INTRODUCTION
Dans les pays en développement, l'agriculture occupe
une place importante dans les politiques de développement. Elle permet
d'une part, à travers les produits vivriers, d'atteindre
l'autosuffisance alimentaire et d'autre part, à travers les produits
d'exportations de rehausser le niveau de l'économie. Au Benin, le
secteur agricole participe à près de 37,1% au Produit
Intérieur Brut (MAEP, 2015). En effet, l'agriculture béninoise
utilise près de 75% de la population active et se limite aux cultures
vivrières et aux cultures d'exportation ou cultures de rente. Pendant la
période coloniale, les cultures d'exportation Béninoises se
limitaient à la monoculture du palmier à huile et bien
après l'indépendance à la monoculture du coton. Mais
depuis deux décennies, le coton Béninois comme celui des pays de
la sous-région connait des difficultés dues aux problèmes
de compétitivité sur le marché international, à la
mauvaise organisation de la filière, aux problèmes
d'approvisionnement et d'insuffisance d'intrants agricoles. Dès lors, la
diversification agricole est devenue une priorité nationale que
s'approprient au jour le jour tous les acteurs du développement
agricole. C'est ce qui justifie l'attention particulière qu'accorde
depuis 2003, le Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche (MAEP) à huit filières considérées
comme prioritaires. Au nombre de ces filières, se trouve l'anacarde.
L'anacarde (anacardium Occidentale) est une espèce
spontanée, utilisée pour le reboisement et de plus en plus
cultivé pour son fruit : la noix de cajou (LACROIX, 2003). Il est
prioritairement produit dans huit départements à savoir : le
Plateau, les Collines, le Zou, l'Atacora, la Donga, le Borgou, le couffo et
l'Alibori.
Dans le département des Collines, région
favorable à la production de l'anacarde, et notamment dans la commune de
Bantè, l'anacarde est la première culture d'exportation
(Zinmonse, 2012). Malgré son importance pour la commune, cette
filière est confrontée à la quasi- inexistence
d'études et donc de données fiables sur sa rentabilité, sa
commercialisation et ses moyens de production. Ainsi, les producteurs manquent
des moyens de production, d'entretien afin d'avoir une production de
qualité et en quantité importante. Pour atténuer ces
contraintes, les producteurs de cajou font recours à des
préfinancements que nous appelons ici contrat de pré-collecte
auprès des acheteurs, tontiniers et commerçants.
Afin de comprendre les différents types de contrat qui
existent entre ces acteurs de cajou et les facteurs qui expliquent la
participation des producteurs de cajou aux contrats de pré-
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
collecte dans la commune de Bantè, nous avons
décidé de mener notre réflexion sur cette étude qui
a pour thème : <<Participation des producteurs de cajou aux
contrats de pré-collecte dans la commune de Bantè
>>
Ce travail sera organisé en deux parties : la
première partie sera consacrée au cadre théorique et
méthodologique de l'étude puis la seconde partie concernera
l'analyse de la participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte.
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
CHAPITRE I : Cadre théorique et
méthodologie de l'étude
La production de cajou constitue la deuxième culture
d'exportation au Bénin. Le département des collines constitue le
premier producteur de cajou parmi les douze départements du
Bénin. Ce chapitre est organisé en deux sections. La
première aborde la problématique, les objectifs et
hypothèses de l'étude puis la seconde aborde la revue de
littérature et la méthodologie de l'étude.
Section 1: Problématique, Objectifs et
hypothèses de l'étude Paragraphe 1 :
Problématique de l'étude
L'Economie béninoise repose essentiellement sur le
secteur agricole. Le secteur agricole représente 37,1% du P11B, et
constitue la principale source de revenu pour plus de 75% de la population
rurale (MAEP, 2015). Les cultures sont très diversifiées, des
produits vivriers aussi bien que des cultures d'exportation telles que le coton
et les noix de cajou. La production de cajou s'est fortement
développée entre 2011 et 2014, avec 140 136 et 198 172 tonnes de
noix de cajou par an, soit une augmentation de 41,41% (MAEP/DSA, 2015), faisant
du Bénin le cinquième producteur mondial et le deuxième en
Afrique de l'Ouest (Tandjiékpon, 2010). La noix de cajou est aujourd'hui
le deuxième produit agricole exporté après le coton soit
7% du P11B. D'un point de vus agro-écologique, l'aire favorable de la
noix de cajou au Bénin couvre actuellement 8 des 12 départements
du pays. Il s'agit des départements de: l'Atacora, la Donga, le Borgou,
l'Alibori, les Collines, le Zou, le Plateau et le Couffo. La dynamique
observée au niveau de cette filière a permis à
l'économie locale, régionale et nationale de tirer des revenus
substantiels pour équilibrer la balance commerciale. La filière
cajou contribue respectivement près de 8% au revenu d'exportation et de
24,87% au revenu agricole. Elle participe également à la
formation du P11B agricole à près de 7% et 3% de celui du P11B
national (MEF, 2008 et PAC 2009).
Par ailleurs, le département des Collines constitue la
principale zone de production de la noix de cajou avec 50% des surfaces
agricole destinées à cette production (Zinmonse, 2012).
Malgré la prépondérance de ce secteur dans
l'économie béninoise, l'agriculture reste confrontée aux
problèmes au nombre duquel, on peut citer: l'inadéquation des
moyens de productions, le manque d'accès aux crédits agricole, le
monopole du marché par les exportateurs (Tandjiékpon, 2010).
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
La commune de Bantè dans le département des
Collines fait partir des plus grandes productrices de cajou au Bénin
(Adegbola et Ofio, 2005). Malgré la contribution de cette culture au
moyen de subsistance des ménages de la commune de Bantè, elle
n'échappe pas aux contraintes qui caractérisent et qui freinent
l'épanouissement des producteurs. Ces contraintes ont souvent de lourdes
conséquences sur les producteurs de la commune de Bantè dont
notamment la perte de productivité à savoir, 113 540 62 tonnes en
2010 et 5300 tonnes en 2015, soit une baisse de 53,32% (CARDER Bantè,
2015), la variabilité de revenu et beaucoup de prise de risque fatale.
Le manque d'accès aux crédits agricole reste l'une des
difficultés majeures des producteurs de cajou dans la commune de
Bantè. En effet, la production de cajou est très intensive en
capitale humain, ce qui confère aux paysans de faire recours
généralement à la main d'oeuvre salariale pour les
opérations d'entretien <<pré-collecte >>.
Dans ces conditions, l'accès aux crédits agricole constitue un
moyen d'investissement et de rémunérations de la main d'oeuvre
salariale.
Il s'est développé ces dernières
années, des méthodes de contrat financier qualifié de
contrat de pré-collecte entre producteurs de cajou et
particulier/entreprise. Ces contrats souvent classés sous formes
d'agriculture contractuelle permettent aux producteurs de cajou d'emprunter de
l'argent auprès des acheteurs de cajou contre un remboursement en nature
selon des clauses bien définis. Ces contrats pour la plus part verbaux
comportent aussi bien des avantages que des inconvénients. Ils
permettent aux producteurs d'accéder au cash et de faire face aux
coûts relatifs à l'entretien des champs en pré-campagne. La
plupart des producteurs utilisent également ces crédits pour
survenir aux dépenses des ménages. Les contrats de
pré-collecte peuvent aussi générer de nombreuses tensions
dues notamment au non-respect des clauses du contrat. Toutefois, le prix au
kilogramme de cession de cajou ou de remboursement en nature qui est largement
inférieur au prix du marché constitue de véritables
problèmes aux producteurs pendant la récolte. Par
conséquent, il est utile de se pencher sur le contrat de
pré-collecte qui constitue un problème économique aux
acteurs de la filière cajou (producteurs et acheteurs) dans la commune
de Bantè.
La question fondamentale qui découle de cette étude
est :
Quelles sont alors les réelles motivations des
producteurs de cajou dans l'établissement de ces contrats ?
De façon spécifique, on cherche à savoir :
Quel est le type de contrat qui lie les acteurs ?
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
Ces contrats permettent-ils aux producteurs de satisfaire leur
besoin financier ? Paragraphe 2 : Objectifs et
hypothèses
A- Objectifs de l'étude
Cette étude se propose d'analyser les facteurs qui
motivent les producteurs de cajou à
participer aux contrats de pré-collecte dans la commune
de Bantè. Ce principal objectif sera atteint à travers deux
objectifs spécifiques.
? Examiner les différents types de contrats de
pré-collecte entre les acteurs de cajou dans la commune da
Bantè.
? Analyser les facteurs qui affectent la participation des
producteurs de cajou aux contrats de pré-collecte.
B- Hypothèses
Pour vérifier les objectifs, deux hypothèses ont
été formulées:
? H1 : Le contrat écrit domine les
contrats de pré-collecte de noix de cajou dans la commune de
Bantè.
? H2 : Le manque de crédit agricole
explique la participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte.
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