1- L'enjeu de la croissance économique à
l'ère de la mondialisation.
« La globalisation n'est pas un
phénomène nouveau307 ». Il existe en Afrique
des échanges interculturels depuis l'époque de la
préhistoire jusqu'aux temps modernes, marqués du sceau de «
la paix et guerre entre les nations308 » de la
méditerranée, comme ceux d'Égypte antique, de
Mésopotamie, de Grèce antique ou de Rome, en passant par le
commerce transsaharien en Afrique occidentale médiévale
jusqu'aujourd'hui avec l'avènement de la ZLECAf. Cela dit, « le
qualificatif « monde » dans l'expression « système-monde
» ne signifie pas nécessairement que le système en question
englobe la planète entière au sens géographique du terme.
Le qualificatif « monde » se réfère plutôt au
fait pour un système de constituer un espace en soi, autonome,
autosuffisant, parce que se déploient de manière
privilégiée en son sein des liens et échanges
économiques, commerciaux, culturels, qu'il y ait présence d'un
système politique central, comme dans le cas d'un empire-monde, ou non,
comme dans le cas d'une économiemonde309. »
Toutefois, dans son historicité, la notion de «
mondialisation310 » a été
utilisée pour la première fois par Pierre de COUBERTIN dans un
article du Figaro daté du 13 décembre 1904, et
l'humanité a connu 3 grandes étapes dans le processus de ce
phénomène à savoir : de -10 000 ans à l'an
1492311 puis de 1492 à 1884312 et de 1884 au temps
présent313. Dans sa progressivité, la mondialisation
n'a pas eu que des avantages tels que : la diversité des biens de
consommation et la diffusion des connaissances, mais aussi et surtout des
inconvénients à savoir : la domination des pays capitalistes dont
les États-Unis et les pays de l'Union Européenne, la
dévalorisation de la main d'oeuvre bon marché ou « cheap
labour », la concentration de la richesse mondiale entre les mains
d'une élite financière, exploitation des matières
premières dans les pays pauvres, l'acculturation et l'expansion de l'
« american way of life », la transnationalisation des
trafics illégaux et la corruption. Vu sous cet angle, Le «
capital vit de la maximalisation des profits, de l'échange
inégal, de la surexploitation la plus rationnelle possible des
ressources naturelles et des hommes314.» Dans un tel
contexte, la croissance économique s'avère une pierre de Sisyphe
pour les pays de la CEMAC et pourtant, « La croissance
économique dans les pays pauvres
307 Jean-Jacques (ROCHE), Théories des
relations internationales, 4e éd, Paris, Montchrestien,
2002, p 165.
308 Raymond (ARON), Paix et guerre entre les
nations, 8e édition, Paris, Calmann-Lévy, 2004,
794 p.
309 Dario (BATTISTELLA), Théories des
Relations internationales, ... op. cit, p 226.
310 Pour en savoir plus, lire Vincent (BAUDRAND),
Les éléments clés de la mondialisation,
Levallois-Perret, Studyrama, 2002, 210 p ; Agnès Verdier (MOLINEAU),
La mondialisation va-t-elle nous tuer ?, Paris, Jean-Claude
Lattès, 2008, 162 p.
311 Cette période marque
l'hégémonie de l'Égypte antique jusqu'à la
découverte de l'Amérique par Christophe COLOMB. C'est l'âge
d'or de l'Afrique.
312 Cette deuxième période de la
mondialisation se situe entre deux bornes chronologiques à savoir : la
découverte de l'Amérique en 1492 par Christophe COLOMB et la
conférence de Berlin qui marque la balkanisation de l'Afrique entre les
puissances européennes. C'est le moment de la traite
négrière.
313 Cette troisième période de la
mondialisation s'étend entre la Conférence de Berlin de 1884
à 1885, jusqu'à nos jours. Elle se caractérise par la
colonisation et le néocolonialisme par les accords de coopération
et l'influence des institutions de Bretton Woods.
314 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique,
... op cit, p 14.
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qui augmente la richesse globale,
génère des améliorations au sens de Pareto315.
» Cela dit, pour une optimisation du développement en zone
CEMAC, 5 déterminants sont à considérer dans
l'économie internationale tels que : la mondialisation des
marchés, des biens et des services ; la mondialisation de la concurrence
; la mondialisation de la technologie marquée par la propagation rapide
des innovations ; la mondialisation des firmes et des industries et partant le
déploiement des IDE, la délocalisation, et les alliances
internationales ; la mondialisation des marchés financiers qui se
traduit par la multiplication des investissements de portefeuilles.
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