Les déterminants géopolitiques congolais comme facteurs de l'émergence de la République Démocratique du Congopar Jeremie KANKU WA KADIMA Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licence 2020 |
§.2. Les élections et la participation politiqueDans un mode de gouvernance politique démocratique, les élections et la participation politique sont des paramètres importants qui engagent le pays sur la voie de l'émergence. Il nous est important de faire un bref aperçu des organisations et déroulement des élections en République Démocratique du Congo durant les deux récentes décennies. Cependant il sied de noter que malgré les contestations et les conflits post-électoraux qui ont caractérisé les résultats du scrutin, ces élections sont restées valables et les vainqueurs ont exercé leurs mandats. En effet, en 2006 les élections présidentielles, législatives et provinciales ont été organisées par la Commission Electorale indépendante (CEI) avec un caractéristique particulier de suffrage universel direct, secret, scrutin majoritaire à deux tours pour la présidentielle qui a opposée au second tour le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) Jean-Pierre BEMBA GOMBO à Joseph KABILA KABANGE du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) qui sera vainqueur pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Ces élections seront suivies des séries de contestations et des conflits post-électoraux qui ont perturbé la stabilité du pays par la suite. A signaler la non-participation aux scrutins de l'opposant historique du pays le leader de l'UDPS Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA. En 2011, soit cinq ans après les récentes élections, sous l'organisation de la Commission Electorale Nationale Indépendante dirigée par le pasteur NGOY MOLUNDA Daniel, les élections présidentielles, législatives et provinciales sont organisées presque dans les mêmes caractéristiques que les précédentes, mais cette fois-ci la présidentielle se passera au suffrage universel direct, secret, Scrutin majoritaire mais à un seul tour et qui oppose le vainqueur du précédente le président Joseph KABILA KABANGE qui briguera son deuxième mandat de cinq ans face à l'opposant historique du pays le leader de l'UDPS Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA. Ces élections à son tour seront procédées des contestations et des conflits post-électoraux sanctionnés par la déstabilisation de l'économie du pays et aux pertes importantes des potentiels investissements étrangers dans plusieurs secteurs du pays. En 2016, année prévue pour les élections, ces dernières ne seront pas tenues par manque des moyens nécessaires pour son organisation selon le gouvernement en place, or cette année marquée la fin du deuxième et dernier mandat autoriser par la constitution de la République du président en fonction et qui bénéficiera de deux années de transition qui s'est accroché de l'article 70 de la constitution alinéa 2 : « A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau Président élu »65(*). Tandis que pour l'opposition, les deux années de la transition constituaient un glissement, un accrochage au pouvoir du Président au pouvoir qui faisait clairement voir son intention de rester au pouvoir. En effet, c'est en 2018 que se dérouleront les plus récentes des élections en RDC, organisées également par la CENI cette fois dirigée par Corneille NAANGA. Les élections présidentielles, législatives et provinciales se dérouleront avec une dose de nouvelles caractéristiques majeures entre autre : l'introduction d'un seuil de représentativité pour l'attribution d'un siège : 1% au niveau national, 3% au niveau provincial et 10% au niveau local ; et l'introduction pour la toute première fois du vote électronique (machine à voter).66(*) A noter que ces scrutins avaient un climat politique très particulier pour arriver à franchir le seuil de représentativité des alliances ont été faites sous formes des plateformes électorales regroupant les partis politiques. Notamment, le Front Commun du Congo avec comme candidat à la présidence Emmanuel SHADARY RAMAZANI le dauphin du Président au pouvoir, le Cap pour le Changement de Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui finira vainqueur de ladite présidentielle et enfin LAMUKA de Martin FAYULU MADIDI qui finira deuxième. Ces élections ont marquées une nouvelle ère de l'histoire du pays, marquant la toute première l'alternance pacifique et civilisée à la tête de l'institution suprême de la République un candidat issue de l'opposition et d'un parti politique qui a fait plus de 32 ans de l'opposition. Nonobstant, les contestations post-électorales, l'histoire retiendra qu'il n'y a pas eu des morts de la date de la publication jusqu'à l'investiture du nouveau Président de la République. En ce qui concerne la participation politique, la RDC est parmi les pays qui comptent plus de partis politiques et des structures de caractère politique au monde. Il se remarque le choix de la participation aux affaires politiques reste personnel en toute démocratie, mais il s'avère que la plus part de congolais s'intéressent à la politique pour des raisons lucratives, pour se faire enrichir ou encore chercher de l'influence et chercher la protection sur base des privilèges et des immunités ; tandis que les autres s'y attachent sous l'influence d'appartenance ethnique, régionale ou des groupes religieux. A cet effet, il en découle un certain nombre de déficits tels que : le manque d'élite politique doté des ambitions et des visions de la Nation, le manque d'engagement patriotique à oeuvrer pour l'intérêt national, etc. Il convient de de souligner également que l'Etat Congolais enregistre du jour au jour, des nombreuse structure politique notamment : les ligues des jeunes, les associations des femmes, les groupes de sociétés civiles, les mouvements citoyens qui font la promotion à la participation politique au nom de la démocratie. Cependant, la plus part de ces organisations de la société civile ne maitrisent pas la notion de la transparence dans la gestion et de la démocratie interne. En effet, elles restent dans les revendications des leurs droits mais tout en ignorant leurs parts de responsabilité, celle de suppléer l'Etat en matière des valeurs porteuses et constructives de la Nation. * 65Art 70 de la Constitution de la République de 2006, modifiée en janvier 2011. * 66KABUYA-LUMUNA Sando,Sociologie politique : le peuple, le citoyen, l'Etat, la loi et le bien commun, éd. CEDIS, Kinshasa, 2018, p.605. |
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