2. L'ensablement
Jean-Pierre TASTET et al. (1994) affirme que les
sables proviennent directement des formations sableuses encaissantes (hauts
plateaux du Continental terminal, bas plateaux antéholocènes ou
cordons sableux holocènes), soit par remaniement à partir des
berges, soit par apport des rivières. Dans ce dernier cas, les
sédiments sableux à sablo-silteux se propagent dans la lagune.
C'est le cas, de l'Agnéby et des petits marigots qui débouchent
dans le fond des baies de la rive nord de la lagune Ébrié. Dans
le cas des baies de Cocody et du Banco, seule la rivière Banco
débouche encore sur la baie du Banco alors que la rivière
débouchant sur la baie de Cocody a quasiment disparu à cause des
émissaires d'évacuation des eaux de ruissellement et des eaux
usées.
E. ROOSE (2000) met en relation la pression
démographique et la dégradation du milieu, car il pense que
l'urbanisation crée des conditions favorables aux ruissellements.
ANOH P. (2001) ne dit pas le contraire. Pour lui, le
phénomène de colmatage des baies tire essentiellement son origine
des apports des eaux de ruissellement qui drainent vers les baies, des
quantités importantes de sables et de boues en provenance de
l'agglomération d'Abidjan.
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P. POTTIER et al (2008) ne manquent pas de souligner que le
boom démographique dû à l'ouverture du canal de Vridi en
1951 est à mettre en corrélation avec l'urbanisation non
maitrisée qui s'en est suivie. La ville s'est agrandie sans les
équipements nécessaires à la préservation de
l'environnement. Sous l'effet de la pression humaine, les berges ont
été colonisées par des habitats précaires rendant
ces milieux très insalubres.
Selon les mêmes auteurs, des raisons hydrodynamiques
liées à la faiblesse des échanges entre les baies et le
canal lagunaire principal ne favorisent pas l'évacuation du sable.
A. LANUSSE (1987) citant (Lasserre, 1979 ; Durand et al.1982)
souligne que par leur situation géographique, aux confins des milieux
continentaux et marins, les lagunes côtières constituent des sites
privilégiés d'implantation et de développement des
activités humaines. Les pressions anthropiques qui s'y exercent alors
sont généralement très diverses, voire antagonistes
(pêche, agriculture, aménagement portuaire, pollution).Sous la
croissance démographique et le développement industriel, les
agressions polluantes des rejets urbains, industriels et agricoles tendent
à s'accroître d'année en année, mettant en
péril l'exceptionnelle productivité de ces
écosystèmes. Le milieu lagunaire devient le réceptacle
obligé de l'ensemble des déchets générés par
les activités humaines.
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