1- De l'attractivité des ressources naturelles de
l'Afrique centrale ...
Situées dans le bassin du Congo,
deuxième poumon écologique du monde après l'Amazonie, les
richesses dont disposent les pays de l'Afrique centrale sont aussi diverses
qu'abondantes, allant des ressources minières (pétrole, gaz, or,
argent, bauxite, tantale, ...) et forestières aux produits issus de
l'agriculture (à l'instar de la banane, du café, du coton et du
cacao entre autres). Dans cette perspective, « le pétrole et la
forêt représentent les principales richesses de la
CEMAC142 » bien que la dotation en ressources
pétrolières ne soit pas l'apanage de la République
centrafricaine et que le Tchad ne soit pas pourvu comme ses pairs de la
sous-région des ressources forestières, étant
géographiquement situé dans le sahel143. « La
CEMAC produit selon les estimations de la BEAC en 2006 environ 61,5 millions de
tonnes de pétrole brut par an (dont 4.5 millions pour le Cameroun ; 13,8
millions pour le Congo ; 13,4 millions pour le Gabon ; 18.5 millions pour la
Guinée Equatoriale ; et 11,4 millions pour le Tchad). En 2004, les
réserves pétrolières de la CEMAC étaient
évaluées à environ 160 milliards de
barils144.» La plupart des pays de la zone CEMAC dispose
de réserves en gaz naturel dont la plupart est associé au
pétrole145. Ainsi, les estimations de gaz naturel du Congo
s'élèvent à 391 milliards de m3 tandis que le
Cameroun dépositaire d'une réserve de bauxite considérable
à Kribi et Mini Martap, dont le coût d'exploitation
s'élève à près de 4 milliards de $ US
d'investissement, possède la deuxième réserve de gaz
naturel d'Afrique sub-saharienne après le Nigéria. Concernant les
ressources forestières, leur gestion est assurée par «
les États de la CEMAC et certains organismes qui servent de
partenaires techniques comme l'Organisation Africaine du Bois, la
conférence sur les écosystèmes de forets denses et humides
d'Afrique centrale (CEFDHAC) et les projets
(PRGIE)146».
141 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique,
...op. cit, p 24.
142 Ibrahim (NGOUHOUO), Les investissements directs
étrangers en Afrique centrale ... op. cit, p 65.
143 Ibid.
144 Ibidem.
145 Le reste n'étant pas associé au
pétrole se trouve en zone maritime notamment à Banga Marine et
Litchendjili.
146 Ibrahim (NGOUHOUO), Les investissements directs
étrangers en Afrique centrale, ... op. cit, p 68.
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2- ... À l'instauration du partenariat
économique entre l'Europe et les pays de
l'Afrique centrale.
À partir des années 1960 - qui auraient
dû marquer la fin du régime d'association du Traité de Rome
entre les Pays et Territoires d'Outre-Mer (PTOM) et la CEE - les pays de la
CEMAC accèdent à la souveraineté internationale, ce qui
devrait conduire à leur autonomie à la fois sur les plans
politique, économique et social 147 . Cependant, les
relations « historiques 148» qui lient le groupe
constitué des pays de la CEMAC et celui des pays de l'Union
Européenne, anciennement dénommée CEE, ne vont pas changer
de substance, depuis que ces jeunes États de l'Afrique centrale
étaient des colonies, en demeurant empreintes d'impérialisme.
C'est ainsi que pour endiguer la menace socialiste soviétique dont
« l'enjeu pour l'Europe [du bloc de l'ouest] était
essentiellement d'éviter que ces anciennes colonies, désormais de
nouveaux États indépendants, ne tombent dans le giron de l'URSS
149», des accords vont être concluent à
partir de 1963, date de la signature de la convention de Yaoundé I,
entre ces deux méta-entités, perpétuant le SPG
initié depuis 1958 et la politique d'aide au développement mise
en place par le Traité de Rome en 1957, jusqu'en 2010 relative à
la convention de Cotonou révisée, en passant par les accords de
Lomé. Dans un esprit de réinterprétation de l'histoire, le
général De Gaulle affirme dès lors que « la
France avait changé la colonisation en coopération
»150 érigeant verbalement ses anciennes colonies au
rang de partenaires en vue du développement, lequel s'est soldé
par un résultat mitigé pour les pays de la zone CEMAC. L'enjeu de
la guerre froide se radicalise à travers celui des richesses naturelles
de l'Afrique centrale tant convoitées par l'Occident. Ne pouvant se
résoudre à renoncer à une source juteuse de
matières premières et de débouchés pour ses
produits manufacturés, la CEE devenue UE va sécuriser ses
approvisionnements en produits de base151 par les accords
sus-évoqués produisant plusieurs
externalités152.
B- La garantie des débouchés.
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