I-2 : Faibles performances du secteur public :
Outre ces facteurs, la politique en faveur des PMI trouve son
origine dans la faiblesse des performances enregistrées au niveau des
entreprises publiques industrielles.
La période antérieure à 1977 a
été caractérisée par la prise en charge de l'Etat
de l'investissement industriel dans les secteurs stratégiques. En effet,
dans un pays comme le Maroc qui a hérité de son passé
colonial, une bourgeoisie faible et embryonnaire, le secteur public est apparu
dès les premières années de l'indépendance
(2) Collectif: Etude sur le secteur industriel au Maroc,
édition Maria El jadida. Rabat 1991, p : 78.
( 1) BOUSLIKHANE (M) : La dette du tiers monde: Essai
d'analyse historique, thèse pour le Doctorat es sciences
économiques. Rabat 1992, p:471.
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comme la condition indispensable pour remplir ce vide et
pallier les inconvénients d'une telle situation.
Les performances économiques et sociales
réalisées au début par le secteur public ont
été enregistrées au prix d'une faible rentabilité
financière. Un certain essoufflement s'est vite fait sentir par la suit
et qui a abouti à la crise au niveau de ce secteur.
Devant cette situation, les atouts de la PMI ne peuvent
être que séduisants. En effet, celle-ci ne nécessite
à priori ni moyens financiers importants, ni technologie
sophistiquée, ni marché considérable. De surcroît
son " insertion dans le tissu industriel ne requiert pas de
changements de structures existantes et mises en place... Au contraire, cette
catégorie d'entreprises pourrait se greffer sur les industries
préexistantes soit en amont soit en aval
"2 .
I-3 : Aggravation du problème du chômage :
La décennie 1980 a été
caractérisée par une crise financière aiguë qui a
nécessité une politique d'austérité dont le point
d'orgue a été la signature du programme d'ajustement structurel (
PAS) en 1983.
Ce programme qui avait pour objectif le rétablissement
des équilibres budgétaires et financiers a eu des effets pervers
sur le plan social. L'Etat, premier recruteur des diplômés de
l'enseignement supérieur, a dû réviser à la baisse
le nombre de postes budgétaires ouverts dans les lois de finances.
Le taux de chômage urbain qui était de 13.90 % en
1985 est voisin de 16% en 1993. Mais le plus préoccupant dans cette
évolution est l'apparition et le maintien d'un taux de chômage
important dans les couches des lauréats diplômés. Cette
évolution est le reflet d'une part d'un fait positif (un important
investissement en capital humain) et d'autre part d'un fait négatif
(l'incapacité de l'appareil productif à valoriser cet
investissement).
Le taux de chômage de ces diplômés a, en
effet, passé de 3,5% à 13,4% (+10 points ) entre 1984 et 1993
suivant les statistiques de l'enquête nationale sur la population active
(ENPAU).
Pour pallier le chômage des diplômés et
devant l'incapacité du secteur public à créer des postes
d'emploi, l'Etat a dû miser sur le traitement économique de ce
phénomène notamment par l'encouragement et le soutien de la PMI
censée être meilleure
créatrice d'emplois. Cette dernière s'impose de
ce fait comme " l'excellence voie qui permettra au
gouvernement de réussir sa politique de traitement économique de
chômage et de lutter en profondeur contre l'exclusion «1
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