1- L'exploitation étrangère de la
sous-région de l'Afrique centrale ...
Force est de constater que les Africains produisent ce
qu'ils ne consomment pas en
consommant ce qu'ils ne produisent pas traduisant par ce
fait l'extraversion de leurs
147 Force est de constater que les pays d'Afrique
n'ont pas une véritable indépendance car plusieurs de ces pays
n'ont pas la maitrise de leur monnaie et sont tributaires de la
détérioration des termes de l'échange. Pour plus de
détails, lire l'article intitulé « le franc CFA et le
développement de l'Afrique » du Pr Nicolas (AGBOHOU) et Joseph
(TCHUNDJANG POUEMI), Monnaie, servitude et liberté, la
répression monétaire de l'Afrique, Ouranos, Washington D.C.,
1979, 357 p.
148 À partir du 15e siècle,
qui marque la découverte des Amériques par Christophe COLOMB,
jusqu'au 19e siècle, les relations entre l'Afrique et
l'Occident se traduisent par l'esclavage à travers le commerce
triangulaire. Dès février 1884, la Conférence de Berlin
inaugure officiellement la colonisation de l'Afrique qui à
précédée l'avènement du néocolonialisme par
la signature des conventions de Yaoundé, Lomé et Cotonou entre
1963 et 2010.
149 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions
ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 7.
150 Emmanuel (WONYU), L'Afro-pessimisme, un alibi
français ?... op. cit, p.38
151 Il s'agit notamment des produits forestiers et
issus de l'agriculture tels que : le bois, l'huile de palme,
l'hévéa, le café, le cacao, le coton, la banane entre
autres ainsi que des minerais rares et précieux comme l'or, l'argent, le
tantale, le pétrole entre autres.
152 Il s'agit des conséquences néfastes
des accords de partenariats économiques à l'instar de la perte
des recettes douanières, la fragilisation des économies locales
faiblement industrialisées et moins concurrentielles que les
multinationales étrangères.
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économies. D'après la théorie
ricardienne de l'échange international153, « les
colonies ayant des matières premières en abondance avaient la
mission de les produire en grande quantité. Les métropoles
disposant de capitaux considérables devaient s'occuper de la
transformation de ces produits primaires en produits manufacturés
à écouler dans les colonies 154». Cette
matrice a favorisé le développement des multinationales
étrangères dont les produits sont importés encore
aujourd'hui de manière massive par les pays africains et de la CEMAC en
particulier à cause du caractère embryonnaire du tissu industriel
local inadapté pour faire face à la concurrence exogène,
d'où la contestation des APE 155 par la société
civile desdits pays. Ces entreprises métropolitaines allant du domaine
de l'industrie minière jusqu'aux télécommunications en
passant par la filière des BTP (Bâtiments et Travaux Publics) ont
ainsi pu développer des succursales au sein du marché locale
communautaire, déstructurant par effet d'entrainement la capacité
de ses acteurs à pérenniser leur créativité
nécessaire au développement. Le corolaire de cette
verticalité des échanges entre la CEMAC et l'Union
Européenne est l'annihilation de la dimension horizontale
intra-africaine nécessaire au processus d'intégration
156 , or l'intégration régionale multipliée par
les atouts d'une coopération internationale avantageuse se traduit par
l'optimisation des infrastructures industrielles à l'inverse d'un
consumérisme croissant incité par le commerce international dont
les représentants se constituent en filiales des entreprises
étrangères. Le problème de cette division internationale
du travail est accentué par l'imprégnation faible des
ressortissants de l'Afrique centrale du mécanisme des marchés
financiers et, la faible pénétration de la culture de
l'épargne et des banques dans la zone CEMAC victimes de plusieurs
facteurs d'incertitude157.
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