A. a dit « Je n'ai pas de vrais amis »
Le lien fort avec les autres favorise les échanges et
facilite l'identification de soi car sans le « tu » le « je
» n'existe pas. Il est difficile de concevoir une vie harmonieuse si tout
le monde est casé selon leur caractéristique, leur religion, leur
sexe. La vie en société est d'ailleurs calquée sur cet
idéal de participation de tous dans laquelle tout le monde est
placé sur le même pied d'égalité. Dans la
réalité, cette idéologie reste un slogan.
A. a dit « L'élan de résilience qui est
en moi ne peut être nourri que par la présence de
l'autre »
D'une certaine manière aussi, le développement
des lois qui encadrent les personnes handicapées font que la prise en
charge est efficace surtout en France. Ce qui n'est pas le cas dans les pays en
développement comme Madagascar où la signature de la convention
des droits relatif aux personnes en situation de handicap et le protocole
additionnel est signés et ratifiés mais son application reste
lettre morte. La situation en France est tout autre, en effet après
l'amélioration de la Loi de n°2005-102 du 11 Février 2005
qui vient en complément de Loi n° 75-534 du 30 juin 1975.
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II. Le regard tourné vers l'avenir et l'acceptation du
passé répare le présent
de la vie des personnes en situation de handicap
Cette catégorie est subdivisée en deux sous
catégories à savoir :
· Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
· Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une
porte vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
II.1. Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
Les réponses obtenues convergent vers le fait que la
vie avec une incapacité n'est pas facile. Les facteurs personnels et les
facteurs environnementaux influent beaucoup sur la vie d'une personne en
situation de handicap. Comme je l'ai défini plus dans notre revue de la
littérature, le handicap est une situation mais non un attribut. De ce
fait, la situation peut changer à tout moment et en tout temps. En
fonction de l'environnement où la personne est, en fonction des facteurs
personnels avec lesquels elle évolue, les personnes en situation de
handicap doivent puiser à l'intérieur d'eux même pour faire
face et rebondir.
P. a dit « C'est un combat de tous les jours, nous
n'avons pas forcément les mêmes forces que
les autres »
« On n'a pas le choix, soit on rebondit soit on meurt
à petit feu »
Dans la plupart des réponses, nos interlocuteurs ont
répondu qu'ils n'ont pas le choix. Ils ont pu développer cette
capacité grâce à ces diversités de la vie. Ils se
nourrissent en fait des difficultés et obstacles de la vie. Ils ont une
autre vision de la différence.
P. a dit « Ce n'est pas une souffrance, sur un
fauteuil roulant ou pas, on est tous d'une certaine manière
différent »
« On doit y faire face »
L'Homme a toujours une tendance à chercher les causes
des phénomènes. C'est inné en lui. Ce sentiment
d'injustice occupe souvent la tête des personnes en situation de
handicap. L'acceptation du handicap et pouvoir après en sortir passe
alors par la compréhension. Les questions pourquoi moi ? comment
ça se fait que je suis comme ça ? Pourquoi je ne suis pas comme
les autres ? trouve leurs réponses par un long processus parsemé
d'embuche surtout ceux avec lequel le handicap est venu après mais non
congénitale. C'est un
A. a dit « Etant handicapé de naissance, je me
suis approprié une philosophie de la vie,
je me suis construit la vie par rapport à mon
handicap......j'ai appris à vivre avec »
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II.2. Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une
porte vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
C'est un sujet difficilement abordable avec nos
interlocuteurs. Ces trois questions sont revenues dans les discussions ;
Pourquoi pardonner ? puis c'est quoi en fait le pardon ? ou encore comment
mettre le pardon en pratique ? Ces questions ont trouvé leurs
réponses sur le pardon à soi-même. On ne peut pas pardonner
aux autres sans avoir pardonner à nous même. Cette démarche
ouvre une opportunité à ouvrir une porte qui est l'acceptation de
la situation dans laquelle on est. Cette acceptation donne une force de
renouvèlement intérieur et offre un élan pour avancer dans
la vie. Nos interlocuteurs l'ont confirmé.
A. a dit « Je n'ai plus ce regard en arrière
avec un regret car à force de regarder en arrière je ne voyais
pas que je j'avançais alors que j'avançais »
« Le plus important maintenant c'est de ne plus
regarder en arrière mais agir et de se laisser guider et devenir ce que
l'on a envie de devenir »
Cette étape est l'une des plus importante dans le
processus de sortie du cercle du traumatisme causé par le handicap. En
effet, le fait de ne pas pardonner nous emmène dans l'enfermement sur
soi et cela va nourrir la haine et la vengeance. C'est ce qu'on appelle la
justice punitive. Ce processus peut conduire la personne à
s'écarter de la vérité et qu'elle se crée quasi
inconsciemment sa propre vérité.
Si la personne arrive a pardonné en passant par
humaniser l'autre et/ou elle-même. Le pardon est la seule qui pourrais
créer une démarche constructive vers la vérité et
la réalité. C'est la justice réparatrice.
P. a dit « On accepte les critiques »
Tout ceci doit passer à travers l'expression des
émotions les plus enfouies.
III. Les cadres de vie, l'environnement, les règles dans
laquelle les personnes
handicapées vives influencent leur indépendance
Cette catégorie est subdivisée en deux
sous-catégories :
L'amélioration de l'accessibilité des personnes
handicapées aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes handicapées à
participer dans la vie active
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III.1. L'amélioration de l'accessibilité des
personnes handicapées aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
Nous avons constaté que la loi du 11 Février
2005 a emmené une grande bouffée d'air frais dans
l'amélioration de l'accessibilité aux structures et
infrastructures. Les propos des résidents ne reflétaient pas
beaucoup ce sujet. Le sujet n'a pas été discuté mais notre
observation nous a permis de voir que les maisons de l'association sont
construites et aménagées de telle manière que les
résidents puissent y circuler librement.
Si nous comparons aussi la ville d'Angers à d'autres
villes en Afrique. Nous constatons que les grandes infrastructures que ce soit
routiers ou transport sont faits pour que les personnes en situation de
handicap puissent accéder. Nous avons demandé à tout nos
interlocuteurs s'ils rencontrent des difficultés ou obstacles mais
à l'unanimité ils ont tous répondus que
l'accessibilité est facilitée. Cette situation augmente leur
indépendance et leurs diminuent quand même d'énorme
contraintes que les autres personnes en situation de handicap dans d'autres
pays ont du mal.
III.2. La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes handicapées à
participer dans la vie active
Nous avons eu des réponses qui convergent vers une
prise en charge qui a été fait depuis la connaissance de la
maladie et la déficience. Cette prise en charge précoce et
automatique et le fruit d'un système de santé performant. En
effet, la couverture sanitaire, l'accès facilité aux soins
dû notamment à la sécurité sociale font que la prise
en charge est effective.
Cette qualité de soins impacte positivement tant sur le
volet physique de la personne mais aussi et surtout sur sa psychologie. La
personne en situation de handicap se sent plus en confiance et se permet de
penser à autre chose que sa santé. Ceci a été
affirmé par nos interlocuteurs.
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Discussion
Cette partie est divisée en sous partie qui traitera la
discussion des résultats puis la discussion de la méthode
utilisée. En plus de la discussion sur les résultats, il est
également question de savoir qui les conclusions de cette étude
pourraient être utilisées et d'une discussion sur d'autres
recherches nécessaires.
Dans une première partie, nous allons voir que le terme
inclusion dans notre problématique ne signifie pas intégration
des personnes en situation de handicap dans la société. C'est les
intégrés puis les laisser participer activement aux
activités de la société. Ceci pour qu'ils deviennent des
parties prenantes indépendante dans la société. Le concept
d'inclusion veut tout simplement dire que les personnes en situation de
handicap bénéficient de leur « plein droit » dans la
société quelles que soient leurs caractéristiques
c'est-à-dire leur orientations politiques, religion, ou de genre ou
autres.
Si nous voulons allez en profondeur, l'intégration est
un terme usuel généralement utilisé dans le domaine du
handicap. Il se définit dans le langage commun comme l'adaptation
d'individus « différents » à un système dit
normal. Dans l'inclusion, il n'existe pas de groupe de personnes avec ou sans
handicap, toutes les personnes présentent des besoins communs et
individuels. L'égalité et la différence trouvent leur
place, mais l'égalité sans l'équité serait
biaisée. La diversité est devenue la norme établie et
même devenue un phénomène de mode. Nous avons aussi
l'inclusion qui est le fruit de plusieurs paramètres. Nos
résultats nous montrent que c'est le cas mais nous avons constaté
qu'il y a d'autres facteurs qui sont tous aussi importants les uns que les
autres.
Nos résultats sont équivoques sur la
nécessité de développer la résilience au sein d'un
groupe et /ou sur un individu. Nous avons démontré dans la revue
de la littérature que la capacité d'être résiliant
n'est pas innée à une personne et que chaque obstacle que font
face les personnes en situation de handicap fait en sorte que leurs
expériences de la vie quotidienne augmentent leur capacité
à encaisser. Par ailleurs, nous avions vu dans les résultats que
le fait de se pardonner et de pardonner les autres permet la création
d'un lien fort avec soi-même mais aussi avec la famille, les amis. Ceci
permettra aux personnes en situation de handicap de se forger et de puiser des
forces pour se rebondir. En effet, le fait d'emprunter le chemin du pardon qui
est la preuve ultime de l'expression de l'amour leur permettront d'être
« unis avec l'Homme à travers des actes d'humanité ».
Ceci rejoint notre première hypothèse.
Nous avons aussi constaté que le fait de créer
un environnement équitable et accessible facilite la participation des
personnes en situation de handicap à la vie de la société.
Les cadres législatifs élaborés et appliqués
constituent un socle fondateur de la mise en oeuvre d'une approche
systémique de la problématique du handicap. L'exemple de la
France nous offre une perspective assez large de la prise en charge des
personnes en situation de handicap. Certes, elle n'est pas parfaite mais elle
donne déjà un aperçu de l'adaptation de l'environnement
pour la facilitation de l'inclusion. L'accès aux structures et
infrastructures sont aussi des bases de la participation des personnes en
situation de handicap. La loi 11 Février 2005 en est la pierre
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angulaire. La participation en tant que citoyens à part
entières est un grand pas vers l'inclusion. Ce qui vérifie la
deuxième hypothèse.
Nous sommes obligés de dire que la vie n'est pas tout
le temps rose. C'est tout à fait valable et vraie pour les populations
des pays du Sud pour ne pas citer que les pays d'Afrique sub-sahariens qui
à part la pauvreté grandissante voire galopante font face
à d'énorme boom du taux de prévalence du handicap. Nous
avons déduit de nos résultats que l'acceptation de cette
vulnérabilité devant le handicap est une étape
fondamentale dans le processus de la résilience. Il est important de ne
pas perdre espoir et de ne plus regarder en arrière. Il est important de
prendre les leçons du passé et d'accepter le passé pour
pouvoir maitriser le présent. Le présent certes dur, mais cette
fois ci avec la force intérieure nourrie par la compréhension de
ses faiblesses et vulnérabilité, les personnes en situation de
handicap pourront aller de l'avant. Notre troisième hypothèse
viens le confirmer.
La société a le devoir de regarder et de
considérer les personnes en situation de handicap non plus comme des
personnes « faibles ». La faiblesse, n'est autres que le reflet de
l'image que donne la société sur eux. Il faudrait accueillir le
handicap par ce qu'il est, non pas par ce qu'il parait. Car pour eux le
handicap en elle-même les fais grandir. Ainsi, le fait d'être tout
le temps ensemble dans les maisons partagées pour le cas de notre
étude et pendant nos observations et enquêtes démontre que
nous sommes tous égaux et nos différences fait de nous une
société.
En fin de compte la résilience est le maillon fort
d'une chaine qui est l'inclusion des personnes en situation de handicap. Mais
pour pouvoir former une chaine il faudrait d'autres maillons qui feront que
tous les aspects du handicap soient pris en compte. Chaque individu a sa
spécificité et sa réactivité devant l'environnement
dans laquelle il évolue. Que ça soit dans un milieu où la
population manques de ressources où les facteurs externes sont
défavorables aux personnes en situation de handicap. Ces derniers
s'adaptent et puisent leur force dans d'autres sources qui sont les liens
d'amour et d'amitié dans une famille qui sont souvent
spécifiquement forts dans les pays africains pauvres.
La méthode utilisée dans ce mémoire est
basée sur des récits de vie. Cela permet de prendre en
considération toutes les informations collectées pendant les
entretiens. Vu le temps imparti pour traiter le sujet, il était
judicieux de prendre cette méthodologie. Elle a son avantage de pouvoir
accéder directement à la source les informations et changer ou
orienter en temps réel les questions.
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