Chapitre 3 : Résultats
Les huit entretiens ont donné lieu à 167 codes.
Ceux-ci ont ensuite été divisés en trois catégories
et 7 sous-catégories (voir le tableau). Le résultat est
présenté en fonction de la répartition des
catégories.
Nombre de
Catégorie Sous-catégorie code
La qualité du lien que la personne
en situation de handicap avec l'autre dépend de la
relation qu'elle a avec elle-même
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La personne en situation de handicap a besoin d'être
regardé, traité, considéré à nature
humaine
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29
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Le fait de partager des moments de la
vie quotidienne avec d'autres personnes casse les
préjugés et met en évidence notre égalité
devant la vie
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20
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L'amour d'une personne, de la famille et le soutien d'une
institution améliore considérablement la capacité d'une
personne en situation de handicap à voir son handicap comme une simple
caractéristique de sa vie mais non plus son identité
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32
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Le regard tourné vers l'avenir
et l'acceptation du passé répare le présent de la
vie des personnes en situation de handicap
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Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
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23
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Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une porte
vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
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14
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Les cadres de vie, l'environnement, les
règles dans laquelle les personnes en situation de handicap
vives influencent leur indépendance
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L'amélioration de l'accessibilité des personnes
en situation de handicap aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
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21
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La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes en situation de handicap
à participer dans la vie active
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28
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TOTAL des codes
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167
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I. La qualité du lien que la personne en situation de
handicap avec l'autre
dépend de la relation qu'elle a avec elle-même
Cette catégorie est subdivisée en trois. A savoir
:
· La nécessité d'être
regardé, traité, considéré comme humain positionne
la personne en situation de handicap à sa simple à nature
humaine
· Le fait de partager des moments de la vie quotidienne
avec d'autres personnes casse les préjugés et met en
évidence notre égalité devant la vie
· L'amour d'une personne, de la famille et le soutien
d'une institution améliore considérablement la capacité
d'une personne en situation de handicap à voir son handicap comme une
simple caractéristique de sa vie mais non plus son identité
I.1. La nécessité d'être regardé,
traité, considéré comme humain positionne la personne en
situation de handicap à sa simple à nature humaine
Les résidents ont répondu unanimement que le
fait d'être traité comme une personne sans se
référer à leur handicap leur permettent de comprendre
aussi que l'image qu'ils envoient au monde ne se limite pas à leurs
incapacités à faire une tache donnée ou à partager
une activité de la vie quotidienne. La société a cette
habitude à rejeter ce qui ne lui ressemble pas. La plupart de ces
personnes sont capables de plus de choses que la société ignore
on fait semblant d'ignorer. La considération de leurs états et
sentiments leurs permettent de ressentir qu'ils vivent.
A. a dit « Ils faut qu'ils comprennent qu'on a chacun
quelque chose dans sa portée »
P. a dit « On a besoin d'être
considéré comme des valides et faut pas nous épargner et
avoir ce regard caritatif envers nous, le handicap n'excuse pas
»
D'autres part, le regard que porte la société
sur les personnes handicapées est souvent biaisé et a une
tendance à englober le handicap dans un même panier. Car souvent
la société identifie son incapacité, ses limites, ses
échecs sur la personne handicapée.
A. a dit « A travers moi, ils voient leur
fragilité, alors que moi, j'ai passé le cap ».
Notre nature humaine nous fait confronter aux multiples
aléas de la vie. Nous sommes tous égaux devant les perspectives.
C'est l'environnement qui met des obstacles au développement des
personnes handicapées. L'évolution de l'homme, la
société à engendrer des facilités dans la vie
quotidienne mais qui en à créer des obstacles pour les personnes
en situation de handicap. Certaines pense que la vie que vive la
société est « la vraie vie » est la leur n'en n'est pas
une car tellement nous avions idéalisé notre façon de
vivre qui a fait que les personnes en situation de handicap ressentent encore
plus « handicapés ».
P. a dit « La vraie vie ce n'est pas ici, ça va
être compliqué pour nous de vivre dehors et de
s'y retrouver »
P. a dit « Le fait de vivre ici nous fait penser qu'on
est loin de la vraie vie des gens »
I.2. Le fait de partager des moments de la vie quotidienne
avec d'autres personnes casse les préjugés et met en
évidence notre égalité devant la vie
Les réponses des interviewés étaient
axées sur le fait que dans la vie de tous les jours nous sommes tous
d'une façon ou d'une autre « en situation de handicap » devant
une situation donnée. Personne ne peut s'échapper à cette
réalité. L'expérience de l'association Simon de
Cyrène nous offre est un reflet fidèle de cette situation. Un
binôme composé d'une personne « valide » et une personne
en situation de handicap vivent dans le même toit, partage des
activités de la vie de tous les jours. Dans la durée ils ne se
voient plus différents les uns des autres. Le handicap comme le
défini si bien l'OMS n'est autre que la résultante des
contraintes extérieurs que la société a mis en place. Nous
avions pu le confirmer par les propos des binômes eux même.
L-M a dit « On partage le même repas, les
mêmes activités, les mêmes soucis puis on ne voit plus ce
handicap car en effet nous sommes tous égaux devant la vie
»
L-M a dit. « On prend le temps de prendre le temps
»
D'autres disent qu'en fin de compte c'est la
société qui exclue les personnes en situation de handicap.
Tellement ces derniers « diabolisent » le handicap à tel point
que cela se répercute sur la personne elle-même. Les
réponses étaient unanimes sur le fait que quand ils ont cette
vision d'eux même et qu'ils sont acceptés en tant que personne,
c'est facile pour eux de s'accepter et d'accepter leur situation.
P. a dit « Ça ne me dérange pas
d'être handicapée, ça dérange plutôt à
eux »
I.3. L'amour d'une personne, de la famille et le soutien
d'une institution améliore considérablement la capacité
d'une personne handicapée à voir son handicap comme un simple
caractéristique de sa vie mais non plus son identité
La réponse sur ce sujet du lien avec les autres
constitue une très grande partie des résultats que j'ai obtenue.
La personne en situation de handicap a besoin de s'identifier à ses
semblables. La famille, les amis sont ceux qui constituent pour eux la trame de
la vie heureuse. Les liens qui se sont tissés à travers les
rencontres, les échanges leur donne plus de force de continuer à
vivre pour ressentir ces liens forts qui les unissent.
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P. a dit « Mon « Père » m'a appris
à voir au-delà de ma différence »
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P. a dit « Ma relation avec mon « Père
» m'apporte tout, l'amour, le soutien, les
éclaircissements sur mes questionnements, ne me juge
pas »
P. a dit « J'espère que cette communauté
deviendra ma famille » « Je suis trop bien ici »
A. a dit « Depuis que je suis ici, je retrouve des
gestes, des mots qui me rappellent mon enfance et ma famille
» « Je remercie la vie de m'avoir donné cette
différence car grâce à elle j'ai pu faire des rencontres
et créer des liens avec des personnes qui
compte énormément dans ma vie » A. a dit
« Dans chaque tournant de ma vie il y avait quelqu'un qui m'a
aidé »
Le lien qui est important à chercher c'est le lien qui
relie la personne à son identité ou à la
représentation qu'elle fait d'elle-même. Ainsi elle peut
participer à la vie de la société
A. a dit « Quand on aime soi-même, tu peux aimer
l'autres et puis l'emmener à te respecter
après »
D'autre part, le sentiment d'abandon leur fait ressentir un
sentiment d'injustice.
A. a dit « Je me suis rendu compte que j'étais un
peu seul, Ils ont leur vie et moi la
mienne »
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