DISCUSSION
1. Aspects
épidémiologiques
1.1
Répartition des échantillons analysés
53 échantillons d'urines et 52 hémocultures non
redondants ont été analysés. Parmi les 52
hémocultures positives, 47 (90,4 %) flacons aérobies et 5 (9,6 %)
flacons anaérobies ont été enregistrés.La
fréquence élevée de la positivité des flacons
aérobies s'expliquerait par la prédominance des bactéries
aérobies ou anaérobies tolérantes en l'occurrence les
entérobactéries dans les bactériémies à
BGN.
Quant aux 53 échantillons d'urines, ils sont issus de
29 femmes (55%) contre 24 hommes (45%), soit un sex-ratio Homme/Femme de
0,83.Les ITU sont les infections bactériennes les plus communes chez la
femme, et un motif fréquent de consultation en médecine
générale. On estime que 75% des infections urinaires concernent
des femmes et plus de 50 % des femmes feront un jour un épisode d'ITU
(Foxmanet al., 2002 ; Merisier et al., 2014).
1.2
Fréquence des germes responsables de bactériémie
Au total, 56 souches bactériennes ont été
identifiées en culture à partir des 52 flacons
d'hémocultures dont 48 BGN, 3 BGP et 5 CGP. Les
bactériémies à BGN étaient essentiellement
dominées par les entérobactéries qui représentaient
environ 69 % (33/48) des cas, avec E. coli en tête 43,7 %
(21/48). Les entérobactéries constituent l'une des principales
étiologies des bactériémies potentiellement mortelle.
Mizrahiet al. (2018) ont rapporté que sur 335 épisodes
de bactériémies à BGN, 81,2% (272/335) était
causé par des entérobactéries avec E. coli en
tête 51% (171/335).
1.3
Fréquence des germes responsables d'infection du tractus urinaire
Au total, 56 souches bactériennes ont été
identifiées en cultures à partir des 53 urines. Les
entérobactéries représentaient 93 % des espèces
(52/56) dont le chef de fil (E. coli) représentait 66 % (37/56)
de l'ensemble suivi des espèces du genre Klebsiella qui
constituaient 19,6 % (11/56) des isolats. L'implication des
entérobactéries dans les ITU n'est plus à
démontrer. En milieu communautaire comme hospitalier, les
étiologies des ITU sont dominées par les
entérobactéries. La physiopathologie ascendante de l'ITU ainsi
que la forte colonisation du périnée par les
entérobactéries, associées aux facteurs spécifiques
d'uropathogénicité telles que les adhésines
bactériennes capables de se lier à l'épithélium
urinaire expliqueraient cette prédominance. Ces résultats sont
similaires à ceux décrits dans la littérature. En effet,
des auteurs avaient rapporté des prévalences de 80 à 92 %
d'entérobactéries uropathogènes avec 57 à 73 % de
E. coli (Sarkiset al., 2017 ; Hailajiet al.,
2016 ; Sbitiet al., 2017).
Dans cette étude, les espèces du genre
Klebsiella viennent en deuxième position après les
colibacilles dans les ITU. Ce même constat avait été fait
par Hailajietal. (2016)qui avaient rapporté que les klebsielles
représentaient 24 % des bactéries uropathogènes et
qu'elles venaient en seconde position après E. coli.
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