1.4 Modification des
antibiotiques
C'est un mécanisme enzymatique au cours duquel,
l'antibiotique est soit dégradé par hydrolyse (c'est le cas des
â-lactamases qui hydrolysent les â-lactamines), soit par
modification structurale des antibiotiques par méthylation,
phosphorylation ou adénylation.
2.â-lactamases des
entérobactéries
Le mécanisme de résistance le plus
partagé et le plus fréquent dans la famille des
entérobactéries est la production de â-lactamases
(Netgenet al., 2009). En effet, la production de â-lactamases
chez les entérobactéries a été décrite bien
longtemps. Toutefois la pression de sélection induite par l'utilisation
massive des antibiotiques a favorisé l'émergence de souches
multirésistantes (Drawzet al.,2010).
On distingue principalement deux types de classification des
â-lactamases, celle de Bush-Jacoby-Medeiros basée sur leurs
substrats et leurs inhibiteurs, et celle d'Ambler basée sur leur
homologie de séquence en acides aminés (Drawzet al.,
2010).La classification de Ambler sera utilisée dans la suite de ce
travail.
2.1 â-lactamases à
sérine
Ces enzymes appartiennent à la classe A de Ambler.
Toutes les â-lactamases à sérine ont un mode d'action
dépendant de l'acylation des â-lactamines, aboutissant à
l'hydrolyse du cycle â-lactame et àla perte d'activité de
l'antibiotique. L'enzyme est ensuite régénérée et
de nouveau active sur d'autres molécules d'antibiotiques (Drawzet
al., 2010).
2.1.1 Pénicillinases
Ce sont des enzymesde type plasmidique ou chromosomique,
généralement sensibles aux inhibiteurs (acide clavulanique,
tazobactam), leur spectre d'hydrolyse concerne les pénicillines et les
céphalosporines de première génération (C1G). Les
enzymes de type TEM et SHV sont courantes et souvent rencontrées en
clinique chez des souches de E. coli etdeK.
pneumoniaeresponsables d'ITU (Drawzet al., 2010).
2.1.2 â-lactamases
à spectre élargi
Les BLSE sont une grande famille
hétérogène d'enzymes bactériennes
découvertes dans les années 80 en France. Elles sont induites
soit par des plasmides, soit par des mutations du génome naturel. Les
deux mécanismes confèrent aux bactéries qui les
possèdent, la capacité d'hydrolyser une grande
variété de pénicillines et de céphalosporines.
Avant l'expansion des CTX-M, la majorité des BLSE était le
résultat de mutations génétiques de â-lactamases
naturelles, en particulier de TEM-1, TEM-2 et SHV-1(Netgenet al.,
2009).
Les â-lactamases naturelles sont très actives
contre les pénicillines et moyennement actives contre les C1G. Les
mutations génétiques à l'origine des BLSE
élargissent le spectre de ces enzymes et touchent également les
céphalosporines de troisième génération et les
monobactames. Les bactéries produisant une BLSE n'hydrolysent pas les
céphamycines ni les carbapénèmes et elles sont
inhibées par les inhibiteurs classiques de â-lactamases (acide
clavulanique, tazobactam et sulbactam)(Netgenetal.,2009). La
présence de BLSE est fréquemment associée à la
résistance aux fluoroquinolones.
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