Conclusion
Nous voilà au terme de notre travail. Il est bien de
rappeler que nous sommes parties du
paradoxe suivant : comment se fait-il que les personnes en
situation de handicap vivant dans les pays en développement qui
rencontrent beaucoup plus de difficultés dans leur vie quotidienne
arrivent à développer les mêmes capacités de
résilience, voire même plus que leurs homologues vivant dans les
pays occidentaux ? Puis des questionnements ont suivi notre raisonnement,
comment se fait-il que la majeure partie de ces personnes en situation de
handicap vive dans les pays du dites du sud ? Est ce qu'il y a vraiment un lien
de cause à effet entre le handicap et la pauvreté et vice versa ?
Est-ce que le fait de vivre dans un pays développé suffit pour
qu'une personne arrive à surmonter sa situation de handicap ?
Toutes ces inquiétudes nous ont amené à
la problématique suivante « La résilience suffit-elle en
soit pour garantir l'inclusion d'une personne en situation de handicap dans la
société ? »
Il a fallu dans un premier temps que nous fassions une revue
de la littérature qui nous a permis de passer à travers les
différents aspects du handicap. En passant par les différents
statistiques qui nous donnent un aperçu de la réalité. Des
réalités qui nous alarmes sur le fait que le nombre de personne
en situation de handicap est en hausse globalement dans le monde. Ceci est
dû notamment à l'amélioration de la qualité de vie
de la population, du coup ils vivent plus longtemps et de l'autre
côté la recrudescence des guerres, ainsi que la récurrence
des aléas climatique puis l'apparition de nouvelles maladies chroniques
qui ravage toute une frange de la population mondiale. Passé les
chiffres, nous avons insisté sur le processus de production du handicap
puis les différentes incapacités qui peuvent en être la
source. Nous avons pris un moment pour établir le lien de cause à
effet entre la pauvreté et le handicap en prenant l'exemple de
Madagascar qui est l'un des pays le plus pauvres du monde. L'objectif est de
dire que sans la mise en place d'un système qui peut répondre
à un besoin énorme d'une population qui est déjà
pauvre, la prévalence du handicap risque de monter en flèche. Le
paradoxe fait que le handicap aussi peut être source de
pauvreté.
Nous avions ensuite passé à travers les
multiples aspects de l'inclusion et l'exclusion qui nous a fait comprendre que
la participation active des personnes en situation de handicap est souvent
confrontée à des obstacles. Si ce n'est pas des barrières
physiques qui empêchent leur libre circulation ce serait la non
application des droits qui leurs sont dû voire même leur
inexistence. Ce sont les barrières psychologiques que la
société adopte vis-à-vis des personnes en situation de
handicap. Il est important de dire que l'inclusion de ces dernières
nécessite plusieurs facteurs que nous avons identifié pendant
notre étude.
Nous avons mené une investigation auprès de
l'association Simon de Cyrène. Nous y avons fait des entretiens qui
correspondent aux exigences scientifiques dignes de notre projet de recherche.
Nous y avons mis toutes les rigueurs tant sur la forme que sur le fond.
Depuis le recueil des données jusqu'à son
analyse, nous avons suivi un plan détaillé qui nous a permis de
conclure que la résilience est le pilier fondamental pour l'inclusion
des personnes en
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situation de handicap mais qu'elle n'est pas suffisante. En
effet, d'un côté le cadre législatif et environnemental qui
les englobent permettant de les considérer comme des citoyens à
part entière et de l'autre le fait de commencer le processus
d'acceptation de leur vulnérabilité et faiblesse leur donne un
nouveau départ et ils pourront après être plus fort
à rebondir.
Il est intéressant de dire que à part les
hypothèses que nous avions posé au départ qui ont
d'ailleurs été vérifiés pendant notre recherche,
nous avons trouvé aussi que le fait de passer à travers le chemin
du pardon, la personne ouvre des portes sur elle-même mais aussi sur les
autres. Cela va nécessairement impliquer une relation plus saine envers
son image mais aussi l'image qu'elle renvoi aux autres. Des liens forts vont
ensuite naître de ces ouvertures, ce qui va renforcer psychologiquement
la personne et lui fournira l'élan nécessaire pour surmonter les
obstacles de la vie. Nous avions su aussi que les personnes en situation de
handicap ont besoin d'être regardé et considéré
comme des citoyens à part entière. En effet, la
société ne leur donne pas assez de place dans « leur »
monde parait-il que l'homme ait une fâcheuse habitude de rejeter ce qui
ne lui ressemble pas. Alors que notre étude à mise à nu
que quand on met un binôme composé d'une personne valide et une en
situation de handicap sous le même toit exerçant les taches de la
vie quotidienne, les barrières tombent. Le simple fait de « vivre
ensemble » montre que chacun est « handicapé » à
sa manière et à son niveau à un moment ou à un
autre de sa vie. Tout le monde à besoin de l'aide de quelqu'un d'autre.
A partir de là, tous les préjugés sont tombés d'un
coté ou de l'autre.
Il est quand même nécessaire de dire que la
disponibilité des structures et infrastructures adapté et
adéquate fait partie d'une large approche systémique du handicap.
La prise de conscience des politiques sur l'importance de la prise en charge
des personnes en situation de handicap est le point angulaire du
développement. Le manque de ressources entraverait toujours ce processus
d'intégration et d'inclusion. Cette population resterait toujours un
poids pour la société si nous ne changions pas nos
mentalités et arrêtons de faire des préjugés et
l'égoïsme. L'expérience des maisons partagées de
l'association Simon de Cyrène nous montre l'exemple qu'il suffit la
volonté de vivre ensemble car ceci justifie à ses
résidents handicapés ou pas, une complémentarité.
D'autre part, l'homme arrive toujours à s'adapter à son
environnement.
Personnellement, en tant qu'orthoprothésiste dans la
réadaptation physique depuis des années. Je ne m'attendais pas
à être agréablement surpris par la simplicité des
personnes en situation de handicap. J'ai senti en eux la paix et j'avais
l'impression qu'elles sont en communion avec leur être. Nous avons
beaucoup à apprendre d'eux et tout le monde doit développer la
résilience car d'une certaine manière, nous sommes tous «
handicapés ».
Enfin, pour conclure, nous serons tentés de nous poser
quand même la question et si le changement de mentalité de la
société fait que nous arrivions à mettre en place des
systèmes qui permettent de donner plus de possibilités aux
personnes en situations de handicap pour qu'elles deviennent un moteur pour le
développement ? L'avenir nous le dira.
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