INTRODUCTION/ ENONCE DU
PROBLEME
Les bacilles à Gram négatif (BGN) en particulier
les entérobactéries sont de loin les germes responsables
d'infections du tractus urinaire (ITU) (Sarkiset al.,2017). Dans les
bactériémies à BGN les entérobactéries
occupent une place prépondérante(Melzeret
al.,2007 ; Peraltaet al 2012). Cependant, ces
bactéries deviennent de plus en plus une menace mondiale du fait de leur
multirésistance aux antibiotiques, essentiellement due à
l'acquisition de â-lactamases à spectre élargi (BLSE).
L'émergence et la dissémination des BLSE de type CTX-M à
l'échelle mondiale en sont la principale cause (Cantónet
al.,2016 ;Boutalet al.,2017). Ces enzymes confèrent
aux entérobactéries unerésistance à l'ensemble des
â-lactamines à l'exceptiondes céphamycines et des
carbapénèmes (Netgenet al.,2009).
Longtemps considérée comme un
phénomène hospitalier, la résistance par production de
BLSE est actuellement en plein essor en milieu communautaire. En effet, le
portage communautaire de BLSE est estimé à 70 %, 35 %
et 15 % respectivement en Asie, dans l'Est du Bassin
Méditerranéen et en Afrique (Woertheret al.,2013). Au
Burkina Faso, la prévalence du portage de BLSE était
estimée à 22% parmi des volontaires sains et 42% parmi les
hospitalisés (Ouedraogoet al., 2017)Les facteurs de risques
associés au portage de BLSE sont principalement les conditions
d'hygiène précaires et une consommation non négligeable
d'antibiotiques de qualité suboptimale (Woertheret al., 2013).
Une méta-analyse récente estimait que la prévalence
mondiale de BLSE se situait autour de 14 % et augmenterait en moyenne de
5,38 % par an (Karanikaet al.,2016)--.
Les bactériémiesà BLSE sont très
souvent associées à un mauvais pronostic comparativement aux
mêmes germes sensibles. Ce risque étant essentiellement dû
à l'instauration d'antibiothérapie probabiliste inadéquate
(Melzeret al.,2007 ; Schwaberet al., 2007).En pratique,
les méthodes traditionnelles de diagnostic bactériologique
mettent 48 à 72 heures pour l'obtention d'un antibiogramme et 20
à 30% des patients reçoivent une antibiothérapie initiale
inadéquate avec une augmentation du taux de mortalité
estimé à 7,6% pour chaque heure d'antibiothérapie efficace
retardée (Kumar A et al.,2006).
La résistance des entérobactéries aux
céphalosporines de troisièmegénération (C3G)qui
sont les molécules les plus couramment prescrites, pose
unproblème de choix des antibiotiques au coursdes traitements
probabilistesdes infections invasives. L'élaboration de techniques de
diagnostic rapide s'avère donc indispensable pour guider au mieux le
choix des antibiothérapies probabilistes.Plusieurs outils existent
actuellement surle marché mais très peu permettent à
partir des produits pathologiques d'identifier à la fois le
pathogène et les gènes de résistances. L'appareil
ePlex® de GenMark propose un panel d'identification de bacilles à
Gram négatif qui sont les plus souvent responsables d'ITU et de
bactériémies. Il permet en outre, l'identification des
gènes les plus couramment impliqués dans les
multirésistances (CTX-M, IMP, KPC, OXA, VIM, NDM).
L'objectif de ce travail était d'évaluer les
performances diagnostiques d'un test chromogénique, d'un test
immunochromatographique et d'un test de biologie moléculaire pour la
mise en évidence de la résistance bactérienne.
o PREMIERE PARTIE: REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE
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