II.4.2. Analyse et interprétation des productions
écrites des élèves
Les productions écrites ont été
réalisées uniquement par les élèves des classes
expérimentales. En fonction des groupes, il y a eu deux types de
productions : les groupes ayant expérimenté sur les conditions de
luminosité ont réalisé des notes d'observations, suivies
parfois d'essais d'interprétation. Les groupes ayant
expérimenté sur les sels minéraux ont pris des notes de
mesure suivis de graphiques. Dans l'ensemble ces productions ont
été pour les élèves de véritables moments
d'apprentissage scientifique. En effet, conformément à la TACD
(Sensevy et al., 2005) les phases de production ont été des
occasions stimulatrices de la dimension sociale des apprentissages. Elles ont
occasionné l'exercice de l'expression orale par les
élèves, des débats sociocognitifs, mais aussi et surtout
la coopération entre pairs. Ces débats ont lieu
généralement entre pairs lors de l'élaboration des traces
écrites ou même lors des phases d'observations des plantes. Nous
ne présenterons pas ici la totalité de ces
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productions, mais juste celles qui illustrent mieux nos propos,
les autres productions étant jointes en annexes.
? Dans la première classe expérimentale
Nous analysons en premier lieu les productions suivantes :
Figure 4: Mesures du groupe 8/CEG de Kalo
Figure 5: Graphique du groupe 8/CEG de Kalo
Les figures 5 et 6 ci-dessus montrent respectivement les notes de
mesures du groupe 8 et le graphique censé représenter le
diagramme en bâton correspondant.
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On peut constater au niveau du tableau que certaines
données sont incomplètes. Par exemple les unités de
mesures et les dates complètes de mesures ne sont pas
mentionnées. En outre, il y a quelques incohérences au niveau des
chiffres indiquées. Pour le pied 3, la taille indiquée durant le
temps des mesures augmente, diminue à un moment donné avant
d'augmenter à nouveau. On a : 2,5 - 3 - 5 - 4,5 - 5 ; ce qui n'est pas
physiologiquement possible pour l'espèce considérée. Cette
situation pourrait traduire, soit des erreurs de mesure liées à
l'instrument, soit des erreurs liées au fait que l'une des mesures ne
correspond pas réellement au pied 3 suivi. Mais encore une fois, comme
le pense Astolfi (1997), toutes ces erreurs sont des opportunités
d'apprentissage. A propos, il faut remarquer que la première mesure
(pied 3) comporte des ratures qui peuvent être
interprétées, comme des corrections apportées après
un constat d'erreur par un membre du groupe. Le 2,5 initialement
mentionné dans la colonne « feuille » (nombre de feuilles) a
été barré et remplacé par 3 et vice versa dans la
colonne « taille ». Les discussions entre pairs lors des productions
de groupe ont été des occasions de démarche critique
de productions écrites et de validation par les pairs.
Au niveau du graphique, on constate que les
élèves essayent de faire un diagramme en bâtons, en
s'inspirant juste de l'exemple donné à main levée par le
professeur au tableau (figure 3). On voit que les tailles indiquées dans
le tableau ne sont pas conformes aux tailles traduites dans le graphique. Cette
situation montre que les élèves manquent à ce niveau de
prérequis en rapport notamment avec le repérage graphique.
? Dans la deuxième classe expérimentale
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Figure 6: Notes d'observations du groupe 2/LDT
La figure ci-dessus montre que les élèves
rendent compte de façon satisfaisante les résultats de
l'expérience à travers l'observation. On remarque que leur
compte-rendu
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montre que le premier jour (26/3/2018), il n'y a pas de
différences fondamentales entre les plantes qui se développent
normalement. Dès le deuxième jour d'observation, on constate un
jaunissement des feuilles au niveau des pots couverts, suivi de la
nécrose des différents organes : « les deux pots
couverts ont mourir », « les feuilles meurent ».
Tandis que dans les deux autres pots, « les feuilles sont vertes, les
plantes développent bien »
Dans l'essai d'interprétation des résultats, les
élèves réussissent à faire un lien entre la couleur
des feuilles, la vitalité des plantes d'une part et la lumière
d'autre part. Cependant, ils n'utilisent pas le terme « lumière
» mais « chaleur ». Ce qui pourrait s'expliquer par une
confusion entre les notions de chaleur et de lumière. Pour ces
élèves, lumière égale chaleur. Malgré ces
difficultés d'ordre langagier, les comptes rendus rédigés
par les élèves témoignent de l'acquisition d'un pan de la
démarche scientifique : la communication de
résultats.
En somme l'analyse de ces productions montre que les
élèves des classes expérimentales, à travers cette
activité, deviennent les acteurs et les auteurs des apprentissages. Les
activités d'observation ont été de véritables
inducteurs d'attitudes scientifiques (Giordan, 1999). Ces attitudes
induites par des travaux en groupe comprennent la curiosité, la
critique, la formulation d'hypothèses, l'observation, la
vérification, l'expérimentation et la communication de
résultats.
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