CONCLUSION
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Le bien être des salariés comme levier de
performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
Conclusion
L'objectif du présent mémoire est de contribuer
à une meilleure prise de conscience que les organisations existantes,
certes qui rassurent, ont vécu. Un nouveau modèle d'organisation
et de gestion du travail doit rapidement être appréhendé
dans les entreprises, et plus largement au sein de toutes structures employant
du personnel.
Comme nous avons pu le voir, le travail tout en occupant une
place primordiale dans la vie des individus, doit aujourd'hui retrouver une
autre dimension que celle qui a conduit aux problèmes de santé,
de sécurité physique et psychologique, etc, des
salariés.
L'entreprise a bien une responsabilité en la
matière qu'elle doit assumer afin d'accompagner au mieux le contexte
changeant des dernières décennies, inhérent notamment
à l'impératif de développement accentué par la
crise, aux mutations technologiques liées à l'avènement
des nouvelles technologies de la communication et de l'information, à
l'intensification de la concurrence, etc.
Comme le souligne Yann Le Galès77, «
depuis le siècle dernier, l'entreprise a changé et elle
évoluera encore, autant dans les pratiques de ressources humaines, les
modes d'organisation du travail, les styles de management que dans les
relations des salariés à l'entreprise. Il semble émerger
aujourd'hui un mode relationnel que l'on peut qualifier de «
transactionnel », un souhait de « pied d'égalité»
des salariés renégociable, instable, difficile à
comprendre et à prédire. Le défi, déjà
appréhendé par la gestion prévisionnelle des emplois et
des compétences (GPEC) ou la responsabilité sociale des
entreprises (RSE) est de mener la gestion des hommes non plus de façon
« globale » mais négociée, avec des
individualités dont les attentes sont forcément complexes et
difficiles à mesurer. La qualité de vie au travail, le «
bien-être » en entreprise fait partie intégrante de ce
défi.»
Pour le groupe Macif, qui affirme à travers ses textes
fondamentaux qu'il place l'homme au coeur de ses préoccupations,
l'opportunité de se saisir du bien-être comme vecteur de
transformation économique positive de l'entreprise
matérialiserait une véritable valeur ajoutée au service de
l'entreprise, de son organisation, de ses collaborateurs, de sa performance
globale et, partant, de sa réputation en tant qu'acteur
économique citoyen mais surtout en tant qu'employeur.
77 Investir dans le bien-être au travail
favorise la réussite de l'entreprise. Par Yann Le Galès le 5
avril 2011 Blog Le Figaro
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Le bien être des salariés comme levier de
performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
Le bien-être au travail n'est pas à opposer
à la réussite d'une entreprise, il en constitue au contraire une
des sources. Il fait justice à la fois aux hommes et aux femmes qui
composent les organisations et aux impératifs financiers de notre
système économique actuel.
Bon nombre de références dans ces travaux
permettent de comprendre que l'approche du bien-être au travail comme
vecteur de performance de l'entreprise, économique et sociale,
émerge progressivement tant au niveau des institutions nationales,
européennes, que des organisations. Nous l'avons vu, la voie
empruntée par quelques entreprises pionnières (Atos,
Française des Jeux, Canon France pour ne citer qu'elles, Maif à
suivre eu égard à la signature en janvier 2014 d'un accord
portant sur la qualité des conditions de vie au travail et la
prévention des risques psychosociaux) en la matière semble tenir
pour l'instant ses promesses.
Le plus dur étant le changement de mentalité et
de vision de l'entreprise par les dirigeants en premier lieu, le changement
donc qui reste le plus difficile à mettre en place.
Le bien-être ne se décrète pas, il se choisit
puis s'organise.
Le groupe Macif, avec son ADN et son souci
régulièrement exprimé de mettre l'humain au coeur de ses
préoccupations, a vraisemblablement tout un champ à investiguer
en faisant du bien-être au travail un pilier de son organisation et de sa
gestion.
Cette démarche pose naturellement la question de
l'évolution du métier au sens large des ressources humaines, qui
a certainement un questionnement préalable à se poser et qui
devrait accompagner le développement du bien-être au travail. Il
nous semble que ce ne soit d'ailleurs qu'une question de temps si l'entreprise
ne choisit pas d'elle-même d'intégrer au plus vite ce nouveau
paradigme. En effet, l'intégration croissante sur le marché du
travail et dans les entreprises de collaborateurs issus de la «
génération Y » constitue une opportunité, à
double titre nous semble-t-il, pour ne plus attendre et impulser rapidement une
démarche de bien-être au travail.
« Réfléchir sur la manière d'inclure
cette génération Y dans l'entreprise est une manière aussi
de réfléchir sur les désirs de ses clients ou de ses
futurs clients, c'est avant tout une démarche salutaire pour les
entreprises ! »78.
Dit autrement, il y aurait là à la fois une
double opportunité, pour faire évoluer l'organisation et la
gestion des ressources humaines, et plus encore une manière d'aborder
des comportements profondément différents en termes de cibles de
clientèle.
78 Citation de Julien Pouget dans :
Génération Y... Les empêcheurs de travailler en rond, M le
magazine du Monde, 11 avril 2013
Le bien être des salariés comme levier
de performance dans une entreprise mutualiste (Macif)
Il s'agirait au niveau du métier RH de davantage
prendre en compte la gestion de l'humain et des émotions comme
clé de compréhension et de transformation.
Le groupe Macif, assureur de biens et de la personne, a peut
être ici une occasion d'adapter son offre de services en matière
de protection sociale, auprès des entreprises par exemple. Ce n'est
vraisemblablement pas pour rien si les groupes Apicil79 et
Malakoff-Médéric80, on l'a vu
précédemment, ont depuis quelques années
décidé de se lancer en déployant des études et des
outils axés sur la préservation du capital humain, en mettant en
avant l'intérêt économique pour les entreprises.
Pour le groupe Macif, ce serait là un
élément structurant permettant d'aligner une gestion humaine et
une approche différenciante de marché, en phase avec son
éthique, son ADN mais aussi les attentes des (futurs) sociétaires
comme des salariés.
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79 Le groupe APICIL anime depuis plusieurs
années des cercles de réflexion, avec des chefs d'entreprises et
directeurs de ressources humaines, sur le sujet. Les résultats de ces
réflexions sont réunis dans un livre blanc, « LA
SANTÉ AU TRAVAIL, APPROCHE ÉCONOMIQUE DU BIEN-ÊTRE (ROI ET
RSE) »
80 Le groupe publie annuellement un «
Baromètre Santé et Bien-être en entreprise» : cette
étude vise à mieux comprendre les facteurs de santé et de
bien être en entreprise et leurs impacts sur la performance
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