I.2.4. Agriculture
pluviale :risque et incertitude en agriculture
I.2.4.1.
Définition
L'agriculture pluviale est l'ensemble des pratiques agricoles
nécessitant des précipitations. Ses performances dépendent
en grande partie de la régularité et de la bonne
répartition des précipitations dans le temps et dans l'espace
(Dupriez, 2007 ; Issa, 2012). Plus de 95 % de l'agriculture africaine est une
agriculture sous pluie (Nguegang et al., 2007). La production agricole
sera fortement compromise par le changement et la variabilité
climatiques : les superficies de terres arables, la durée des saisons de
culture et le rendement par hectare sont susceptibles dedevenir non
prévisibles, ce qui pourrait compromettre la sécurité
alimentaire et accentuer la malnutrition.
En outre, les trois quarts des pays d'Afrique sont
situés dans des zones où il suffirait d'une faible
réduction des précipitations pour engendrer d'importantes
diminutions de la disponibilité globale en eau. D'ici à 2020, on
prévoit qu'entre 75 et 250 millions de personnes seront exposées
à une augmentation des crises liées à l'eau (Anonyme, 1998
; Bates et al., 2008). Les populations rurales de l'Afrique
sub-saharienne sont particulièrement exposées aux aléas
climatiques dans la mesure où elles sont étroitement
dépendantes de l'agriculture pluviale qui s'effectue sur près de
93 % des terres cultivées. Rappelons en effet que 80% des
céréales consommées en Afrique sub-saharienne proviennent
de cette production traditionnelle et que le secteur agricole emploie 70% de la
totalité de la main d'oeuvre (Anonyme, 2003), représentant entre
15 et 20% du Produit Intérieur Brute (PIB).
I.2.4.2. Risque et
incertitude en agriculture
Aucune activité économique n'est
dépourvue de risque et/ou d'incertitude. Mais, à la
différence des autres secteurs d'activité, il n'est pas
exagéré de considérer qu'en agriculture, il joue un
rôle particulièrement grand du fait que même la production
est extrêmement incertaine : avec les mêmes facteurs de production,
la récolte peut varier du simple au double selon la
météorologie (Boussard, 2006 ; Adégbidi, 2008). Certes,
les paysans sont confrontés à cette incertitude dans toutes les
régions du monde. Les modifications du climat vont néanmoins
affecter les agroécosystèmes particulièrement ceux qui ont
une forte dépendance au climat (Bryant, 2008). Parmi ceux-ci,
l'agriculture, secteur stratégique et vital pour le développement
économique de nombreux pays africains, est un exemple parfait de secteur
dont l'état est fortement tributaire directement ou indirectement des
conditions climatiques (Boko, 1988, 2009 ; Parry et al., 1999 ;
Ndjendolé, 2001 ; Ogouwalé, 2006 ; Yabi, 2008 ; Issa, 2012).
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