II.2.1. Du côté des professeurs
Le but de la formation était de familiariser les deux
professeurs des classes expérimentales avec la fiche adaptée de
séquence et la démarche de projet pour leur mise en oeuvre. Les
deux professeurs étaient motivés à découvrir la
fiche de séquence et à la mettre en oeuvre. En effet, la
comparaison de la fiche de séquence à la fiche traditionnelle
leur a permis de dégager les avantages de la première. Ainsi, ils
ont noté que le principal avantage de la fiche de séquence est
qu'elle peut s'étaler sur une durée beaucoup plus longue que la
fiche de séance. En plus, contrairement à la fiche traditionnelle
qui est davantage une source de cloisonnement et de saucissonnage des
leçons, la fiche de séquence permet de penser les
compétences scientifiques dans une démarche holistique.
La lecture du document sur la démarche de projet a
suscité chez les professeurs la motivation d'en approfondir les
connaissances y relatives, par une recherche documentaire
complémentaire. Cette dynamique a permis aux deux professeurs de prendre
conscience des dérives de la démarche (Reverdy, 2013), afin
d'engager une mise en projet réussie de l'enseignement-apprentissage de
la croissance avec leurs élèves.
II.2.2. Du côté des élèves
La formation des professeurs des classes
expérimentales sur la mise en oeuvre de la fiche de séquence et
la démarche de projet, a eu un impact indirect sur le comportement et
les acquisitions des élèves de ces classes. En effet, du
côté des élèves, l'approche de projet a permis
d'avoir une meilleure motivation et un meilleur engagement de ces derniers
comme le souligne Catherine Reverdy (2013), parlant des promesses de
l'apprentissage par projet. Ces promesses tenues de la démarche ont
permis d'obtenir de meilleures observations de la croissance des plantes. Nous
analysons ces résultats en détail dans la partie II. 4.
(p.71).
II.3. Analyse et interprétation des
résultats de l'enquête
Les résultats de l'enquête montrent que les
professeurs accordent de l'importance à la méthode d'observation.
Sur les dix (10) professeurs questionnés, neuf (9) déclarent
69
qu'ils mettent en oeuvre cette méthode. Mais trois (03)
d'entre eux affirment ne pas faire des mesures lors de ces leçons.
Cependant, il y a un contraste entre la durée de la leçon et les
activités déclarées par certains professeurs, qui
affirment avoir fait des mesures. En effet, pour quatre (4) professeurs (E2,
E3, E4 et E8), la leçon a duré cinquante-cinq (55) minutes alors
que les mesures ont pris quelques jours ou quelques heures. E2 et E8
déclarent avoir fait les mesures avant la leçon proprement
dite.
Seul le professeur E7 déclare ne pas faire de fiche
dans le cadre de l'étude de la leçon sur la croissance des
plantes. Il évoque des raisons liées aux «
difficultés à élaborer une fiche pour le moment car
n'ayant pas eu une formation conséquente en la matière ».
Ces éléments montrent une dissociation entre la
fiche de leçon et les activités menées. Autrement dit, il
apparait des difficultés pour faire en sorte que la fiche de
leçon prenne en compte tout le processus de l'observation de la
croissance des plantes.
Seulement trois (03) professeurs sur les dix (10)
évoquent d'autres difficultés de mise en oeuvre de la
méthode d'observation en plus de celles liées à
l'institution. Ils évoquent notamment le « manque de mise en oeuvre
de la fiche », « la concrétisation de la leçon ».
Mais là encore, les réponses pourraient incriminer respectivement
la fiche modèle de leçon, donc l'institution scolaire.
L'ensemble des déclarations recueillies montrent d'une
part, les contrastes entre l'élaboration d'une fiche de leçon et
sa mise en oeuvre en situation de classe, et d'autre part, les
difficultés que les professeurs éprouvent dans la mise en oeuvre
de la méthode d'observation. Comme l'indique le tableau 14, ces
difficultés sont pour la plupart liées à l'institution
et/ou aux spécificités de la croissance des plantes. On peut donc
affirmer que la spécificité des phénomènes
biologiques lents et l'institution scolaire sont des facteurs identifiés
comme responsables des difficultés d'l'enseignement-apprentissage de la
croissance des plantes. La première hypothèse spécifique
est donc validée.
70
II.4. Analyse et interprétation des
résultats des observations
Les observations des classes portent sur deux dimensions : le
déroulement des séances et les productions écrites des
élèves. L'analyse est faite d'abord de façon
isolée, c'est-à-dire séance par séance, et à
la fin de chaque séquence, nous faisons le bilan de scores.
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