994 la CCNUCC. Par cette ratification, le Cameroun s'est
engagé avec la communauté internationale à stabiliser les
concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère
à un niveau qui préviendra l'interférence dangereuse
anthropique avec le système climatique.
En adhérant à la CCNUCC, le Gouvernement
Camerounais entend maintenir ses efforts dans le sens de la poursuite des
réformes engagées pour prévenir les effets des changements
climatiques. Cet engagement est mis en évidence par :
- la loi n° 96/12 du 05 Août 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'environnement et par la création en
2005 d'un Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature
;
- l'élaboration en 2001 de la Communication Initiale
Nationale sur les Changements Climatiques ;
- l'adhésion du Cameroun au Protocole de Kyoto en
Juillet 2002 ;
- l'adoption en 2009 de la vision volontariste à long
terme du Cameroun, avec comme l'un des axes stratégiques pour la phase I
(2010 -2019) : élaborer et engager la mise en oeuvre d'une politique
ambitieuse de préservation de l'environnement et de lutte contre les
effets néfastes des changements climatiques ;
- la création en Décembre 2009 par décret
du chef de l'Etat de l'Observatoire National sur les Changements Climatiques
(ONACC) ;
- l'élaboration en cours de la deuxième
Communication Nationale sur les Changements Climatiques. D'ailleurs, la
protection de l'environnement est une préoccupation nationale reconnue
par la Constitution du Cameroun de 1996, dès son préambule.
Le climat du Cameroun change depuis plus de cinquante ans et
ce changement est nettement perçu par les populations depuis environ
deux décennies. Les principaux changements observés par variables
climatiques : précipitations et températures. De façon
globale, au Cameroun, la moyenne pluviométrique de la période
1981-2000 est 20 à 40% plus basse que celle de la période
1961-1980. Selon PNUD (2008), on observe une régression des
précipitations depuis 1960 d'environ -2,2% par décennie (soit
-2,9 mm chaque mois).
La diminution de la pluviométrie concerne en
particulier la Zone Agro-Ecologique (ZAE) des hauts plateaux, et surtout la ZAE
soudano- sahélienne. En effet, la température annuelle moyenne au
Cameroun a augmenté de 0,7°C de 1960 à 2007. Ceci
représente un taux moyen de 0,15°C par décennie (Anonyme,
2008).Les zones agro-écologiques les plus touchées par la hausse
des températures sont la ZAE forestière à
pluviométrie bimodale (Ntui) et la ZAE des hautes savanes
guinéennes. Les secteurs les plus vulnérables sont :
l'agriculture, l'eau, l'assainissement et la santé. L'augmentation de la
température et la recrudescence des précipitations engendrent les
aléas climatiques (vagues de chaleur, sécheresse et inondations)
qui impactent le plus le pays.
Face à cet enjeu crucial de l'adaptation, la CCNUCC a
développé le Cadre de l'Adaptation de Cancún, afin de
renforcer l'action engagée en faveur de l'adaptation, notamment par la
coopération internationale et l'accompagnement des pays en
développement dans l'élaboration de leur Programme National
Adaptation (PNA). Le Cameroun a ratifié en 1994 la CCNUCC et depuis
2012, le pays s'investit dans l'élaboration de son Plan National
d'Adaptation. Le Cameroun a suivi les principes énoncés par la
CCNUCC pour élaborer son Programme National Adaptation aux Changements
Climatiques (PNACC).
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