Chapitre 3 : Discussions et hypothèses de
recherche
Dans cette partie nous allons développer les
discussions et les hypothèses spécifiques de notre étude.
Nous avons étudié quatre points de la relation entre la gestion
des résultats et la défaillance financière.
1. Les niveaux de défaillance financière et
l'existence des trajectoires de gestion des
résultats
Avant de présenter notre première
hypothèse de recherche sur le lien entre les trajectoires de GR et les
niveaux de détresse financière, nous présenterons deux
points, à savoir les effets de la détresse financière sur
la gestion des résultats et les types de gestion des résultats en
période de détresse financière.
1.1. Les effets de la détresse financière sur la
gestion des résultats
Mard (2003) argue qu'en situation de faible performance, la
gestion des résultats peut être plus prononcée à la
baisse ou à la hausse. Elle serait plus prononcée à la
baisse dans une perspective de « nettoyage des comptes » et
d'une « liquidation des pertes » pour repartir sur des bases
nouvelles et saines. A l'opposé, la gestion des résultats
à la hausse viserait à obstruer les pertes enregistrées
afin soit de préserver l'utilité du dirigeant, soit de conserver
la confiance des créanciers. Il émet les hypothèses
suivantes : (a) les entreprises fortement endettées gèrent les
résultats à la hausse et (b) les entreprises ayant une faible
performance boursière manipulent les résultats à la
hausse. Pour estimer les accruals discrétionnaires, l'auteur utilise le
modèle de Jones (1991). Les variables explicatives des hypothèses
précitées sont : le taux d'endettement (dettes financières
en fin d'exercice N sur les capitaux propres en fin d'exercice N) et la
rentabilité boursière (variation du cours boursier durant
l'exercice N). Les résultats des régressions montrent que : les
accruals discrétionnaires les plus élevés sont ceux des
entreprises dont la performance boursière est la moins importante.
Campa et Camacho-Minano (2015) étudient les choix
comptables en termes de gestion des résultats des entreprises en
période de détresse financière. Le principal objectif de
leur étude a été de montrer la variable de la GR qui est
la plus manipulée par les entreprises en détresse
financière. En utilisant le modèle de Roychowdhury (2006) pour
estimer la gestion des résultats
65
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
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par l'activité réelle et le modèle de
Defond et Park (2001) pour les accruals anormaux. Ils procèdent à
des régressions linéaires multiples à partir d'une
variable endogène de détresse financière, l'indice de Fich
et Slezak (2008) -variable dichotomique, qui prend la valeur 1 si le ratio du
résultat d'exploitation sur les intérêts est
inférieur à 1, et 0 sinon-. Les résultats montrent que la
production anormale possède le seul coefficient positif (0.149) et
significatif au seuil de 1%. Les coefficients des cash-flows anormaux et des
accruals discrétionnaires recueillent respectivement -0.049 (au seuil de
10%) et -0.087 (au seuil de 10%). Ainsi, il vient qu'en période de
détresse financière, les entreprises sur lesquelles
l'étude a porté ont des velléités plus
prononcées à gérer les résultats par
l'activité réelle, plus précisément la production
anormale.
Rosner (2003) teste l'hypothèse selon laquelle les
entreprises en situation de faillite gèrent de manière agressive
leurs résultats. Elle désagrège les accruals en 6
sous-éléments : (a) les variables de surévaluation des
créances et des stocks, (b) les variables de sous-évaluation des
dettes et des dépenses, (c) les variables de surévaluation du BFR
/ accruals du cycle d'exploitation, (d) les variables de surévaluation
des immobilisations corporelles, (e) les variables de sous-évaluation
des ventes, de la marge brute et des coûts des biens vendus et (f) les
variables de surévaluation des accruals totaux et des accruals
discrétionnaires. Il ajoute une variable de l' illiquidité de
l'entreprise. Les résultats montrent que les coefficients des variables
témoignent d'une gestion excessive des résultats de la part des
entreprises en tension financière. De leur côté,
Franceschetti et Koschtial (2013) trouvent que pendant les années
précédent la détresse financière, les entreprises
ont des velléités à réduire les manipulations
comptables. Par ailleurs, ils trouvent que les entreprises faisant face
à une situation d'insolvabilité ont 3 fois plus de chance de
procéder à une gestion frauduleuse de leurs résultats.
Nous n'avons pas observé d'études qui traitent
de la relation entre les différents niveaux de détresse
financière et les pratiques de GR qui en découlent. De plus, les
études portant sur l'association entre la détresse
financière et la GR retiennent très souvent les accruals comme la
mesure de référence de la GR.
1.2. Les types de gestion des résultats dans les
entreprises en difficulté.
La gestion des résultats par les choix comptables
(accruals) est souvent perçue comme nulle à terme. Le principe
d'auto-dénouement des accruals peut cependant être faussé
dès lors que l'accumulation des accruals est élevée. Une
telle situation impacterait directement les
66
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
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performances actuelles et futures des firmes qui se
retrouveraient dans une situation financière dégradée. La
gestion des résultats parait de ce fait comme un instrument dangereux
pouvant être nuisible pour la survie des entreprises. La revue de la
littérature nous montre que la gestion des résultats peut
être considérée comme un instrument d'amélioration
de la santé financière (par la liquidation des pertes, afin de
repartir sur de nouvelles bases) : c'est le principe du `'big bath
accounting» (Breton et Stolowy 2004) et la gestion des résultats
peut compromettre définitivement la santé financière des
entreprises : c'est la gestion agressive des résultats.
a. L'hypothèse de la `'grande lessive» ou
`'big bath accounting» : une perspective pour assainir la situation
financière des entreprises en difficulté.
En période de détresse financière, les
équipes dirigeantes peuvent recourir à une technique comptable
consistant à dégrader davantage la santé financière
de l'entreprise. Cette technique vise essentiellement à améliorer
les résultats futurs par la détérioration de la situation
financière actuelle. Une `'grande lessive» actuelle se traduit par
une forte hausse des résultats futurs, et accroit concomitamment la
rémunération des dirigeants. Les pratiques de `'big bath
accounting» ont été premièrement observées par
Healy (1985) ou encore DeAngelo (1988), elles se manifestent par des niveaux
d'accruals discrétionnaires décroissants. Walsh et al. (1991)
précisent que les études relatives au `'grand bain»
traduisent que de telles pratiques se matérialisent par la
dépréciation des valeurs comptables des actifs. Ces auteurs
retiennent que la comptabilité du `'grand bain» intervient lorsque
l'un des deux critères suivant est respecté : le critère
de l'aberration de la croissance négative (NPGA41) et le
critère de l'aberration de la croissance positive (PPGA). Le premier
critère traduit une baisse drastique des résultats et le second
traduit une hausse anormale des résultats. Les auteurs soutiennent que
le dernier critère peut servir également à nettoyer les
comptes.
Breton et Stolowy (2004) formule que la gestion des
résultats est avant tout liée à la stratégie
d'entreprise. Ils retiennent que les techniques de `'grand bain» sont
associées au changement de l'équipe dirigeante. Dans
l'hypothèse où il y a un nouveau dirigeant, il pourrait
être poussé à constater davantage de pertes afin de
repartir sur des bases saines, surtout quand la situation financière
n'est pas bonne. De ce fait, la gestion des résultats se traduit par des
fortes
41 (NPGA) Negative Profit Growth Aberration et (PPGA)
Positive Profit Growth Aberration.
67
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
dépréciations censées liquider
définitivement les faiblesses financières de l'entreprise ou dans
la moindre des mesures renégocier les contrats avec les
créanciers.
b. Le lissage des résultats : alternative pour les
entreprises en difficulté financière
Breton et Stolowy (2004) formulent que la comptabilité
du `'grand bain» aide « à préparer le chemin pour
les benéfices futurs, constants et bien lisses pendant des années
». Toutefois, les entreprises en difficulté financière
peuvent lisser leurs résultats pour simuler une certaine
stabilité financière -rappelant que le lissage des
résultats se manifeste par des variations stables des résultats
comptables-.
c. La gestion agressive des résultats : une pratique
récurrente des entreprises en difficulté
financière
L'éthique dans les pratiques de la GR a fait l'objet de
nombreuses études. L'étude de Lamrani (2012) précise que
la GR se situe sur un « continuum allant des pratiques acceptables aux
pratiques inacceptables, à l'exemple des fraudes ». Par
nature, les mesures acceptables sont celles qui sont « conservatrices
». La gestion acceptable des résultats est celle qui se fait
au regard des normes en vigueur et par l'éthique des professionnels.
L'éthique renvoie à l'équité qui prévaut
pendant les évaluations comptables. La latitude qui est laissée
aux dirigeants ne doit donc pas servir de tremplin à une gestion abusive
ou agressive des résultats. L'omission de ce principe ternie la
méthodologie utilisée dans l'évaluation comptable et
entraine à une gestion frauduleuse des résultats.
La gestion agressive des résultats à la hausse
tend à s'inverser avec la même amplitude sur les périodes
ultérieures (Draief et Chouaya 2012). En obérant les
résultats actuels, les dirigeants s'offre une épargne
discrétionnaire pour les années futures. En constatant des
dotations aux provisions élevés, ils s'attendent à
renverser cette tendance par des gains futurs, et ce malgré la situation
négative présente.
DeAngelo et al. (1994) et Janes (2003) arguent qu'une gestion
agressive des résultats à la baisse reflète les
difficultés financières de la firme et l'incapacité de
cette dernière à générer des liquidités
futures afin de rembourser ses dettes (Draief et Chouaya 2012). Ils poursuivent
en retenant que la gestion agressive à la baisse est expliquée
par la volonté de « dramatiser » la situation pour
obtenir une renégociation de la dette dans des termes plus
favorables.
68
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
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Par ailleurs, Roychowdhury (2006) constate que « les
entreprises essaient d'éviter les pertes en offrant des rabais de prix
pour augmenter temporairement les ventes, en faisant une surproduction pour
réduire le coût des produits vendus et en réduisant les
dépenses discrétionnaires de manière agressive pour
améliorer les marges » (p.336). La gestion agressive des
résultats peut donc également se faire par l'activité
réelle de l'entreprise. A la différence des accruals, ce type de
gestion est irrémédiable. Pour cet auteur, les entreprises en
perte de performance sont les plus enclines à gérer de
manière agressive les résultats comptables.
Les études auxquelles nous avons eu accès ont
mis en exergue les pratiques de GR dans les entreprises défaillantes.
Nous introduisons la possibilité selon laquelle les niveaux de
détresse financière sont susceptibles de différencier
significativement les pratiques de GR. Notre hypothèse de recherche
s'énonce donc comme suit :
Hypothèse 1 : Selon les niveaux de
difficulté financière, il existe des trajectoires de gestion des
résultats.
2. L'ampleur de l'endettement et la gestion des
résultats dans les entreprises
défaillantes
Plusieurs études ont tenté de mettre en exergue
le lien entre l'endettement et la GR. De prime abord, l'endettement est
perçu comme une variable incitative à la GR, et cela au profit
des créanciers.
Au regard de la théorie politico-contractuelle, le seul
contrat d'endettement est une incitation à la GR. Watts et Zimmerman
(1986) reconnaissent que l'existence d'un tel contrat pousse les dirigeants
avoir une GR `'orthodoxe» qui soit la plus alignée possible sur
l'utilité des créanciers. Fort de cela, Anagnostopouloua et
Tsekrekos (2016) trouvent que les entreprises ayant un endettement
élevé gèrent les résultats à la fois par
l'activité réelle et par les accruals. De plus, les clauses
d'endettement peuvent être des leviers de la GR. C'est ainsi que Defond
et Jiambalvo (1994) trouvent qu'une gestion agressive des résultats
survient un an avant la violation des clauses d'endettement. Dans le même
esprit, Draief (2008) formule que « une gestion agressive à la
hausse ou à la baisse est mal perçue par les créanciers et
affecte positivement le coût d'endettement ».
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Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
De surcroît, Dichev et Skinner (2002) concluent que les
entreprises qui violent les contrats d'endettement sont beaucoup plus
portées à gérer les résultats par amplification que
les entreprises qui respectent les « debt covenants ». Leur
analyse montre que la gestion des résultats est entreprise afin
d'éviter le risque de défaut.
En outre, Rodríguez-Pérez et van Hemmen (2010)
étudie l'impact de l'endettement et de la diversification sur la gestion
des résultats. Leurs résultats montrent que lorsque les
entreprises sont moins diversifiées et endettées, elles
gèrent moins les résultats que celles qui sont plus
diversifiées et endettées.
Fort de tout ce qui précède, nous notons que la
théorie positive de la comptabilité ne retient pas le cas
particulier des entreprises en difficulté financière.
L'insolvabilité étant le critère majeur de la
détresse financière, nous nous attendons à ce que les
entreprises en difficulté aient des niveaux d'endettement
élevés.
Mard (2004) teste l'hypothèse selon laquelle les
entreprises fortement endettées tendent à gérer les
résultats à la hausse. Ainsi, par des modèles de
corrélation, il observe que les entreprises les plus endettés
enregistrent des accruals discrétionnaires négatifs. Cependant,
bien que son étude ne concerne pas le cas spécifique des
entreprises en difficulté, il reconnait que de tels résultats
témoignent des difficultés financières que traversent ces
entreprises, sans précisé si ces difficultés sont
permanentes ou sporadiques.
Fort de ces études, il est notable que le lien entre la
gestion des résultats et l'endettement est endogène. Cependant,
ces études n'ont pas suffisamment mis en exergue les pratiques de GR et
la politique d'endettement dans les entreprises en difficulté
financière. En considérant qu'en situation de détresse
financière les créanciers ont une aversion à maintenir les
mêmes niveaux de prêts, nous souhaitons étendre les
réflexions antérieures sur le concept de rationnement des dettes.
Plus précisément, nous souhaitons savoir s'il existe un lien
entre la réduction des dettes et les pratiques de gestion des
résultats dans les entreprises en difficulté
financière.
En nous appuyant sur les travaux cités ultra, nous
émettons l'hypothèse de recherche suivante :
Hypothèse 2 : En situation de
détresse financière, la réduction des dettes (dettes
financières à long terme) incite à une gestion des
résultats à la hausse.
70
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
3. La complémentarité entre les
opérations exceptionnelles et la GR dans les entreprises en
défaillance financière.
a. L'existence d'une complémentarité entre les
produits exceptionnels et la gestion des résultats dans les entreprises
défaillantes.
S'agissant des produits exceptionnels, la littérature
s'est intéressée aux opérations de cession d'actifs. Mard
(2006) retient que cette modalité de GR a trait aux décisions
réelles. Ainsi, l'auteur distingue trois formes de GRAR, à
savoir, la GR par les opérations d'exploitation, la GR par les
opérations de financement et la GR par les opérations
d'investissement. Il teste les hypothèses suivantes : (a) les cessions
d'actifs sont utilisées pour atténuer les variations du
résultat net d'une année sur l'autre et (b) il existe une
corrélation positive entre les résultats des cessions d'actifs et
les ratios d'endettement. Ces résultats montrent que les
sociétés dont la performance est en baisse enregistrent des
produits de cession plus élevés.
Somme toute, s'agissant de cette opération, il trouve
que la GR se fait par le montant d'actifs cédés, en les
choisissant au regard des plus ou moins-values qu'ils
génèrent.
Wang et al (2009) observent que les produits de la cession
des actifs immobilisés représentent 6.6% du résultat
d'exploitation et 62% du résultat hors-exploitation. Les auteurs
trouvent que les entreprises utilisent les cessions d'actifs immobilisés
pour atteindre des seuils. Plus précisément, ils constatent que
la cession des actifs immobilisés est utilisée pour éviter
de déclarer des pertes.
En considérant que les produits exceptionnels peuvent
aider à augmenter les résultats, il est possible que les
entreprises en détresse financière soient emmenées
à céder plus rapidement et de façon plus importante les
actifs dont elles disposent. Dans cette éventualité, nous
préjugeons que les entreprises défaillantes constatent davantage
de produits, qui peuvent être additionnels à la GR (si celle-ci
est à la hausse). Notre hypothèse s'énonce donc comme suit
:
Hypothèse 3a : Il y a une
complémentarité significative entre les produits exceptionnels et
la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes.
Aussi, selon les niveaux de détresse financière, il existe des
complémentarités différenciées entre ces
variables.
b. L'existence d'une complémentarité entre les
charges exceptionnelles et la gestion des résultats dans les entreprises
en difficulté financière.
71
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
La gestion des résultats par les charges
exceptionnelles peut servir de levier pour atteindre des objectifs en termes de
gestion des résultats. Nous supposons qu'en période de
détresse financière, la gestion des résultats peut
être compléter par charges exceptionnelles à la baisse ou
à la hausse.
S'agissant de la GR par les charges exceptionnelles, la
littérature s'est particulièrement intéressée aux
créances irrécouvrables. Pour les entreprises en
difficulté financière, l'incapacité à recouvrer les
créances est l'une des causes de la détresse financière du
cycle d'exploitation. Toutefois, DeAngelo (1988) reconnaissait
déjà qu'en raison de l'obligation d'évaluation des
créances irrécouvrables par l'auditeur, la gestion des
résultats par cette catégorie de créances est « assez
faible ». De plus, elle précise que la GR par les créances
irrécouvrables est « incompatible avec le lissage des
résultats » mais est « cohérente »
avec l'hypothèse selon laquelle « les entreprises gèrent
leurs résultats en choisissant des accruals décroissants lorsque
le résultat est élevé ».
Sachant que les charges exceptionnelles peuvent aider à
l'atteinte d'un résultat plus faible, nous supposons qu'elles peuvent
également aider à nettoyer les comptes par la réduction
des résultats dans le cas où les entreprises sont dans une
situation de détresse financière. Notre hypothèse de
recherche est la suivante :
Hypothèse 3b : Il y a une
complémentarité significative entre les charges exceptionnelles
et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes.
Aussi, selon les niveaux de détresse financière, il existe des
complémentarités différenciées entre ces
variables.
4. La relation entre la structure de l'actionnariat, la
gouvernance d'entreprise et la gestion des résultats dans les
entreprises défaillantes
a. La relation entre la structure de l'actionnariat et la gestion
des résultats dans les entreprises défaillantes.
Les études portant sur la relation entre la structure
de l'actionnariat et la GR ont trait aux effets de la concentration
actionnariale sur l'ampleur de la GR (Beneish, 1997 ; Mard et Marsat, 2012 ;
Zhong et al., 2007 ; ...). D'aucuns pensent que la concentration du capital
entre un petit nombre d'actionnaires désincite à la GR (c'est le
cas de Beneish, 1997) et d'autres concluent que les entreprises dont le capital
est diffus sont plus enclines à gérer les résultats
comptables.
72
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
Dans une publication intitulée « La structure
de l'actionnariat explique-t-elle la décision de couverture du risque ?
», Fayolle et Jarboui trouvent que la structure de l'actionnariat
n'influence pas significativement les opérations de couverture du risque
financier. Autrement dit, leurs travaux montrent qu'il y a une
indépendance entre les décisions relevant des actionnaires et
celles relevant du dirigeant. Cependant, leurs travaux n'ont concerné
que le risque de change et le risque client. Lesquels sont des pertes
comptables et financières, et ne peuvent être
représentatives à elles seules de l'état de
détresse financière.
Nous souhaitons étendre cette réflexion à
la défaillance financière. En raison de son enjeu sur la survie
des entreprises, nous considérons que les actionnaires peuvent
influencer les choix comptables et les décisions relevant de la gestion
normale de ces entreprises.
Hypothèse 4a : Lorsque les entreprises sont
défaillantes, il existe une association significative entre la
concentration de l'actionnariat et les choix comptables et financiers relevant
de l'exploitation (décisions de couverture du risque de change, risque
clients, ...).
Nous nous intéresserons également à la
relation entre la nature de la structure de l'actionnariat et la GR dans les
entreprises en difficulté. Mard et Marsat (2012) précise que la
nature des actionnaires peut influencer les pratiques de GR. Ils indiquent que
les objectifs poursuivis par un actionnaire dirigeant, familial, financier et
étatique sont fondamentalement différents et pourraient
significativement impacter les choix en matière de gestion comptable.
Par ailleurs, les auteurs précisent que la gestion des
résultats est faible dans les entreprises dont l'actionnariat est
familial. Ils identifient trois raisons qui expliquent les faibles
manipulations comptables dans ce type d'entreprises, à savoir le
contrôle accru, les objectifs à long terme et l'image de
l'entreprise. S'agissant du contrôle accru, ils soutiennent que la nature
patrimoniale du capital interfère substantiellement dans les pratiques
de gestion de ces entreprises. De plus, les objectifs poursuivis par les
entreprises dont l'actionnarial est familial sont sur le long terme. Enfin, ils
reconnaissent que l'existence même d'une gestion des résultats
découragerait ce type d'actionnaires à cause de l'image de
manipulateurs comptables que cela renverrait.
Fort de cela, nous supposons qu'au début des
difficultés financières les modes de gestion de ces entreprises
sont susceptibles de changements. Le risque de la faillite pourrait pousser
cette catégorie d'actionnaires à avoir des modes de gestion des
résultats plus intenses.
Hypothèse 4b : En période de
détresse financière, l'actionnariat familial est associé
significativement à la gestion des résultats.
73
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
b. La gouvernance d'entreprise et la gestion des
résultats dans les entreprises défaillantes
Les études sur la gouvernance d'entreprise et la
gestion des résultats peuvent être regroupées en deux
groupes : les études sur la gouvernance d'entreprise externe et celles
portant sur la gouvernance d'entreprise interne.
S'agissant de la gouvernance d'entreprise externe, on retient
que (a) la protection des investisseurs externes compte dans l'étendue
de la GR -la raison en est que plus le système juridique protège
les investisseurs externes, plus la gestion des résultats est moindre,
et inversement- et (b) les entreprises qui sont sur le point d'être
acquises ou de perdre le contrôle ont d'avantage d'incitations à
gérer les résultats pour éviter cela.
Concernant la gouvernance d'entreprise interne, (a) la
structure de propriété peut avoir une influence sur la GR -dans
une entreprise dont la structure de propriété est
concentrée les pratiques de gestion des résultats sont plus
courantes, afin de couvrir l'enracinement des propriétaires
(développé par Man, 2013)- (b) il y a une relation
négative entre l'indépendance du CA et la GR et (c) les femmes
administrateurs développent des positions fortes de leadership et de
contrôle, ce qui emmène les dirigeants à avoir une plus
faible latitude à gérer les résultats (Man, 2013, p.
391).
En retenant le cas spécifique des administrateurs
indépendants, nous supposons que la difficulté financière
inverse la relation négative existante entre l'indépendance du
conseil d'administration et la gestion des résultats.
Hypothèse 4c : En période de
détresse financière, l'indépendance du conseil
d'administration est positivement et significativement associée à
la gestion des résultats.
74
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
Tableau 5 : Quelques études relatives à la
gestion des résultats et à la défaillance
financière
Etudes
|
Périodes
|
Echantillons
|
Variables
|
Méthodologie
|
Principaux résultats
|
La relation entre la GR (accruals et
activité réelle) et la
détresse financière
|
Dépendantes
|
Indépendantes
|
Campa et Camacho- iñano (2015)
|
Mai-Juin
2010
|
362
entreprises
1086
observations
recueillies auprès de la Cour de Justice
de Commerce de Madrid
|
ABNCFO (Cash-flow anormal)
ABNPROD (Production anormale)
AWCA (Besoin en Fonds de roulement anormal).
|
DISTRESS (niveau de détresse financière
avant- faillite)
SIZE (log des actifs totaux)
CFO (cash- flow/actifs totaux)
LEV (levier mesuré par les dettes totals
sur capitaux)
ROA (variation
|
Ils mesurent la détresse financière par
l'indicateur de Fich et Slezak (2008), qui est
une variable dichotomique, à savoir 1 (si le ratio du
résultat sur les intérêts est
inférieur à 1) si la firme est défaillante et 0
sinon (si le ratio du résultat sur les intérêts
est supérieur à 1).
L'estimation de laEISSUE
gestion réelle des résultats s'est faite
|
L'analyse des régressions
montre que (1) les entreprises présentant les
plus hauts niveaux de
détresse financière font moins de la gestion du
résultat par les cash-flows
(le â1 de la variable DISTRESS est à -0.049 et
significatif au seuil de 10%). Par contre (2) elles le font
plus par les coûts de
production (le â1 de la variable DISTRESS est
à
+0.149 et significatif au
seuil de 1%). Enfin, ils montrent que (3) dans une
période de faible détresse
|
Positive par l'activité réelle
(coût de production).
|
75
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
|
|
annuelle des détenteurs de capitaux)
DISSUE (variation annuelle des dettes)
GROWTH (variation annuelle des ventes nettes).
|
par la méthode de
Roychowdhury (2006), à savoir le Cash-flow
anormal
et la production
anormale.
Ils estiment également la gestion des
résultats par le modèle de Ddefond et Park (2001) sur
le BFR anormal.
|
financière, les entreprises présententun BFR
anormal élevé tandis que pendant
une période de haute détresse
financière, le BFR anormal est présente un niveau faible (le
â1 de la variable DISTRESS est à - 0.087 et significatif au seuil
de 10%).
|
|
Rodríguez- Pérez et
van Hemmen (2010)
|
1992-2002
|
192 enteprises non- financières (soit
1853 observations)
|
DACi,t (accruals discétionnair
es) Les auteurs estiment
les accruals discrétionnair es par
5 modèles différents : Modèle de Jones
(1991), Jones modified (1994), McNichols
|
DEBT ( dettes totales / actifs totaux )
DIV (variable
dichotomique : 1 si la firme est diversifiée et
0
sinon)
DIV*DEBT (interaction entre la dette et la variable
muette de diversification )
|
Ils utilisent une régression
linéaire multiple afin d'apprécier l'association et
la significativité entre la variable dépendante et
les variables indépendantes, précisement celles aui
renvoient à la diversification et à l'endettement.
|
La dette est négativement
et significativement
associée aux accruals
discrétionnaires (tous les modèles). Ceci
traduit que plus il y a de dettes, plus les
débiteurs controlent la
gestion des résultats.
Lorsqu'on rassemble la dette et la diversification
(variable DIV*DEBT) les coefficients sont positifs et significatifs en moyenne
au seuil de 5%. Les auteurs
concluent que les
entreprises moins
diversifiées et qui sont
|
|
76
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
|
(2002), Kothari et al (2005) et Hribar
et Collins
|
LOGTA (log des actifs, indicateur de taille )
EFTAX (l'impôt)
|
|
endettées gèrent moins
leurs résultats que les entreprises qui sont à
la fois diversifiées et endettées.
|
|
|
|
|
(2002).
|
GROU (relation entre la GR et la taille des filiales, total des
filiales /
|
|
|
|
|
|
|
|
Revenus totaux )
|
|
|
|
|
|
|
|
IDEBT (variable
qui capture les niveaux de dettes qui s'écartent de
la moyenne)
|
|
|
|
|
|
|
|
ICAP (difference entre
l'augmentation de
|
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|
|
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|
K et les titres émis sur le marché)
|
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|
|
|
|
|
BSIX (les six grands auditeurs).
|
|
|
|
|
|
|
|
La littérature retient qu'ils s'opposent
aux choix comptables qui visent à
|
|
|
|
77
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
|
|
augmenter les résultats.
|
|
|
|
Perols et
|
Octobre
|
108
|
Fraud
|
Aggregated Prior
|
Les auteurs ont
|
L'association entre la
|
Positive par
|
Lougee
|
1999-
|
entreprises
|
(variable
|
Discretionary
|
utilisé la régression
|
variable représentant les
|
les accruals
|
(2011)
|
Septembre
|
(54
|
dichotomique
|
Accruals
|
logistique.
|
accruals discrétionnaires et
|
|
|
2005
|
entreprises fraudeuses, AAER-
SEC et 54 non
fraudeuses).
|
, qui prend la valeur 1 si l'entreprise est fraudeuse et 0
sinon)
|
(correspond à la somme des accruals en t-1,
t- 2 et t-3)
Meeting or Beating Analyst Forecasts (est une variable
muette, qui prend 1 si les prévisions
des analystes correspondent ou excedent et 0 sinon).
|
|
celle des prévisions des
analystes est positive et significative (p= 0.008), la
gestion des résultats
pendant ces années est
associée à une forte probabilité de
fraude.
|
|
|
|
|
|
Unexpected,Reve nue per Employee
|
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|
|
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(différence entre
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78
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
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|
une entreprise et son secteur dans la variation
du pourcentage de revenus par employé de t-1
à t0).
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|
Aggregated Prior
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Discretionary
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Accruals
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*Meeting or
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Beating Analyst
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Forecasts
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|
|
|
Aggregated Prior
|
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|
|
Discretionary
|
|
|
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|
Accruals
|
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|
|
*Unexpected
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|
Revenue per
|
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|
Employee
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Control variables (ensemble de variables :
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|
Percent
inside Directors,
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Auditor, CFO
|
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|
Change, Sales to
|
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79
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
|
|
Assets, AR Growth, Gross Margin Growth, Sales
Growth, Current Discretionary Accruals, LIFO, Debt to Equity,
Return on Assets, Total Assets, and Total Sales).
(un coefficient est associé à chacune des
variables précitées)
|
|
|
|
Filip et Raffournier
(2014)
|
2006-2009
|
8266 observations annuelles d'entreprises de 16
pays de l'UE.
|
Première mesure de lissage des résultats de
Leuz et al, 2003 (écart-type des CF divisé
par écart-type des RN)
Deuxième mesure de lissage des résultats de
Leuz et al. (correlation de Spearman de la différence entre les
variations des provisions et les variations de CF).
Accruals discrétionnaires (Jones modified)
|
Régressions linéaires multiples pour
les mésures d'accruals discrétionnaires.
|
Les deux mesures de
lissage présentent les valeurs les plus basses en
2008 pour la première mesure (0.750) et en 2009 pour la
deuxième mesure
(0.576) alors que les valeurs les plus élevées
de lissage remontent à 2007
(respectivement pour la
première et deuxième
mesure : 1.015 et 0.685). Une petite valeur de lissage
|
En période de
détresse financière, la gestion des
résultats par les accruals s'aménuise.
|
80
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
|
Accruals discrétionnaires (Jones et al. 2008)
Accruals discrétionnaires (Dechow et Dichev,
2002).
|
|
traduit une diminution de lissage du résultat au
cours
de la période de crise
financière (laquelle a débuté en
2007).
S'agissant des accruals, les trois modèles d'estimation
montrent qu'ils ont baissé sur la période de la crise
financière. Dans le modèle de Jones 1, en 2007 ils
équivalent à 0.203 alors
qu'en 2008 ils valent 0.124. Idem pour le modèle de
Jones 2, qui passent de 0.186 à 0.118. Enfin, dans
le modèle de DD, ils passent de 0.177 à
0.116.
|
|
Dimitras et al.
(2015)
|
2005-2011
|
46 entreprises portugaises (362 observations)
44 entreprises irlandaises (297 observations)
242
entreprises
|
Accruals discrétionnair es (Jones 1991).
|
BIGAi,t (variable muette, qui prend 1 quand
les entreprises sont auditées par un big 4 et 0 sinon)
CFi,t (cash-flows)
OMi,t (Marge brute
d'exploitation)
|
Régression linéaire multiple
|
Les auteurs ont partitionné leurs résultats en 5
panels, représentant les 5 pays sur lesquels leur étude a
porté.
Le panel A, des entreprises
portugaises, montre que ces dernières lorsqu'elles
en détresse financière et auditées par un BIG 4,
augmentent leurs manipulations comptables,
|
De manière générale,
sur l'étendue des panels étudiés, il vient que
les le RN et BFR négatifs sont négativemen t
associés
|
81
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
italiennes
(1784 observations)
138 entreprises grecques (1715 observations)
112
entreprises espagnoles
|
|
MBVi,t (valeur de marché sur la valeur
de l'entreprise)
SPi,t (proxies des
petits profits, prend 1 si le RN divisé par le total des
actifs est entre
0 et 0.01 et 0
sinon)
|
|
coeffiient positif à 0.295 et significatif au seuil de
1%).
Le panel B montre que les
grandes entreprises réduisent leurs gestion des
résultats. Aussi, les
entreprises en détresse
financière (présentant un
RN et BFR négatifs,
aménuisent leurs
manipulations comptable,
coefficient du RN et BFR
|
aux accruals discrétionnai res, excepté pour les
entreprises portugaises.
|
|
|
(911
|
|
LLi,t (proxies de
|
|
négatifs est négatif à -0.179
|
|
|
|
observations)
|
|
la reconnaissance
|
|
et significatif à 5%, avec un
|
|
|
|
.
|
|
des pertes, prend 1 si le RN divisé
|
|
R2 à 0.169.
|
|
|
|
|
|
par le total des
|
|
Le panel C, des entreprises
|
|
|
|
|
|
actifs est inférieur
|
|
italiennes, montre que les
|
|
|
|
|
|
à -0.20 et 0 sinon)
|
|
entreprises en détresse
financière gèrent leurs
|
|
|
|
|
|
GDPi,t (croissance du PNB ajusté de
|
|
résultats vers le bas,
coefficient du RN et BFR
|
|
|
|
|
|
l'inflation)
|
|
négatifs est négatif à -0.262
|
|
|
|
|
|
LEVi,t (ratio des
|
|
et significatif à 1%, avec un
|
|
|
|
|
|
dettes sur le total
|
|
R2 à 0.142.
|
|
|
|
|
|
de l'actif )
|
|
Le panel D, des entreprises
|
|
|
|
|
|
ROAi,t (résultat
|
|
grecques en détresse
|
|
|
|
|
|
net sur le total des
|
|
financière, montre qu'elles
|
|
|
|
|
|
actifs)
|
|
gèrent leurs résultats vers le bas, le coefficient
du RN
|
|
82
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
|
|
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|
D1i,t (variable
|
|
et BFR négatifs est négatif
|
|
|
|
|
|
muette codée si
|
|
à -1.295 et significatif à
|
|
|
|
|
|
le RN de l'année
|
|
1%, avec un R2 à 0.885.
|
|
|
|
|
|
actuelle est
|
|
Le panel E, des entreprises
|
|
|
|
|
|
négatif et sinon)
|
|
espagnoles montre (1) une
|
|
|
|
|
|
D2i,t (variable
|
|
relation négative entre le
|
|
|
|
|
|
muette codée si
|
|
ROA et les accruals
|
|
|
|
|
|
le BFR de l'année
|
|
discrétionnaires (-0.798 et
|
|
|
|
|
|
actuel est négatif
|
|
significatif à 1%) et (2) les
|
|
|
|
|
|
et sinon).
|
|
entreprises en détresse
financière présentent un
|
|
|
|
|
|
D3i,t (variable
|
|
coefficient de la variable
|
|
|
|
|
|
dichotomique
|
|
RN et BFR négatifs à -
|
|
|
|
|
|
codée 1 si l'association des variables du RN et
BFR de l'année actuelle est negative et 0 sinon).
|
|
0.149 et significatif à 5%, avec un R2 à
0.135.
|
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83
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
Deuxième partie :
Cadre méthodologique et empirique
84
Gestion stratégique des résultats,
structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude
appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole
française.
A. L'Echantillon et méthode de classement des
panels
Notre échantillon se compose de 149 entreprises du
secteur agricole français tirées de la base de données
Altares (toutes étant des sociétés anonymes disposant d'un
CA). La période de notre étude s'étale de 2011 à
2014. De plus, nous avons retranché les entreprises dont les
données étaient manquantes (entreprises dont l'exercice
était inférieur à 12 mois et les entreprises ne disposant
pas des données comptables suffisantes).
Pour classer les entreprises en fonction de leur situation
financière, nous avons utilisé l'indice de Conan et Holder.
Contrairement à l'indice d'Altman, qui ne distingue que le groupe des
entreprises saines et celui des entreprises défaillantes, la mesure
discriminante de Conan et Holder a la particularité de mettre en exergue
une situation intermédiaire, qui est le niveau minimum de la
difficulté financière.
Au regard de la discrimination de cette indice, nous
distinguons bien 3 groupes, représentant les trois niveaux de situation
financière. Le premier groupe est constitué de 41 entreprises
dont la santé financière est bonne, un deuxième groupe est
constitué de 35 entreprises dont la situation financière est
faiblement sensible (nous nommons niveau 1 de la défaillance
financière) et enfin un troisième groupe est constitué de
73 entreprises dont la situation financière est fortement sensible (nous
nommons niveau 2 de la difficulté financière).
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