1- L'optimisation du transfert de technologie par le
processus de délocalisation.
Depuis les années 1970, l'Afrique a
bénéficié de plusieurs IDE à travers le processus
de délocalisation de segments d'entreprises avec des effets
mitigés sur le développement socioéconomique de ses
différentes sous-régions. Dans le processus de
délocalisation en effet, il existe le cas des délocalisations au
sens strict ou absolue, qui concerne les IDE sortants, entrainant des
suppressions d'emplois dans les pays d'origine en général,
même s'ils peuvent aussi en créer en matière de fourniture
des biens et services aux entités délocalisées. Pour
l'Organisation de Coopération et de Développement
Économique (OCDE) (2007), une délocalisation au sens strict
correspond au « déplacement d'une activité de production
du territoire national vers un pays étranger afin de réimporter
les biens produits ou de servir les mêmes marchés300.
» Dans le cas des délocalisations indirectes ou relatives, il
s'agit de la création des filiales ou des succursales dans les pays
étrangers avec pour effet pernicieux sur l'économie des pays
étrangers de concurrencer les petits producteurs locaux d'où le
protectionnisme des États pour garantir la survie de leurs
économies dans le système international. Lato sensu, la
délocalisation relative peut aussi passer par la signature d'accord de
sous-traitance internationale ou de contrat de licence. Cela dit, à
cause de la prépondérance de l'économie de rente
« dans de nombreux pays du Tiers Monde, la quasi-totalité des
devises obtenues par l'exportation de biens agricoles, de matières
premières ou de biens manufacturés sert à financer les
retransferts de sociétés multinationales, les services de la
dette extérieure et les dépenses d'infrastructure qu'exigent les
sociétés multinationales avant leur installation dans le pays
(communications, installations portuaires, etc.) 301 ».
Les sociétés multinationales de ce point de vue sont une
entrave au développement de la sous-région de l'Afrique centrale
par les conditions qu'elles posent pour se délocaliser. Ainsi, des
réformes en termes d'optimisation du processus de délocalisation,
pour endiguer cette situation d'extraversion des atouts sous-régionaux
sont nécessaires. Pour en revenir au transfert de
technologie302 ou de savoir-faire proprement dit, on distingue : 1)
le transfert de technologie par opportunité qui consiste à
concéder une licence303 de brevet, de savoir-faire ou de
marques commerciales pour des zones jugés enclavés, d'où
le développement des PMEs ; 2) le transfert de technologie comme
exportation déguisée à l'effet de contourner
les
300 OCDE, 2007.
301 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique,
... op cit, p 47.
302 Gabriel (EBA EBE), séminaire de relations
économiques internationales, IRIC, 2018-2019, pp 75-77.
303 La cession de licence est l'octroie d'un droit
d'utilisation, d'une technologie ou d'une marque dans un espace
géographique et pour une période définie en contrepartie
d'un droit d'entrée et de redevances annuelles.
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obstacles tarifaires ou non, à l'exemple de la
franchise304 ; 3) le transfert de technologie comme support de
leadership technologique qui concerne surtout les activités où
les dépenses de recherche et de développement (R&D) sont
élevées. Cela dit, l'entreprise perçoit des royalties de
la part de ses licenciés ; 4) le transfert de technologie comme support
d'une alliance industrielle et commerciale où le licencié et le
licencieur se spécialise sur certains types de produits tout en
commercialisant l'un et l'autre leurs produits communs dans leurs
marchés respectifs.
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