1- De même que le secteur de
l'électricité ...
Parmi les secteurs qui ne sont pas suffisamment pris
en compte dans le cadre de la coopération entre l'Union
Européenne et la CEMAC, figure celui de l'énergie, au regard du
faible taux de couverture du réseau hydroélectrique en Afrique
centrale. C'est dire qu'il y a encore du chemin à parcourir dans ce
domaine nécessaire au développement. En cela, la CEMAC dispose du
troisième potentiel hydroélectrique d'Afrique estimé
à 33 GW283 - reparti entre le Cameroun (20 GW), le Gabon (6
GW), la Centrafrique (2,8 GW), le Congo (2,5 GW), la Guinée
équatoriale (2,4) - après la RDC et l'Éthiopie qui
respectivement peuvent produire un volume d'énergie
hydroélectrique de 100 GW et 40 GW. Cela dit, la CEMAC n'arrive pas
à saisir la mesure de cette opportunité d'assurer son
autosuffisance énergétique, en n'utilisant que 3% de son
potentiel, soit 1009 MG, pour des raisons essentiellement liées au
budget insuffisant de ses États membres, le coût d'un barrage
hydroélectrique de 20 MW étant estimé à 20
milliards de FCFA tout comme celui d'une centrale hydraulique de 85 MW, tandis
qu'une centrale thermique à gaz de 216 MW est estimé à 137
milliards de FCFA et une
282 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique,
... op cit, p 56. Pour l'auteur, la conscience de classe revêt trois
formes possibles : « la conscience de classe possible » qui surgit de
manière ponctuelle au moment de conflits isolés, « la
conscience de classe en soi » où le mouvement de libération
d'un État se confond à une classe face à la classe
dominante et « la conscience de classe pour soi » qui marque
l'avènement d'une classe ouvrière universelle, la
réciprocité et la disparition des rapports de hiérarchie
entre les Hommes.
283 Pierre Rolland (ATANGANA), « Le secteur de
l'électricité et le processus d'intégration
régionale en Afrique centrale » in Revue camerounaise
d'études internationales, Vol 13, N°1, juin 2019, p
43.
78
centrale thermique à fioul de 86 MW à 62
milliards de FCFA. À cela s'ajoute les délestages intermittents
et le fait que l'accès à l'électricité en zone
CEMAC dont le coût est l'un des plus chers au monde, reste un
phénomène qui se limite aux villes alors que les régions
périurbaines sont en reste. Pour en revenir à ce coût
exorbitant de la facture énergétique qui a pour
externalité directe la fracture dans son acquisition entre les milieux
urbains et ruraux, les victimes de cette état de fait son aussi bien les
ménages que les entreprises privées et l'administration publique.
Et pourtant, la richesse dont dispose la CEMAC au regard de son réseau
hydrographique devrait largement favoriser l'alimentation en énergie
d'un pôle industriel local et compétitif sur le plan mondial,
à créer à partir d'une réorganisation et d'une
réorientation des secteurs primaires de l'économie dont
l'agriculture figure parmi les facteurs déterminants nécessaires
au progrès du bien-être social. En effet, l'exploitation de
manière écologique des ressources naturelles de la CEMAC en vue
de son développement et celui de l'Afrique et du monde en perspective,
ne saurait se faire sans recourir à la maîtrise des outils
technologiques étrangers.
Tableau des potentiels hydroélectriques des sous
régions d'Afrique.
|
Potentiel moyen (GWh)
|
Production électrique (MW)
|
Consommation (KWh)
|
Besoins
prévisionnels (GWh)
|
Afrique du
|
41000
|
134000
|
739
|
209300
|
Nord
|
3,7%
|
33,2%
|
|
36,8%
|
Afrique de
|
100970
|
38033
|
143
|
50546
|
l'Ouest
|
9,2%
|
9,4%
|
|
6,8%
|
Afrique
|
553361
|
10537
|
109
|
13052
|
Centrale
|
57,7%
|
2,6%
|
|
2,3%
|
Afrique de l'Est
|
171500
|
12281
|
68
|
12281
|
|
15,6%
|
3,1%
|
|
3,0%
|
Afrique
|
151535
|
208458
|
1617
|
279409
|
Australe
|
13,8%
|
51,7%
|
|
49,0%
|
Source : données du Programme
Énergétique d'Afrique Centrale (PEAC) cité par Pierre
Rolland (ATANGANA), « Le secteur de l'électricité et le
processus d'intégration régionale en Afrique centrale » in
Revue camerounaise d'études internationales, Vol 13, N°1,
juin 2019, p 44.
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