1.3. Les machines à sous
Les machines à sous sont des appareils
électromagnétiques de jeux d'argent qui ne demandent aucune
habileté ou stratégie particulière pour s'en servir. C'est
l'introduction d'une pièce d'argent dans l'orifice de l'appareil qui
donne droit à un jeu. Les machines à sous offrent des jeux qui se
pratiquent en groupe ou de façon solitaire. Dans ce type de jeu, la
finalité n'est pas toujours d'escompter un gain quelconque en argent,
mais aussi le divertissement. C'est la raison pour laquelle dans certains de
ces jeux, on observe un détournement par les pratiquants, qui les
transforment volontiers en de jeux d'argent en initiant des mises. Celles-ci se
soldent soit par des gains chez certains, soit par des pertes chez d'autres.
Parmi ces jeux, on distingue : le baby-foot, le flipper et les jeux
vidéo.
1.3.1. Le baby-foot
Le baby-foot est un jeu qui est en principe destiné aux
enfants, bien qu'il ne soit pas rare de rencontrer des adultes qui s'y
intéressent. Ce jeu s'apparente beaucoup au football et cela s'explique
par le fait qu'ils possèdent presque le même « système
de jeu ». Plusieurs personnes peuvent le pratiquer à la fois, il
suffit d'introduire une pièce de cent francs dans l'orifice de
l'appareil pour obtenir sept boules qui constituent une partie de jeu. À
l'image du football, le gagnant est celui qui aura marqué plus de buts
dans le camp de son adversaire. Cependant, les parties de baby-foot sont assez
passionnantes, c'est pourquoi elles s'érigent en de véritables
défis entre joueurs ; ils n'hésitent plus à y mettre de
l'argent sous forme de mises, dans le but de stimuler l'enjeu. Cet argent est
rendu à un tiers qui fait office d'arbitre et est tenu de
prélever un pourcentage sur ces mises et de restituer le reliquat au
joueur ou à l'équipe qui aura remporté la partie.
L'image suivante présente ce type de jeu :
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Photographie 5 : Une partie de «
ndjambo-baby-foot » au marché Mokolo
Source : Badel ESSALA, (enquête de terrain).
En observant cette image, on peut se rendre compte de toute
l'attention portée au jeu aussi bien par les joueurs eux-mêmes que
par les spectateurs agglutinés tout autour. Une manière de
reconnaitre avec M. MAFFESSOLI (1979 :53), que l'activité ludique se
manifeste dans « le spectacle et la communion ». Car,
même les jeux « les plus solitaires ont besoin, au plus haut
point, de spectateurs pour se réaliser pleinement ». Mais
comme il est de notoriété que « les camerounais ne font rien
pour rien » selon une expression communément utilisée
à Yaoundé, il va de soi que cet attroupement de personnes n'est
motivé que par des intérêts financiers autour de ces tables
de jeux. Dans ce type de jeu, l'argent se branle sous anonymat et de
façon si discrète qu'il faut faire preuve d'un sens
élevé d'observation, pour s'en rendre compte. En dehors du
baby-foot, les yaoundéens s'adonnent aussi au flipper et aux
jeux vidéo.
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