Guidance et respect des droits humains à l'enseignement supérieur et universitaire en R.D.C.( Télécharger le fichier original )par Dominique BAFWA NGELEKA Université de Kinshasa - DEA Droits de l'Homme 2010 |
3.2. Méthodologie.La stratégie et les procédés d'investigation souligne SHOMBA95(*) dans son ouvrage sur la Méthodologie de la Recherche Scientifique, varient bien entendu, selon la nature du terrain et selon celle de l'objet d'étude. Quant à MULUME , « Toute recherche ou application de caractère scientifique en sciences sociales en général, doit comporter l'utilisation de procédés opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et de phénomènes en cause. Ce sont des méthodes et techniques »96(*). Pour procéder à la vérification de nos assertions dans cette étude et compte tenu du caractère exploratoire de notre démarche, nous avons trouvé comme mode opératoire réaliste l'étude de cas du corps enseignant à l'Université de Kinshasa comme microcosme de l'E.S.U. en RD Congo. Notre approche s'inscrivant dans la surveillance des Droits humains à l'ESU, les instruments normatifs ou juridiques internationaux constituent les matériaux par lesquels on peut s'assurer du respect ou de violation du Droit de l'Homme par les Etats. Les violations des droits de l'homme recouvrent des transgressions par les Etats des droits garantis par le droit humanitaire national, régional et international. « Quant au-delà des différences de cultures et de traditions, les Etats s'accordent sur des règles communes, ils peuvent les formaliser par instrument juridique international : un accord ou une convention qui, seuls, ont force de loi, une recommandation ou une déclaration »97(*). Pour le cas d'espèce, nous allons recourir à l'analyse des certains textes normatifs relatifs aux droits humains afin de déduire le fondement juridique de droit à l'Orientation conformément à la «Déclaration Mondiale sur l'Enseignement Supérieur pour le XXIè siècle : vision et Actions », autrement dit dégager des dispositions relatives aux principes de mérite et d'équité base de guidance pour la promotion des droits de l'homme dans le secteur de l'ESU en général et à l'Université de Kinshasa en particulier où gangrènent la discrimination, la marginalisation et l'exclusion (favoritisme, clanisme, tribalisme, régionalisme, militantisme, clientélisme...). Sans crainte d'être contredit, notre choix sur l'Université de Kinshasa comme cadre de l'étude relève du fait que cette institution est le berceau de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en R.D.C. et regorge la majorité de la crème scientifique nationale. Et la plupart des décisions prises par le gouvernement dans le secteur de l'E.S.U. sont influencées par le syndicat de son corps académique APUKIN en sigle c'est-à-dire l'Association des Professeurs de l'Université de Kinshasa. Et l'Enseignement Supérieur et Universitaire en RDC est un ensemble des Universités, des Instituts Supérieurs et Centres de Recherche, tous régis par les mêmes textes quant à la gestion des ressources humaines (Ordonnance N° 81-160 du 7 octobre 1981 portant statut du personnel de l'E.S.U.). Selon NGONGO98(*), « la méthode d'étude de cas est une démarche scientifique qui a une longue histoire dans la recherche en sciences sociales et humaines. Elle connaît aujourd'hui, à l'instar d'autres méthodes qualitatives, un regain particulier d'intérêt. Les chercheurs contemporains sont globalement d'accord sur sa définition, et certains de ses traits, à savoir (1) le cas où la situation comme point central de la méthode (2), la compréhension comme résultat à obtenir, et (3) la variété des ressources d'information comme moyen.» Et la question qui peut être posée est celle de prouver, si en réalité les résultats de notre recherche, parce qu'il s'agit d'une étude de cas, peuvent être extrapolés à l'ensemble du secteur de l'E.S.U. en RDC ? Nous estimons ainsi indispensable de faire la relecture du cadre théorique de cette approche à titre de rappel, dans le contexte de cette dissertation pour fixer l'opinion de notre audience, tant scientifique que publique. Et il y a lieu de préciser que l'ouvrage de NGONGO sur la Recherche Scientifique en Education (2003), constitue la source focale de notre argumentaire, c'est-à-dire l'inspiration. De toutes les définitions des pionniers de cette approche, celle de L.B. CHRISTENSEN (1991) cité par Ngongo cadre avec notre vision : « l'Etude de cas est une description ou une analyse intensive d'un individu, d'une organisation ou d'un événement basée sur les données obtenues à partir d'une variété de sources telle que les interviews, les documents, les tests et les archives »99(*). Elle repose sur le principe selon lequel les systèmes sociaux ou humains développent une caractéristique de totalité ou d'intégrité ; ils ne sont pas à considérer comme une collection éparse de traits. Partant de là, les chercheurs soutiennent que pour comprendre un cas, pour expliquer pourquoi les choses se manifestent de telle ou telle manière et pour généraliser ou prédire à partir d'un seul cas, il faut une recherche approfondie sur les diverses interdépendances des parties et des patterns qui émergent. Et « ... Peut-on alors prédire ou généraliser à partir d'un cas »100(*), s'interroge Ngongo ? Les quantitativistes rejettent cette possibilité. Mais les qualitativistes estiment que l'interprétation, l'explication et la compréhension d'un cas peuvent contribuer avantageusement à la prédiction. Si on a compris, on peut s'efforcer de prédire. La théorie organise la description, l'explication et la prédiction dans un processus multi symbiotique. Quant à la généralisation, elle vient à partir de la connaissance tacite de la manière dont les choses sont, pourquoi elles sont, comment les gens les vivent et comment elles apparaissent de cette manière dans une situation ou dans un contexte. Cette connaissance est transférable dans d'autres situations ou contextes qui présentent les mêmes similitudes. Et pour le cas qui est le nôtre, l'E.S.U. en RDC constitue l'ensemble des Universités, des Instituts et Centres de Recherche (Ordonnance n° 81-160 du 7 octobre 1981 portant statut du personnel de l'ESU). * 95 Shomba, K. Méthodologie de Recherche Scientifique..., p 60 * 96 Muluma, M. Le guide du chercheur en ..., p. 87. * 97 UNESCO, Instruments normatifs, www.UNESCO.org/fr du 2/21/2008 * 98 Ngongo, D. La recherche scientifique en Education, p. 155 * 99Ngongo, op.cit. p. 155 * 100Idem, p.157. |
|