Paragraphe 2 : Analyse des modes de financement des
PMI à Meknès.
L'analyse des modes de financement des PMI à
Meknès permet d'apprécier l'efficacité du système
bancaire dans le financement de ces entreprises.
(1) HINTI ( S): Les dynamiques économiques des
colléctivités locales, opp cité, p 88.
( 2) MACHART ( J.R) : Reussir nos PME , opp cité
p,99.
( 3) HINTI ( S) : Les dynamiques économiques des
colléctivités locales, opp cité, p 88.
143
Nous avons tenté sans succès d'évaluer la
contribution des banques dans le financement de ce secteur car ces organismes
restent peu ouverts à la recherche. Nous n'avons pu disposer de
données chiffrées sur la participation bancaire dans le
financement des PMI à Meknès. Aussi avons nous
appréhendé cet aspect de la réalité
économique en nous référant essentiellement aux contacts
et interviews effectués auprès des chefs des PMI et de quelques
cadres des banques de la place.
Les besoins de financement des PMI concernent soit les
investissements au départ ( financement de la création) soit les
investissements en cours d'activité soit enfin le fonds de roulement.
2-1: Modes et sources de financement de la
création
Le financement de la création doit sous-entendre en
fait, le financement du processus de création d'entreprises soit: la
phase d'étude et de prospection, la phase de réalisation et de
mise en place du projet et la phase de démarrage de l'activité
.
Le financement de la création comporte une part
d'incertitude et de risque généralement plus important et moins
maîtrisé puisque de rien on veut faire quelque chose. Ce
financement peut être réalisé de plusieurs façons et
à partir de sources différentes .
S'agissant des PMI à Meknès, l'analyse de leurs
modes de financement à la création fait ressortir une
prédominance de l'épargne personnelle comme le montre le tableau
suivant:
Tableau n°56: Sources de financement à la
création des PMI à Meknès en %.
Sources de financement
|
Tranches d'effectifs
|
Total PMI
|
0 - 9
|
10 - 49
|
50 - 199
|
Epargne personnelle et/ou apports des
associés
|
70
|
59,30
|
58,80
|
62,50
|
Famille
|
15
|
18,50
|
5,90
|
14,05
|
Crédits bancaires
|
10
|
18,50
|
29,40
|
18,75
|
Crédits particuliers
|
5
|
-
|
-
|
1,60
|
Autres
|
-
|
3,70
|
5,90
|
3,10
|
Totaux
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: Enquête PMI. Juillet. 2000.
Figure n° 17: Sources de financement à la
création des PMI à Meknès .
Crédits bancaires
Famille
Crédits particuliers Autres
Epargne personnelle
et/ou apports des
associés
144
Pratiquement tous les chefs des PMI retenus dans
l'échantillon ont constitué leur capital de départ au
moyen de fonds privés que ce soit par le biais de l'épargne
personnelle ou en faisant appel aux apports des associés .
Ces deux modalités sont en effet, la première
source de financement de la création des PMI à Meknès .
Elles sont citées à raison de 62,50% par les chefs d'entreprises
interrogés . L'enquête révèle ainsi la part
prédominante de l'autofinancement dans le démarrage de ces
entreprises à Meknès .
Ce résultat impressionne par son ampleur , mais il
confirme que les PMI sont confrontées aux contraintes de
disponibilité de ressources et de crédit " Start-up" quant il
s'agit de lancer un projet d'investissement .
L'engagement individuel et la contribution des formules
d'association au montage d'une opération, sont encore accentués
chez les micro-entreprises où ils atteignent un taux de 70% contre
59,30% et 58,80% respectivement pour les petites et les moyennes entreprises
.
14,05 % des chefs des PMI ont également puisé
dans les ressources de la famille . Ce recours aux apports familiaux
témoigne d'une forte mobilisation de la famille dans ces entreprises.
Cette source est plus fréquemment citée chez les micro- et les
petites entreprises avec 15 % et 18,50 %. Elle est moins fréquente
à mesure que la taille de l'entreprise devient relativement plus
grande..
En ce qui concerne les emprunts bancaires, 18,50 % des chefs
des PMI étudiées se sont adressés à des banques
pour financer leurs investissements de départ. Dans ce domaine
également, la taille joue un rôle relativement discriminant
puisque la fréquence de ces emprunts atteint 29,40 % chez les
entreprises de taille moyenne contre 18,50% pour celles de petite taille et
seulement 10 % pour les micro-entreprises.
Nous avons aussi remarqué la présence d'une
sorte de dualisme financier dans le financement de la création des PMI.
Et ce, avec la coexistence d'un système financier
145
et institutionnel et répondant
généralement aux besoins des entreprises relativement grandes
avec un système financier informel plus fréquent dans les
micro-entreprises. Ce dernier ne représente toutefois qu'une part
très marginale dans les modes de financement de la création des
PMI à Meknès avec seulement 1,60 %.
2-2 : Sources de financement de
l'activité.
Les besoins de financement évoluent au cours du cycle
de vie de l'entreprise. Au début, il s'agit de besoins à long
terme pour financer la création, les équipements et le
démarrage de l'activité. Ensuite les fonds de roulement
augmentent avec l'activité de l'entreprise jusqu'au moment où une
extension des capacités de production requiert de nouveau des capitaux
à long et moyen terme.
Qu'elles aient eu besoin ou non de crédit pour assurer
leur démarrage, les PMI recourent-elles au crédit après la
phase de création ? Très nombreuses sont celles qui s'adressent
à des sources externes pour couvrir leurs besoins de financement. Plus
de 68 % recourent, en effet, au crédit pour financer le fonctionnement
courant ou les investissements d'extension.
L'autofinancement est, certes, très largement dominant
comme procédure de mobilisation des ressources dans le monde de la PMI,
toutefois, les modalités et les sources de financement de
l'activité semblent différencier selon le stade
d'évolution de l'entreprise. Si à la naissance les ressources
mobilisées pour le démarrage sont pratiquement dans leur
majorité d'origine personnelle ou grâce aux apports des
associés (62 %), les besoins de l'activité et de la croissance
exigent un recourt manifeste à des sources externes. Mais c'est dans
l'origine de ces sources externes que la différence de comportement est
plus nette: le crédit bancaire devient plus incontournable et plus
fréquent dans le fonctionnement des PMI qu'à leur
création.
En effet d'après les données de l'enquête,
quand elles s'endettent en vue de renouveler les équipements, financer
l'exploitation ou procéder à des aménagements, les PMI
s'adressent en premier lieu à la banque ( 32,80%) et en second lieu
à des particuliers (29,70%). L'appel à la famille se fait dans
une proportion très marginale ( 6,25%).
C'est généralement un schéma de
financement assez différent de celui observé au stade de la
création des PMI comme l'illustre bien le tableau suivant:
Tableau n° 57: Sources de financement du
fonctionnement des PMI à Meknès en %.
Sources de financement
|
Tranches d'effectifs
|
Total PMI
|
0 - 9
|
10 - 49
|
50 - 199
|
Autofinancement
|
50
|
29,60
|
11,80
|
31,25
|
Famille
|
20
|
-
|
-
|
6,25
|
Crédits bancaires
|
5
|
33,40
|
64,70
|
32,80
|
Crédits particuliers
|
25
|
37
|
23,50
|
29,70
|
Totaux
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: Enquête PMI. Juillet./Août 2000.
Figure n°18: Sources de financement du
fonctionnement des PMI à Meknès .
Crédits particuliers
Crédits bancaires
Autofinancement
Famille
146
Ces données montrent bien que les sources de
financement externes à savoir les crédits bancaires et les
crédits particuliers jouent un rôle important au niveau du
fonctionnement des PMI à Meknès, ce qui n'était pas le cas
au moment de la création de ces entreprises.
Le recours à la banque est plus sensible au niveau des
entreprises de moyenne taille ( 64,70%) alors qu'il est très
insignifiant au niveau des micro-entreprises qui font beaucoup plus appel
à l'autofinancement et à des particuliers pour financer leur
exploitation.
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