3.1 Groupe 0 :
phénotype sensible d'espèces dépourvues de gènes de
â-lactamases
Le groupe 0 est constitué de phénotype sensible
d'espèces dépourvues de gènes de â-lactamases.
Salmonella sp et Proteus mirabilis sont dépourvus de
â-lactamase à l'état sauvage et sont naturellement
sensibles aux aminopénicillines, carboxypénicillines,
uréïdopénicillines, à l'aztréonam, aux
céphalosporines et aux carbapénèmes. Les diamètres
d'inhibition de l'imipénème sont souvent réduits pour
P. mirabilis comme pour les autres Proteae(Bonnet et
al., 2012). La faible affinité de cette molécule
pour les PLP2 de ces espèces serait responsable de cette diminution.
Toutefois, elle est sans conséquence clinique contrairement à la
résistance acquise par mutation de PLP2.
La fréquence du phénotype sauvage chez
Proteus mirabilis est d'environ 50% en milieu hospitalier ; chez
Salmonella, elle est d'environ 90% avec une grande disparité
selon les sérogroupes (Chanalet al., 2000).
3.2 Groupe 1 :
phénotype céphalosporinase de bas niveau
Il est constitué de phénotype sensible
d'espèces produisant naturellement une céphalosporinase de classe
C. E. coli et Shigella spp sont naturellement sensibles aux
aminopénicillines, carboxypénicillines,
uréïdopénicillines, à l'aztréonam, aux
céphalosporines et aux carbapénèmes. Cependant, elles
produisent à très bas niveau une céphalosporinase
chromosomique non inductible de type AmpC qui peut entrainer chez certaines
souches une réduction de la sensibilité aux
aminopénicillines, à leurs associations au clavulanate et/ou aux
C1G. La fréquence du phénotype sauvage chez E. coli est
d'environ 50% en milieu hospitalier (Chanalet al., 2000).
3.3 Groupe 2 :
phénotype pénicillinase bas niveau
Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca,
Citrobacterkoseri, Citrobacteramalonaticus et Escherichia hermanni
produisent naturellement et de façon constitutive des enzymes
chromosomiques de classe A sensibles aux inhibiteurs (SHV-1 ou LEN-1 pour
K. pneumoniae, OXY pour K. oxytoca, CKO pour C.
koseri, CdiA pour C. amalonaticuset HER-1 pour E.
hermanni). Elles confèrent une résistance patente aux
aminopénicillines et aux carboxypénicillines et souvent
inapparente aux uréïdopénicillines. Les associations
pénicillines-inhibiteurs sont actives (Bonnet et al., 2012).
Environ 70% des souches de K. pneumoniae, 75% des K. oxytoca
et C. koseri sont de phénotypes sauvages ou sensibles.
3.4 Groupe 3 :
Phénotype céphalosporinase de bas niveau
Les entérobactéries appartenant à ce
groupe réunissent des espèces productrices de
céphalosporinases de classe C (AmpC) chromosomiques et inductibles par
les â-lactamines. Ces céphalosporinases sont très
répandues chez Enterobacter cloacae, Enterobacter aerogenes,
Serratia marcescens, Citrobacter freundii, Morganella morganii, Hafnia alvei,
Providencia stuartii, Providencia rettgeri et Pantoeaagglomerans. Le
phénotype sauvage de ces espèces comprend une résistance
aux aminopénicillines, à leurs associations aux inhibiteurs des
â-lactamases et aux C1G (Bonnet et al., 2012).
La fréquence du phénotype sauvage est variable
selon l'espèce et la situation épidémiologique du lieu
considéré.
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