Réglémentation prudentielle, rentabilité et productivité des banques de la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Valentine Soumtang Université de Yaoundé2 - Master Recherche en Macroéconomie Monétaire et Bancaire 2014 |
Tableau 5: Le réseau des banques et taux de densité bancaire dans la CEMAC au 31 décembre 2012
Source : Construction de l'auteur à partir des rapports de la COBAC et WDI Dans l'ensemble, il apparaît que le taux d'intermédiation bancaire c'est-à-dire le rapport entre le nombre de population pour un guichet de banque reste faible31(*) dans la CEMAC. En moyenne, il se situe à une banque pour 945387 hbts ou un guichet pour 110410 hbts. Ce taux figure alors parmi ceux les plus élevés au monde (Avom et Bobbo, 2013). Le tableau 5 met en évidence de très grandes disparités au sein de la région où globalement deux groupes de pays s'établissent. Le premier constitué du Gabon, de la Guinée Équatoriale et du Congo où la densité bancaire est la plus faible. Un deuxième groupe qui réunit le Cameroun, la Centrafrique et Tchad où cette densité est la plus élevée. Ces différences sont en parties imputables à l'importance de la population de ces pays32(*). On remaque alors une exclusion bancaire en termes géographique. C'est ce qui explique en outre d'une part sa très forte concentration, et d'autre part, l'émergence de la microfinance qui est plus adaptée aux besoins des populations en majorité pauvre. Le système bancaire malgré la restructuration est demeuré « frileux » et peu développé du fait notamment de la répression financière, et du renforcement du dualisme financier. De plus, l'activité d'intermédiation bancaire est fortement disproportionnelle. Ce qui traduit alors une situation de rationnement de crédit. En effet, bien que sur le plan quantitatif les crédits ont évolué, cette augmentation reste toutefois moindre que celle des dépôts de la clientèle. Ces deux agrégats étaient sensiblement au même niveau en 199933(*) ; les crédits à l'économie ont évolué d'environ 333% de 1999 à 2012, tandis que les dépôts ont connu une augmentation de plus de 609% au cours de la même période. De plus, on assiste à une tendance régulière à la baisse des crédits bancaires. Celle-ci est particulièrement importante puisque la part des crédits à l'économie est passée en dix ans, de 78 % du total du bilan de l'ensemble des banques en 1993 à 58,9 % en 2003. Au même moment, le solde de trésorerie des banques connaissait une forte augmentation, passant de -6,2 % à 21,8 %. Le tableau ci-après retrace l'évolution du ratio de liquidité dans la CEMAC. * 31 Plus ce taux est faible, plus le pays est considéré à forte densité bancaire. * 32Les pays les plus peuplés sont ceux-là qui affichent les densités les plus lâches * 33 1,25 milliards pour les crédits et 1,23 milliards pour les dépôts. |
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