I.II. Théories de référence
I.II.1 La motivation
« La motivation en contexte scolaire est un
état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu'un
élève a de lui-même et de son environnement et qui l'incite
à choisir une activité, à s'y engager et à
persévérer dans son accomplissement afin d'atteindre un but
» (Viau, 2009).
« La motivation est l'expression de toute gamme
d'émotions combinant les facteurs de plaisir et d'activation de notre
énergie ».
I.II.2. La théorie de
l'autodétermination
Nous avons choisi la théorie de
l'autodétermination de Deci et Ryan (1991, p237-288) et le modèle
hiérarchique de la motivation intrinsèque et extrinsèque
de Vallerand (1997, p271-360) parce qu'ils permettent de prendre en compte
plusieurs éléments de la motivation et qu'i1s ont
démontré un pouvoir de prédiction de la persistance de
l'adhésion à une activité. Nos intentions de recherche se
situant dans le développement de la pratique régulière et
alterné des activités physiques. Il nous semble
intéressant d'utiliser la théorie de l'autodétermination
et le modèle hiérarchique de Vallerand (1997, p271-360) pour
mieux comprendre la motivation des adolescentes dans le but de proposer des
pistes de solution au faible taux des cours alterné d'éducation
physique. De plus, tel que le proposent Hegger et Chatzisarantis, (2007) cette
théorie et ce modèle semblent très pertinents pour
l'étude sur l'effet de l'alternance des APS des élèves en
éducation physique.
La théorie de l'autodétermination,
élaborée par Deci et Ryan dans les années 80, cherche
à expliquer la dynamique motivationnelle qui pousse un individu à
s'engager ou non dans une activité. Elle stipule que l'être humain
cherche la satisfaction de trois besoins fondamentaux: un besoin de
compétence, un besoin d'autonomie et un besoin d'appartenance sociale
(Deci et Ryan, 1985a, 1991, 2000, 2002). Les auteurs proposent trois types de
motivation qui se retrouvent sur un continuum de motivation et en
déterminent le niveau d'autodétermination. De plus, le
modèle de Vallerand propose une taxonomie tripartite pour la motivation
intrinsèque et extrinsèque.
I.II.3. La motivation produit des conséquences
importantes
Selon ce modèle (Vallerand 1997, p271-360), la
motivation a des conséquences d'ordre cognitif, affectif et
comportemental. D'un point de vue cognitif, il faut noter que la motivation
autodéterminée provoquerait une meilleure attention, une
meilleure concentration et une meilleure compréhension. Du
côté de l'affectif, la motivation autodéterminée
provoquerait plus de satisfaction, de plaisir et d'intérêt. Enfin,
il serait raisonnable d'attribuer à la motivation
autodéterminée des conséquences d'ordres comportementaux
tels que les meilleures performances, la persévérance dans
l'activité et une plus grande intensité investie dans la
tâche. Cependant, cette relation de causalité serait aussi vraie,
mais inversée pour une motivation non-autodéterminée. La
motivation extrinsèque de même que l'amotivation provoqueraient
des effets négatifs d'ordre cognitif, affectif et comportemental.
En somme, plusieurs éléments composent
la théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (1985a, 1991,
p237-288) et le modèle hiérarchique de la motivation
intrinsèque et extrinsèque de Vallerand (1997, p271-360). Lors de
l'analyse de la motivation, il est nécessaire de prendre en compte les
trois types de motivation (motivation intrinsèque, motivation
extrinsèque et (l'amotivation) ainsi que les trois sous
catégories de la motivation intrinsèque (motivations
intrinsèques à la connaissance, à l'accomplissement,
à la stimulation), les trois régulations de la motivation
extrinsèque (les régulations externe, introjectée et
identifiée). Les trois types de motivation peuvent être
présents à chacun des niveaux de motivation (situationnelle,
contextuelle et globale) qui se composent de facteurs spécifiques
(facteurs situationnels, contextuels et globaux) qui sont eux-mêmes
modulés par des médiateurs psychologiques (la perception de
compétences, la perception d'autonomie et la perception d'appartenance
sociale). C'est par l'influence de tous ces éléments que la
motivation doit être comprise comme un phénomène dynamique
qui évolue positivement ou négativement sous l'influence de
plusieurs variables reliées à l'environnement de l'individu.
C'est pour leur exhaustivité et leur
capacité de prendre en compte plusieurs variables que la théorie
de l'autodétermination de Deci et Ryan (1985a, 1991, p237-288) et le
modèle hiérarchique de la motivation intrinsèque et
extrinsèque de Vallerand (1997, p271-360) ont été
fréquemment utilisés pour soutenir les études sur la
motivation en contexte scolaire, sportif et de loisir (Beauchamps, Halliwell,
Fournier et Koestner, 1996, p157-170; Biddle et Brooke, 1992; Thompson et
Wankel, 1980, p436-443). Leur utilisation constitue une base solide pour
inspirer les outils d'observation de cette recherche et obtenir une perspective
multidimensionnelle de la motivation des élèves en contexte des
cours d'éducation physique.
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