Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
Dans le cadre de cette étude, notre revue documentaire est
basée essentiellement sur
l'exploitation des supports de réflexion tels que des
ouvrages d'auteurs, des revues spécialisées, des rapports
d'étude et des mémoires.
Paragraphe 1 : Revue de littérature
Elle comprend la clarification des concepts et la revue de
littérature empirique qui abordera
les différentes études qui ont été
faites dans le domaine de l'anacarde au Bénin.
A- Clarification des concepts ?
Producteur:
C'est une personne, une entreprise, qui combine de
façon rationnelle les facteurs de production pour obtenir des biens et
services destinés à être vendus sur un marché pour
en tirer de profit. En agriculture, un producteur ou paysan ou encore
agriculteur est une personne qui gère une ferme pour commercialiser sa
production agricole.
Réalisé et soutenu par KOTCHEKPE K.
Crépin & ADJIMOTI T. William Page 6
Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
? Noix de cajou:
La noix de cajou est un fruit akène qui atteint son
plein développement à un mois environ. D'une dimension de trois
à cinq centimètre, de couleur gris brunâtre, elle est
constituée d'un péricarpe dont la partie intérieur est
très dure et la partie extérieure spongieuse. Entre ces deux
structures, se découvre une partie plus molle en nid d'abeille. Elle
contient un liquide visqueux brun foncé qui, du fait de sa
toxicité et de sa causticité, rend difficile l'extraction de la
noix: il s'agit du baume de cajou connu sous le terme CNSL (Cashew Nut Shell
Liquid). C'est une racine phénolique qui contient 90% d'acide
anacardique et 10% cardol.
La noix est une graine oléagineuse qui renferme 47%
d'une huile qui, après traitement, est assez proche de celle de l'amande
douce. A l'intérieur de la noix se trouve le vrai fruit qui
adhère fortement à la coque: il s'agit d'une amande
réniforme dont la dimension varie de deux à trois
centimètre selon les catégories. Elle est blanchâtre et
offre une saveur agréable. (Grégoire A. 2004).
B- Contrats et participants aux contrats
Contrat : C'est un arrangement
conclus entre deux parties et qui spécifie aujourd'hui les termes d'un
échange devant intervenir demain, dans toutes les
éventualités qui peuvent se présenter, (AZARIADIS, 1975).
Dans le cas de cette étude, nous mettrons l'accent sur les contrats
informels. C'est-à-dire les crédits informels contractés
par les producteurs de noix de cajou pour répondre à leurs
besoins.
Les participants au contrat : il s'agit des producteurs qui
faute d'un financement adéquat à la production de la noix de
cajou contractent des prêts informels et aussi des particuliers
(acheteurs, commerçants ; tontiniers) qui préfinancent la
production dans le but de l'avoir à moindre coût ou de recevoir la
contrepartie en nature (noix de cajou) au moment de la récolte.
C- Production de Cajou au Benin et dans la Commune de
Bantè
Au niveau national (Bénin), la production de noix
brutes, réalisée presque sans intrants chimiques, est
assurée par les producteurs dont le nombre estimé pour l'ensemble
du Bénin, est environ 200 000 personnes (Matthess et al, 2008).
La filière anacarde représente pour le Bénin une grande
opportunité d'exportation agricole, à côté du coton.
En effet, de 364 87 tonnes de noix brutes en 2001, l'exportation a atteint 116
398 tonnes en 2008 (PAC/DCM/SESP, 2009), le secteur de la noix de cajou est
caractérisé par la transformation locale qui ne peut absorber
qu'une infirme partie de la production de la noix brute. Cette noix est
considérée encore aujourd'hui réputée pour sa haute
qualité comme deuxième meilleure d'Afrique de l'Ouest
après celle de la Guinée-Bissau (ACA). Le développement de
ce secteur
Réalisé et soutenu par KOTCHEKPE K.
Crépin & ADJIMOTI T. William Page 7
Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
a pris l'importance, particulièrement vers la fin des
années 1990 suite à la monté des prix d'achat de noix sur
le marché international, de la nécessité de
diversification des revenus agricoles du fait de l'amorce de difficultés
dans le secteur cotonnier et des effets de la dévaluation du francs CFA
ayant rendu plus attractive la production locale. Les plantations d'anacardiers
sont principalement détenues par les hommes, du fait de l'accès
difficile des femmes à la ressource foncière. De même,
elles sont plus des propriétés d'autochtones que d'allochtones,
qui généralement ne sont pas autorisés à installer
des cultures pérennes, comme l'anacardier sur les terres
exploitées par eux pour des activités agricoles ou
para-agricoles. En 1990, seulement 10000 ha de terres étaient couverts
de la plantation (Lacroix 2003), tandis qu'en 2008 cette superficie
était estimée à 190 000 ha (FAO stat rapporté).
Au regard des données portuaire qui indiquent un volume
d'exploitation de 116 398 tonnes en 2008 (PAC, 2009), on estime à
environ 15% de ce total provenant du Nigéria, du Togo et du Burkina
(Enquête au niveau des acheteurs). Ainsi la production nationale en 2008
avoisinerait probablement 98938 tonnes. Comme l'accès aux engrais
minéraux (essentiel pour un bon rendement en termes de quantité
et de qualité) et aux pesticides spécifiques est difficile, les
rendements réels des plantations sont très faibles, de l'ordre de
300 à 500 kg/ha de noix brute. Cette faible productivité, due
généralement aux mauvaises pratiques culturales (fortes
densités de plantation par exemple supérieur à 100 arbres
/ha, entretient irréguliers, mauvaises semences, mauvaises pratiques de
récolte et post récolte, etc.) est en cours de correction
grâce à l'introduction de techniques améliorées
d'installation et de gestion des plantations ainsi qu'à l'utilisation
des semences améliorées facilitées par des formations et
la production de support appropriés de vulgarisation. De même,
l'utilisation des engrais et pesticide appropriés pourrait contribuer
à relever le niveau des rendements tant en quantité qu'en
qualité (Tandjiekpon, 2010).
Au niveau communal, l'économie de la commune de
Bantè est essentiellement agricole. La superficie totale cultivée
pour l'ensemble des spéculateurs est de 138264 ha en 2003 avec une forte
dominance des techniques d'association des cultures. Elle évolue
d'année en année surtout avec l'accroissement de la production de
l'anacardier qui dans la pratique occupe et met en jachère de vastes
superficies. Cette tendance présage d'une forte pression foncière
sur les terres agricoles de la commune au regard de la superficie cultivable
évaluée à 192 300 ha. Les surfaces exploitées sont
généralement de petite exploitation comprise entre 0.5 ha et 6
ha. Néanmoins on y dénombre de rare exploitation extensive de
plus de 6 ha par producteur surtout pour les plantations d'anacardier. Par
contre, malgré l'inexistence des données fiables sur la
production des noix d'anacarde, cette culture de rente occupe d'année
Réalisé et soutenu par KOTCHEKPE K.
Crépin & ADJIMOTI T. William Page 8
Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
en année une bonne place dans la production agricole de
la commune. La commune occupe d'ailleurs la première place en termes de
production de la noix de cajou au plan national. Mais, l'inexistence d'une
organisation fiable de la filière ne permet pas de sécuriser les
revenus des producteurs et rend la filière vulnérable et
tributaire des marchés mondiaux.
D-Risques liés aux contrats
Concernant les risques liés aux contrats, certains
producteurs ayant bénéficiés de ce type de crédit
(informel) ne respectent pas parfois leurs engagements. Le non-respect des
clauses de contrat est due pour la plus part aux aléas climatiques, les
feux de brousse et à d'autres règlements d'urgence. Cette
situation rend de nos jours les acheteurs plus réticents à
s'engager dans le système de crédit informel. C'est autant dire
qu'ils sont sujets à de nombreux risques tout en cherchant à
réaliser des bénéfices substantiels. Aussi, les acheteurs
locaux profitent de ces crédits informels pour acheter moins chers bien
en dessous du prix planché du Gouvernement. Ainsi, les premières
ventes, et par conséquent les remboursements en nature de crédit,
se font sur la base de 10.000F à 15.000F le sac de 100 kg. Lorsque ces
premiers prix ne conviennent pas aux producteurs, ils s'engagent à
rembourser le crédit en espèces avant la fin du premier mois de
la campagne avec un taux d'intérêt de 20%. Tout ceci oblige les
paysans à brader leurs produits tandis que les acheteurs rentabilisent
leur crédit (Mohamed, 2008).
|