1.3.2. Le flipper et les jeux vidéo
Pareillement au baby-foot, le flipper ou billard
électrique est un jeu d'arcade à monnayeur, dont le principe est
de marquer des points en dirigeant une ou plusieurs billes métalliques
sur un plateau de jeu séparé par une vitre. Pour participer
à ce jeu, il faut préalablement introduire une pièce de
cent francs dans l'orifice de l'appareil. L'argent ainsi mis en jeu accorde au
joueur des jeux dont le nombre varie en fonction des tableaux. Ce jeu se
pratique seul et recommande beaucoup d'attention et de concentration. Dans ce
jeu, aucun geste maladroit ne peut être rattrapé. S. TURKE (1986
:61), disait à ce propos qu'« il suffit d'être inattentif
pendant une fraction de seconde pour être mis hors-jeu ». C'est
pourquoi le joueur de flipper reste toujours debout, il contrôle les
mouvements de la boule engagée en
35
agissant sur les manettes ; les points s'accumulent sur le
tableau placé en face de lui. Chaque tableau a un quota de points qu'il
faut atteindre pour remporter la partie. Le flipper est notamment
présent dans les bars, où certains individus en consommant de
l'alcool sont en quête de sensations et aiment se livrer à ce jeu
d'adresse.
Aussi, faut-il le rappeler, le flipper fonctionne dans la
même configuration que les jeux vidéo autrefois appelés
« taper-tapé ». Ces appareils géants, bien
qu'étant moins visibles aujourd'hui dans les boutiques et les salles de
jeux des quartiers populaires, nécessitent une pièce de cinquante
francs pour débuter une partie. Ayant la particularité de se
distinguer par leur dynamique compétitive, ces jeux illustrent les
schèmes de combats, d'aventures, de guerres ou d'arts martiaux. Ils
constituent un défi pour le joueur, qui doit faire usage de ses divers
talents pour surpasser un ou plusieurs adversaires. Pratiqués en groupe,
les jeux vidéo sont appréhendés comme des jeux d'argent
parce que non seulement le joueur paye son jeu auprès du croupier, mais
aussi, peut perdre lorsqu'il mise avec ses pairs dans le but d'évaluer
ses habiletés ou de stimuler l'enjeu.
En somme, il est important de rappeler que l'exploitation d'un
établissement de jeux dans le contexte camerounais, est
subordonnée à l'obtention d'un contrat de concession. Celui-ci
définit la nature des jeux autorisés et le fonctionnement dudit
établissement. Par ailleurs, l'importation des machines et tous les
autres matériels destinés à ces jeux doit être au
préalable soumis à l'approbation du Ministre du commerce sur
présentation du contrat de concession. Ainsi, le requérant, ses
principaux partenaires commerciaux et leurs ayants droits économiques
doivent disposer de moyens financiers suffisants, jouir d'une bonne
réputation et offrir la garantie d'une activité économique
irréprochable. En exploitant les jeux de façon licite, les
promoteurs doivent entre autres, veiller au respect des prescriptions du cahier
de charges attaché à leur contrat de concession, veiller à
l'application des standards et normes de sécurité, de confort et
de salubrité dans les établissements, s'astreindre de tout
blanchiment d'argent et de toute publicité outrageuse en matière
de jeux et loteries5.
Au détour de ces jeux d'argent légalisés
qui disposent de locaux, d'une image de marque de l'entreprise promotrice, d'un
règlement intérieur et des appareils de jeux homologués,
on observe paradoxalement un détournement de certains jeux de
société et de jeux traditionnels par les acteurs de la ville de
Yaoundé dans les secteurs urbains où ils se pratiquent,
d'où l'émergence des formes clandestines de jeux d'argent.
5 Cf. article 249 alinéas 1 de la loi
no 2016/007 du 12 juillet 2016 portant code pénal.
36
|