2. PROBLEMATIQUE
La production de bois-énergie augmente dans les pays du
bassin du Congo. Contrairement à la Chine, à l'Inde et à
la majeure partie du monde en développement, où la part de
l'énergie tirée de la biomasse ligneuse a déjà
atteint, ou devrait atteindre son maximum dans un futur très proche, la
consommation de cette énergie devrait rester à des niveaux
très élevés dans le bassin du Congo, voire continuer de
croître dans les prochaines décennies. En 2007, la production
totale de bois dédié à l'énergie a
dépassé 100 millions de mètres cubes. Les principaux
producteurs ont été la République démocratique du
Congo et le Cameroun, respectivement 71% et 21 % de la production
régionale, reflétant le poids démographique de ces deux
pays dans la région (Moulende T. et al ; 2013).
La dépendance envers l'énergie tirée de
la biomasse ligneuse (bois de chauffe et charbon de bois1) est bien plus forte
en Afrique subsaharienne que dans n'importe quelle autre région du
monde. Dans 34 pays, cette énergie issue de la biomasse ligneuse
satisfait plus de 70 % des besoins énergétiques, et dans 13 pays,
plus de 90 %, la majorité de ces pays se trouvant en Afrique
subsaharienne. La plus grande partie de cette énergie issue de la
biomasse est destinée au secteur résidentiel pour la cuisine (et,
dans une moindre mesure, pour le chauffage) (Trefon et coll.
2010)
Le bois contribue à plus de 80 % à
l'approvisionnement de l'énergie en Afrique tous pays confondus. Aussi,
le bois-énergie représente environ 90 % de toute la consommation
de bois des pays africains (AFREA, 2011).
Selon Agence internationale de l'énergie (AIE, 2010),
81 % des ménages africains utilisent des combustibles solides alors que
70 % en dépendent comme source primaire d'énergie pour la
cuisson. Près de 60 % des habitants des zones urbaines utilisent aussi
la biomasse ligneuse comme source d'énergie pour la cuisson.
Selon Marien (2009), l'Afrique, et particulièrement
l'Afrique Centrale, est le seul continent où le bois va continuer
à prendre une part prédominante dans les prochaines
décennies comme source d'énergie domestique.
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Cette position est aussi celle de la Banque mondiale qui
observe qu'à la différence des autres continents où
l'utilisation du bois comme source d'énergie a déjà
atteint le sommet ou l'atteindra dans un futur proche (pour
décroître par la suite), il est prévu que dans les pays
africains au Sud du Sahara, cette utilisation demeure comparable aux niveaux
actuels et peut même augmenter (Ekouevi et Tuntivate,
2011)
Le Cameroun ne fait pas exception à cette situation
générale. 83 % de la population camerounaise dépendent de
la biomasse ligneuse comme source d'énergie, et en milieu rural c'est
souvent la seule source d'énergie disponible (INS,
2008).
La consommation du bois-énergie a crû de 1981/82
à 2001/02 à un rythme annuel de 2,67 %. De manière
générale, l'utilisation du bois comme source d'énergie se
fait sous deux principales formes : le bois de feu et le charbon de bois. Le
bois-énergie reste en très grande partie un produit
d'autoconsommation, aussi la majeure partie des ménages qui l'utilisent
le collectent directement. Toutefois, il existe d'importantes disparités
entre les régions socio écologiques. À titre d'exemple, 40
% des ménages qui utilisent le bois-énergie dans les trois
régions septentrionales du Cameroun (Adamaoua, Nord et
Extrême-Nord) s'approvisionnent dans le commerce, cette proportion tombe
à 19 % pour les autres régions du pays (Minee,
2010).
Les pays du bassin du Congo dépendent de la biomasse
ligneuse plus que la plupart des autres pays du monde pour satisfaire leurs
besoins en énergie. Toutefois, les profils énergétiques
varient d'un pays à l'autre, en fonction de l'accès à
l'électricité et de la disponibilité et du coût de
l'énergie issue du bois et des carburants fossiles. En République
démocratique du Congo (RDC), les combustibles renouvelables et les
déchets (essentiellement le bois de chauffe et le charbon de bois)
représentaient 93 % de l'énergie totale consommée en 2008,
dans un contexte où, en 2009, moins de 12 % de la population avait
accès à l'électricité (Ngouhouo et al,
2013).
L'urbanisation entraîne souvent le passage d'une
consommation de bois de chauffe à une consommation de charbon de bois,
ce dernier étant moins cher et plus facile à transporter et
à stocker. Le mode de vie urbain tend également à
être plus énergivore, parce que les ménages en zone urbaine
sont souvent plus petits, augmentant ainsi la consommation par habitant de
combustible pour la cuisine. De plus, le charbon de bois est souvent le
principal combustible utilisé pour la cuisine dans les petits
restaurants de bord de route et dans les cuisines des grandes institutions
publiques telles que les écoles, les universités, les
hôpitaux, les prisons, ainsi que les petites industries (Atyi et
al, 2013).
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La consommation de bois énergie dans la ville de
Kinshasa est constituée pour l'essentiel de charbon de bois alors
qu'à Kisangani, le bois de chauffe représente la plus part du
volume de bois énergie consommé (Mayimba C.,
2011).
Malgré l'ampleur de la problématique,
très peu d'études ont été faites sur l'exploitation
du bois énergie, la commercialisation, sa consommation ainsi que son
impact sur l'environnement dans le Territoire de Mambasa plus
précisément dans la Chefferie de Babila Bakwanza. Le
présent travail revient à la remise en cause de
différentes pressions que subit la forêt de Bakwanza. Les
dégâts restent énormes et en dépit de toute, la
province de l'Ituri qui a toujours besoin de produits ligneux qui lui sont
fournis par les milieux ruraux qui l'environnent. Etant donné que les
différentes études n'ont pas encore touchées l'aspect
exploitation de bois énergie, nous avons constaté
qu'au-delà de Basili il y a une grande concentration des exploitants de
bois énergie dans la Chefferie de Babila Bakwanza
précisément dans les deux Groupements « Bayaku et Bakwanza
».
De tout ce qui précède, nous nous sommes
posé la question suivante:
Quelles sont les facteurs et conséquences de
l'exploitation et consommation de bois-énergie en Chefferie de Babila
Bakwanza ?
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