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Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise: une étude appliquée aux pme défaillantes du secteur agricole français.

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par Hurssel Hurssel
IAE de Lille, Université de Lille 1  - Master Recherche en Finance et Comptabilité 2017
  

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Chapitre 3 : Discussions et hypothèses de recherche

Dans cette partie nous allons développer les discussions et les hypothèses spécifiques de notre étude. Nous avons étudié quatre points de la relation entre la gestion des résultats et la défaillance financière.

1. Les niveaux de défaillance financière et l'existence des trajectoires de gestion des

résultats

Avant de présenter notre première hypothèse de recherche sur le lien entre les trajectoires de GR et les niveaux de détresse financière, nous présenterons deux points, à savoir les effets de la détresse financière sur la gestion des résultats et les types de gestion des résultats en période de détresse financière.

1.1. Les effets de la détresse financière sur la gestion des résultats

Mard (2003) argue qu'en situation de faible performance, la gestion des résultats peut être plus prononcée à la baisse ou à la hausse. Elle serait plus prononcée à la baisse dans une perspective de « nettoyage des comptes » et d'une « liquidation des pertes » pour repartir sur des bases nouvelles et saines. A l'opposé, la gestion des résultats à la hausse viserait à obstruer les pertes enregistrées afin soit de préserver l'utilité du dirigeant, soit de conserver la confiance des créanciers. Il émet les hypothèses suivantes : (a) les entreprises fortement endettées gèrent les résultats à la hausse et (b) les entreprises ayant une faible performance boursière manipulent les résultats à la hausse. Pour estimer les accruals discrétionnaires, l'auteur utilise le modèle de Jones (1991). Les variables explicatives des hypothèses précitées sont : le taux d'endettement (dettes financières en fin d'exercice N sur les capitaux propres en fin d'exercice N) et la rentabilité boursière (variation du cours boursier durant l'exercice N). Les résultats des régressions montrent que : les accruals discrétionnaires les plus élevés sont ceux des entreprises dont la performance boursière est la moins importante.

Campa et Camacho-Minano (2015) étudient les choix comptables en termes de gestion des résultats des entreprises en période de détresse financière. Le principal objectif de leur étude a été de montrer la variable de la GR qui est la plus manipulée par les entreprises en détresse financière. En utilisant le modèle de Roychowdhury (2006) pour estimer la gestion des résultats

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par l'activité réelle et le modèle de Defond et Park (2001) pour les accruals anormaux. Ils procèdent à des régressions linéaires multiples à partir d'une variable endogène de détresse financière, l'indice de Fich et Slezak (2008) -variable dichotomique, qui prend la valeur 1 si le ratio du résultat d'exploitation sur les intérêts est inférieur à 1, et 0 sinon-. Les résultats montrent que la production anormale possède le seul coefficient positif (0.149) et significatif au seuil de 1%. Les coefficients des cash-flows anormaux et des accruals discrétionnaires recueillent respectivement -0.049 (au seuil de 10%) et -0.087 (au seuil de 10%). Ainsi, il vient qu'en période de détresse financière, les entreprises sur lesquelles l'étude a porté ont des velléités plus prononcées à gérer les résultats par l'activité réelle, plus précisément la production anormale.

Rosner (2003) teste l'hypothèse selon laquelle les entreprises en situation de faillite gèrent de manière agressive leurs résultats. Elle désagrège les accruals en 6 sous-éléments : (a) les variables de surévaluation des créances et des stocks, (b) les variables de sous-évaluation des dettes et des dépenses, (c) les variables de surévaluation du BFR / accruals du cycle d'exploitation, (d) les variables de surévaluation des immobilisations corporelles, (e) les variables de sous-évaluation des ventes, de la marge brute et des coûts des biens vendus et (f) les variables de surévaluation des accruals totaux et des accruals discrétionnaires. Il ajoute une variable de l' illiquidité de l'entreprise. Les résultats montrent que les coefficients des variables témoignent d'une gestion excessive des résultats de la part des entreprises en tension financière. De leur côté, Franceschetti et Koschtial (2013) trouvent que pendant les années précédent la détresse financière, les entreprises ont des velléités à réduire les manipulations comptables. Par ailleurs, ils trouvent que les entreprises faisant face à une situation d'insolvabilité ont 3 fois plus de chance de procéder à une gestion frauduleuse de leurs résultats.

Nous n'avons pas observé d'études qui traitent de la relation entre les différents niveaux de détresse financière et les pratiques de GR qui en découlent. De plus, les études portant sur l'association entre la détresse financière et la GR retiennent très souvent les accruals comme la mesure de référence de la GR.

1.2. Les types de gestion des résultats dans les entreprises en difficulté.

La gestion des résultats par les choix comptables (accruals) est souvent perçue comme nulle à terme. Le principe d'auto-dénouement des accruals peut cependant être faussé dès lors que l'accumulation des accruals est élevée. Une telle situation impacterait directement les

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performances actuelles et futures des firmes qui se retrouveraient dans une situation financière dégradée. La gestion des résultats parait de ce fait comme un instrument dangereux pouvant être nuisible pour la survie des entreprises. La revue de la littérature nous montre que la gestion des résultats peut être considérée comme un instrument d'amélioration de la santé financière (par la liquidation des pertes, afin de repartir sur de nouvelles bases) : c'est le principe du `'big bath accounting» (Breton et Stolowy 2004) et la gestion des résultats peut compromettre définitivement la santé financière des entreprises : c'est la gestion agressive des résultats.

a. L'hypothèse de la `'grande lessive» ou `'big bath accounting» : une perspective pour assainir la situation financière des entreprises en difficulté.

En période de détresse financière, les équipes dirigeantes peuvent recourir à une technique comptable consistant à dégrader davantage la santé financière de l'entreprise. Cette technique vise essentiellement à améliorer les résultats futurs par la détérioration de la situation financière actuelle. Une `'grande lessive» actuelle se traduit par une forte hausse des résultats futurs, et accroit concomitamment la rémunération des dirigeants. Les pratiques de `'big bath accounting» ont été premièrement observées par Healy (1985) ou encore DeAngelo (1988), elles se manifestent par des niveaux d'accruals discrétionnaires décroissants. Walsh et al. (1991) précisent que les études relatives au `'grand bain» traduisent que de telles pratiques se matérialisent par la dépréciation des valeurs comptables des actifs. Ces auteurs retiennent que la comptabilité du `'grand bain» intervient lorsque l'un des deux critères suivant est respecté : le critère de l'aberration de la croissance négative (NPGA41) et le critère de l'aberration de la croissance positive (PPGA). Le premier critère traduit une baisse drastique des résultats et le second traduit une hausse anormale des résultats. Les auteurs soutiennent que le dernier critère peut servir également à nettoyer les comptes.

Breton et Stolowy (2004) formule que la gestion des résultats est avant tout liée à la stratégie d'entreprise. Ils retiennent que les techniques de `'grand bain» sont associées au changement de l'équipe dirigeante. Dans l'hypothèse où il y a un nouveau dirigeant, il pourrait être poussé à constater davantage de pertes afin de repartir sur des bases saines, surtout quand la situation financière n'est pas bonne. De ce fait, la gestion des résultats se traduit par des fortes

41 (NPGA) Negative Profit Growth Aberration et (PPGA) Positive Profit Growth Aberration.

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dépréciations censées liquider définitivement les faiblesses financières de l'entreprise ou dans la moindre des mesures renégocier les contrats avec les créanciers.

b. Le lissage des résultats : alternative pour les entreprises en difficulté financière

Breton et Stolowy (2004) formulent que la comptabilité du `'grand bain» aide « à préparer le chemin pour les benéfices futurs, constants et bien lisses pendant des années ». Toutefois, les entreprises en difficulté financière peuvent lisser leurs résultats pour simuler une certaine stabilité financière -rappelant que le lissage des résultats se manifeste par des variations stables des résultats comptables-.

c. La gestion agressive des résultats : une pratique récurrente des entreprises en difficulté financière

L'éthique dans les pratiques de la GR a fait l'objet de nombreuses études. L'étude de Lamrani (2012) précise que la GR se situe sur un « continuum allant des pratiques acceptables aux pratiques inacceptables, à l'exemple des fraudes ». Par nature, les mesures acceptables sont celles qui sont « conservatrices ». La gestion acceptable des résultats est celle qui se fait au regard des normes en vigueur et par l'éthique des professionnels. L'éthique renvoie à l'équité qui prévaut pendant les évaluations comptables. La latitude qui est laissée aux dirigeants ne doit donc pas servir de tremplin à une gestion abusive ou agressive des résultats. L'omission de ce principe ternie la méthodologie utilisée dans l'évaluation comptable et entraine à une gestion frauduleuse des résultats.

La gestion agressive des résultats à la hausse tend à s'inverser avec la même amplitude sur les périodes ultérieures (Draief et Chouaya 2012). En obérant les résultats actuels, les dirigeants s'offre une épargne discrétionnaire pour les années futures. En constatant des dotations aux provisions élevés, ils s'attendent à renverser cette tendance par des gains futurs, et ce malgré la situation négative présente.

DeAngelo et al. (1994) et Janes (2003) arguent qu'une gestion agressive des résultats à la baisse reflète les difficultés financières de la firme et l'incapacité de cette dernière à générer des liquidités futures afin de rembourser ses dettes (Draief et Chouaya 2012). Ils poursuivent en retenant que la gestion agressive à la baisse est expliquée par la volonté de « dramatiser » la situation pour obtenir une renégociation de la dette dans des termes plus favorables.

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Par ailleurs, Roychowdhury (2006) constate que « les entreprises essaient d'éviter les pertes en offrant des rabais de prix pour augmenter temporairement les ventes, en faisant une surproduction pour réduire le coût des produits vendus et en réduisant les dépenses discrétionnaires de manière agressive pour améliorer les marges » (p.336). La gestion agressive des résultats peut donc également se faire par l'activité réelle de l'entreprise. A la différence des accruals, ce type de gestion est irrémédiable. Pour cet auteur, les entreprises en perte de performance sont les plus enclines à gérer de manière agressive les résultats comptables.

Les études auxquelles nous avons eu accès ont mis en exergue les pratiques de GR dans les entreprises défaillantes. Nous introduisons la possibilité selon laquelle les niveaux de détresse financière sont susceptibles de différencier significativement les pratiques de GR. Notre hypothèse de recherche s'énonce donc comme suit :

Hypothèse 1 : Selon les niveaux de difficulté financière, il existe des trajectoires de gestion des résultats.

2. L'ampleur de l'endettement et la gestion des résultats dans les entreprises

défaillantes

Plusieurs études ont tenté de mettre en exergue le lien entre l'endettement et la GR. De prime abord, l'endettement est perçu comme une variable incitative à la GR, et cela au profit des créanciers.

Au regard de la théorie politico-contractuelle, le seul contrat d'endettement est une incitation à la GR. Watts et Zimmerman (1986) reconnaissent que l'existence d'un tel contrat pousse les dirigeants avoir une GR `'orthodoxe» qui soit la plus alignée possible sur l'utilité des créanciers. Fort de cela, Anagnostopouloua et Tsekrekos (2016) trouvent que les entreprises ayant un endettement élevé gèrent les résultats à la fois par l'activité réelle et par les accruals. De plus, les clauses d'endettement peuvent être des leviers de la GR. C'est ainsi que Defond et Jiambalvo (1994) trouvent qu'une gestion agressive des résultats survient un an avant la violation des clauses d'endettement. Dans le même esprit, Draief (2008) formule que « une gestion agressive à la hausse ou à la baisse est mal perçue par les créanciers et affecte positivement le coût d'endettement ».

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De surcroît, Dichev et Skinner (2002) concluent que les entreprises qui violent les contrats d'endettement sont beaucoup plus portées à gérer les résultats par amplification que les entreprises qui respectent les « debt covenants ». Leur analyse montre que la gestion des résultats est entreprise afin d'éviter le risque de défaut.

En outre, Rodríguez-Pérez et van Hemmen (2010) étudie l'impact de l'endettement et de la diversification sur la gestion des résultats. Leurs résultats montrent que lorsque les entreprises sont moins diversifiées et endettées, elles gèrent moins les résultats que celles qui sont plus diversifiées et endettées.

Fort de tout ce qui précède, nous notons que la théorie positive de la comptabilité ne retient pas le cas particulier des entreprises en difficulté financière. L'insolvabilité étant le critère majeur de la détresse financière, nous nous attendons à ce que les entreprises en difficulté aient des niveaux d'endettement élevés.

Mard (2004) teste l'hypothèse selon laquelle les entreprises fortement endettées tendent à gérer les résultats à la hausse. Ainsi, par des modèles de corrélation, il observe que les entreprises les plus endettés enregistrent des accruals discrétionnaires négatifs. Cependant, bien que son étude ne concerne pas le cas spécifique des entreprises en difficulté, il reconnait que de tels résultats témoignent des difficultés financières que traversent ces entreprises, sans précisé si ces difficultés sont permanentes ou sporadiques.

Fort de ces études, il est notable que le lien entre la gestion des résultats et l'endettement est endogène. Cependant, ces études n'ont pas suffisamment mis en exergue les pratiques de GR et la politique d'endettement dans les entreprises en difficulté financière. En considérant qu'en situation de détresse financière les créanciers ont une aversion à maintenir les mêmes niveaux de prêts, nous souhaitons étendre les réflexions antérieures sur le concept de rationnement des dettes. Plus précisément, nous souhaitons savoir s'il existe un lien entre la réduction des dettes et les pratiques de gestion des résultats dans les entreprises en difficulté financière.

En nous appuyant sur les travaux cités ultra, nous émettons l'hypothèse de recherche suivante :

Hypothèse 2 : En situation de détresse financière, la réduction des dettes (dettes financières à long terme) incite à une gestion des résultats à la hausse.

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3. La complémentarité entre les opérations exceptionnelles et la GR dans les entreprises en défaillance financière.

a. L'existence d'une complémentarité entre les produits exceptionnels et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes.

S'agissant des produits exceptionnels, la littérature s'est intéressée aux opérations de cession d'actifs. Mard (2006) retient que cette modalité de GR a trait aux décisions réelles. Ainsi, l'auteur distingue trois formes de GRAR, à savoir, la GR par les opérations d'exploitation, la GR par les opérations de financement et la GR par les opérations d'investissement. Il teste les hypothèses suivantes : (a) les cessions d'actifs sont utilisées pour atténuer les variations du résultat net d'une année sur l'autre et (b) il existe une corrélation positive entre les résultats des cessions d'actifs et les ratios d'endettement. Ces résultats montrent que les sociétés dont la performance est en baisse enregistrent des produits de cession plus élevés.

Somme toute, s'agissant de cette opération, il trouve que la GR se fait par le montant d'actifs cédés, en les choisissant au regard des plus ou moins-values qu'ils génèrent.

Wang et al (2009) observent que les produits de la cession des actifs immobilisés représentent 6.6% du résultat d'exploitation et 62% du résultat hors-exploitation. Les auteurs trouvent que les entreprises utilisent les cessions d'actifs immobilisés pour atteindre des seuils. Plus précisément, ils constatent que la cession des actifs immobilisés est utilisée pour éviter de déclarer des pertes.

En considérant que les produits exceptionnels peuvent aider à augmenter les résultats, il est possible que les entreprises en détresse financière soient emmenées à céder plus rapidement et de façon plus importante les actifs dont elles disposent. Dans cette éventualité, nous préjugeons que les entreprises défaillantes constatent davantage de produits, qui peuvent être additionnels à la GR (si celle-ci est à la hausse). Notre hypothèse s'énonce donc comme suit :

Hypothèse 3a : Il y a une complémentarité significative entre les produits exceptionnels et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes. Aussi, selon les niveaux de détresse financière, il existe des complémentarités différenciées entre ces variables.

b. L'existence d'une complémentarité entre les charges exceptionnelles et la gestion des résultats dans les entreprises en difficulté financière.

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La gestion des résultats par les charges exceptionnelles peut servir de levier pour atteindre des objectifs en termes de gestion des résultats. Nous supposons qu'en période de détresse financière, la gestion des résultats peut être compléter par charges exceptionnelles à la baisse ou à la hausse.

S'agissant de la GR par les charges exceptionnelles, la littérature s'est particulièrement intéressée aux créances irrécouvrables. Pour les entreprises en difficulté financière, l'incapacité à recouvrer les créances est l'une des causes de la détresse financière du cycle d'exploitation. Toutefois, DeAngelo (1988) reconnaissait déjà qu'en raison de l'obligation d'évaluation des créances irrécouvrables par l'auditeur, la gestion des résultats par cette catégorie de créances est « assez faible ». De plus, elle précise que la GR par les créances irrécouvrables est « incompatible avec le lissage des résultats » mais est « cohérente » avec l'hypothèse selon laquelle « les entreprises gèrent leurs résultats en choisissant des accruals décroissants lorsque le résultat est élevé ».

Sachant que les charges exceptionnelles peuvent aider à l'atteinte d'un résultat plus faible, nous supposons qu'elles peuvent également aider à nettoyer les comptes par la réduction des résultats dans le cas où les entreprises sont dans une situation de détresse financière. Notre hypothèse de recherche est la suivante :

Hypothèse 3b : Il y a une complémentarité significative entre les charges exceptionnelles et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes. Aussi, selon les niveaux de détresse financière, il existe des complémentarités différenciées entre ces variables.

4. La relation entre la structure de l'actionnariat, la gouvernance d'entreprise et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes

a. La relation entre la structure de l'actionnariat et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes.

Les études portant sur la relation entre la structure de l'actionnariat et la GR ont trait aux effets de la concentration actionnariale sur l'ampleur de la GR (Beneish, 1997 ; Mard et Marsat, 2012 ; Zhong et al., 2007 ; ...). D'aucuns pensent que la concentration du capital entre un petit nombre d'actionnaires désincite à la GR (c'est le cas de Beneish, 1997) et d'autres concluent que les entreprises dont le capital est diffus sont plus enclines à gérer les résultats comptables.

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Dans une publication intitulée « La structure de l'actionnariat explique-t-elle la décision de couverture du risque ? », Fayolle et Jarboui trouvent que la structure de l'actionnariat n'influence pas significativement les opérations de couverture du risque financier. Autrement dit, leurs travaux montrent qu'il y a une indépendance entre les décisions relevant des actionnaires et celles relevant du dirigeant. Cependant, leurs travaux n'ont concerné que le risque de change et le risque client. Lesquels sont des pertes comptables et financières, et ne peuvent être représentatives à elles seules de l'état de détresse financière.

Nous souhaitons étendre cette réflexion à la défaillance financière. En raison de son enjeu sur la survie des entreprises, nous considérons que les actionnaires peuvent influencer les choix comptables et les décisions relevant de la gestion normale de ces entreprises.

Hypothèse 4a : Lorsque les entreprises sont défaillantes, il existe une association significative entre la concentration de l'actionnariat et les choix comptables et financiers relevant de l'exploitation (décisions de couverture du risque de change, risque clients, ...).

Nous nous intéresserons également à la relation entre la nature de la structure de l'actionnariat et la GR dans les entreprises en difficulté. Mard et Marsat (2012) précise que la nature des actionnaires peut influencer les pratiques de GR. Ils indiquent que les objectifs poursuivis par un actionnaire dirigeant, familial, financier et étatique sont fondamentalement différents et pourraient significativement impacter les choix en matière de gestion comptable.

Par ailleurs, les auteurs précisent que la gestion des résultats est faible dans les entreprises dont l'actionnariat est familial. Ils identifient trois raisons qui expliquent les faibles manipulations comptables dans ce type d'entreprises, à savoir le contrôle accru, les objectifs à long terme et l'image de l'entreprise. S'agissant du contrôle accru, ils soutiennent que la nature patrimoniale du capital interfère substantiellement dans les pratiques de gestion de ces entreprises. De plus, les objectifs poursuivis par les entreprises dont l'actionnarial est familial sont sur le long terme. Enfin, ils reconnaissent que l'existence même d'une gestion des résultats découragerait ce type d'actionnaires à cause de l'image de manipulateurs comptables que cela renverrait.

Fort de cela, nous supposons qu'au début des difficultés financières les modes de gestion de ces entreprises sont susceptibles de changements. Le risque de la faillite pourrait pousser cette catégorie d'actionnaires à avoir des modes de gestion des résultats plus intenses.

Hypothèse 4b : En période de détresse financière, l'actionnariat familial est associé significativement à la gestion des résultats.

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b. La gouvernance d'entreprise et la gestion des résultats dans les entreprises défaillantes

Les études sur la gouvernance d'entreprise et la gestion des résultats peuvent être regroupées en deux groupes : les études sur la gouvernance d'entreprise externe et celles portant sur la gouvernance d'entreprise interne.

S'agissant de la gouvernance d'entreprise externe, on retient que (a) la protection des investisseurs externes compte dans l'étendue de la GR -la raison en est que plus le système juridique protège les investisseurs externes, plus la gestion des résultats est moindre, et inversement- et (b) les entreprises qui sont sur le point d'être acquises ou de perdre le contrôle ont d'avantage d'incitations à gérer les résultats pour éviter cela.

Concernant la gouvernance d'entreprise interne, (a) la structure de propriété peut avoir une influence sur la GR -dans une entreprise dont la structure de propriété est concentrée les pratiques de gestion des résultats sont plus courantes, afin de couvrir l'enracinement des propriétaires (développé par Man, 2013)- (b) il y a une relation négative entre l'indépendance du CA et la GR et (c) les femmes administrateurs développent des positions fortes de leadership et de contrôle, ce qui emmène les dirigeants à avoir une plus faible latitude à gérer les résultats (Man, 2013, p. 391).

En retenant le cas spécifique des administrateurs indépendants, nous supposons que la difficulté financière inverse la relation négative existante entre l'indépendance du conseil d'administration et la gestion des résultats.

Hypothèse 4c : En période de détresse financière, l'indépendance du conseil d'administration est positivement et significativement associée à la gestion des résultats.

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Tableau 5 : Quelques études relatives à la gestion des résultats et à la défaillance financière

Etudes

Périodes

Echantillons

Variables

Méthodologie

Principaux résultats

La relation entre la GR (accruals et

activité réelle) et la

détresse financière

Dépendantes

Indépendantes

Campa et Camacho- iñano (2015)

Mai-Juin

2010

362

entreprises

1086

observations

recueillies
auprès de la
Cour de
Justice de
Commerce de
Madrid

ABNCFO (Cash-flow anormal)

ABNPROD (Production anormale)

AWCA (Besoin en Fonds de roulement anormal).

DISTRESS
(niveau de
détresse
financière avant-
faillite)

SIZE (log des
actifs totaux)

CFO (cash-
flow/actifs totaux)

LEV (levier
mesuré par les
dettes totals sur
capitaux)

ROA
(variation

Ils mesurent la
détresse financière
par l'indicateur de
Fich et Slezak
(2008), qui est une
variable
dichotomique, à
savoir 1 (si le ratio
du résultat sur les
intérêts est inférieur
à 1) si la firme est
défaillante et 0 sinon
(si le ratio du résultat
sur les intérêts est
supérieur à 1).

L'estimation de laEISSUE

gestion réelle des
résultats s'est faite

L'analyse des régressions

montre que (1) les
entreprises présentant les

plus hauts niveaux de

détresse financière font
moins de la gestion du résultat par les cash-flows

(le â1 de la variable
DISTRESS est à -0.049 et

significatif au seuil de
10%). Par contre (2) elles le font plus par les coûts de

production (le â1 de la
variable DISTRESS est à

+0.149 et significatif au

seuil de 1%). Enfin, ils
montrent que (3) dans une période de faible détresse

Positive par
l'activité
réelle (coût
de
production).

75

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 
 
 

annuelle des
détenteurs de
capitaux)

DISSUE
(variation
annuelle des
dettes)

GROWTH
(variation
annuelle des
ventes nettes).

par la méthode de

Roychowdhury
(2006), à savoir le
Cash-flow anormal

et la production

anormale.

Ils estiment
également la gestion
des résultats par le
modèle de Ddefond
et Park (2001) sur le
BFR anormal.

financière, les entreprises présententun BFR anormal élevé tandis que pendant

une période de haute
détresse financière, le BFR anormal est présente un niveau faible (le â1 de la variable DISTRESS est à - 0.087 et significatif au seuil de 10%).

 

Rodríguez-
Pérez et van
Hemmen
(2010)

1992-2002

192
enteprises
non-
financières
(soit 1853
observations)

DACi,t
(accruals
discétionnair

es) Les
auteurs
estiment les
accruals
discrétionnair
es par 5
modèles
différents :
Modèle de
Jones (1991),
Jones
modified
(1994),
McNichols

DEBT ( dettes
totales / actifs
totaux )

DIV (variable

dichotomique : 1
si la firme est
diversifiée et 0

sinon)

DIV*DEBT
(interaction entre
la dette et la
variable muette
de diversification
)

Ils utilisent une
régression linéaire
multiple afin
d'apprécier
l'association et la
significativité entre
la variable
dépendante et les
variables
indépendantes,
précisement celles
aui renvoient à la
diversification et à
l'endettement.

La dette est négativement

et significativement

associée aux accruals

discrétionnaires (tous les
modèles). Ceci traduit que plus il y a de dettes, plus les

débiteurs controlent la

gestion des résultats.

Lorsqu'on rassemble la
dette et la diversification (variable DIV*DEBT) les coefficients sont positifs et significatifs en moyenne au seuil de 5%. Les auteurs

concluent que les

entreprises moins

diversifiées et qui sont

 

76

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 
 

(2002),
Kothari et al
(2005) et
Hribar et
Collins

LOGTA (log des
actifs, indicateur
de taille )

EFTAX (l'impôt)

 

endettées gèrent moins

leurs résultats que les
entreprises qui sont à la fois diversifiées et endettées.

 
 
 
 

(2002).

GROU (relation entre la GR et la taille des filiales, total des filiales /

 
 
 
 
 
 
 

Revenus totaux )

 
 
 
 
 
 
 

IDEBT (variable

qui capture les niveaux de dettes qui s'écartent de

la moyenne)

 
 
 
 
 
 
 

ICAP (difference
entre

l'augmentation de

 
 
 
 
 
 
 

K et les titres
émis sur le
marché)

 
 
 
 
 
 
 

BSIX (les six
grands auditeurs).

 
 
 
 
 
 
 

La littérature
retient qu'ils
s'opposent aux
choix comptables
qui visent à

 
 
 

77

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 
 
 

augmenter les
résultats.

 
 
 

Perols et

Octobre

108

Fraud

Aggregated Prior

Les auteurs ont

L'association entre la

Positive par

Lougee

1999-

entreprises

(variable

Discretionary

utilisé la régression

variable représentant les

les accruals

(2011)

Septembre

(54

dichotomique

Accruals

logistique.

accruals discrétionnaires et

 
 

2005

entreprises
fraudeuses,
AAER-

SEC et 54
non

fraudeuses).

, qui prend la valeur 1 si l'entreprise est fraudeuse et 0 sinon)

(correspond à la
somme des
accruals en t-1, t-
2 et t-3)

Meeting or
Beating Analyst
Forecasts (est une
variable muette,
qui prend 1 si les
prévisions des
analystes
correspondent ou
excedent et 0
sinon).

 

celle des prévisions des

analystes est positive et
significative (p= 0.008), la

gestion des résultats

pendant ces années est

associée à une forte
probabilité de fraude.

 
 
 
 
 

Unexpected,Reve
nue per Employee

 
 
 
 
 
 
 

(différence entre

 
 
 

78

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française.

 
 
 
 

une entreprise et
son secteur dans
la variation du
pourcentage de
revenus par
employé de t-1 à
t0).

 
 
 
 
 
 
 

Aggregated Prior

 
 
 
 
 
 
 

Discretionary

 
 
 
 
 
 
 

Accruals

 
 
 
 
 
 
 

*Meeting or

 
 
 
 
 
 
 

Beating Analyst

 
 
 
 
 
 
 

Forecasts

 
 
 
 
 
 
 

Aggregated Prior

 
 
 
 
 
 
 

Discretionary

 
 
 
 
 
 
 

Accruals

 
 
 
 
 
 
 

*Unexpected

 
 
 
 
 
 
 

Revenue per

 
 
 
 
 
 
 

Employee

 
 
 
 
 
 
 

Control variables
(ensemble de
variables :

 
 
 
 
 
 
 

Percent

inside Directors,

 
 
 
 
 
 
 

Auditor, CFO

 
 
 
 
 
 
 

Change, Sales to

 
 
 

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Assets, AR
Growth, Gross
Margin Growth,
Sales Growth,
Current
Discretionary
Accruals, LIFO,
Debt to
Equity, Return on
Assets, Total
Assets, and Total
Sales).

(un coefficient est
associé à chacune
des variables
précitées)

 
 
 

Filip et
Raffournier

(2014)

2006-2009

8266
observations
annuelles
d'entreprises
de 16 pays de
l'UE.

Première mesure de lissage des
résultats de Leuz et al, 2003
(écart-type des CF divisé par
écart-type des RN)

Deuxième mesure de lissage des
résultats de Leuz et al.
(correlation de Spearman de la
différence entre les variations des
provisions et les variations de
CF).

Accruals discrétionnaires (Jones
modified)

Régressions linéaires
multiples pour les
mésures d'accruals
discrétionnaires.

Les deux mesures de

lissage présentent les
valeurs les plus basses en

2008 pour la première
mesure (0.750) et en 2009 pour la deuxième mesure

(0.576) alors que les
valeurs les plus élevées de lissage remontent à 2007

(respectivement pour la

première et deuxième

mesure : 1.015 et 0.685).
Une petite valeur de lissage

En période
de détresse
financière,
la gestion
des résultats
par les
accruals
s'aménuise.

80

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 
 

Accruals discrétionnaires (Jones
et al. 2008)

Accruals discrétionnaires
(Dechow et Dichev, 2002).

 

traduit une diminution de lissage du résultat au cours

de la période de crise

financière (laquelle a
débuté en 2007).

S'agissant des accruals, les trois modèles d'estimation montrent qu'ils ont baissé sur la période de la crise financière. Dans le modèle de Jones 1, en 2007 ils

équivalent à 0.203 alors

qu'en 2008 ils valent
0.124. Idem pour le modèle de Jones 2, qui passent de 0.186 à 0.118. Enfin, dans

le modèle de DD, ils
passent de 0.177 à 0.116.

 

Dimitras et al.

(2015)

2005-2011

46 entreprises
portugaises
(362
observations)

44 entreprises
irlandaises
(297
observations)

242

entreprises

Accruals
discrétionnair
es (Jones
1991).

BIGAi,t (variable
muette, qui prend
1 quand les
entreprises sont
auditées par un
big 4 et 0 sinon)

CFi,t (cash-flows)

OMi,t (Marge
brute

d'exploitation)

Régression linéaire
multiple

Les auteurs ont partitionné leurs résultats en 5 panels, représentant les 5 pays sur lesquels leur étude a porté.

Le panel A, des entreprises

portugaises, montre que
ces dernières lorsqu'elles en détresse financière et auditées par un BIG 4,

augmentent leurs
manipulations comptables,

De manière
générale, sur
l'étendue
des panels
étudiés, il
vient que les
le RN et
BFR
négatifs sont
négativemen
t associés

81

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 

italiennes

(1784
observations)

138
entreprises
grecques
(1715
observations)

112

entreprises
espagnoles

 

MBVi,t (valeur de
marché sur la
valeur de
l'entreprise)

SPi,t (proxies des

petits profits, prend 1 si le RN divisé par le total des actifs est entre

0 et 0.01 et 0

sinon)

 

coeffiient positif à 0.295 et significatif au seuil de 1%).

Le panel B montre que les

grandes entreprises
réduisent leurs gestion des

résultats. Aussi, les

entreprises en détresse

financière (présentant un

RN et BFR négatifs,

aménuisent leurs

manipulations comptable,

coefficient du RN et BFR

aux accruals discrétionnai res, excepté pour les entreprises portugaises.

 
 

(911

 

LLi,t (proxies de

 

négatifs est négatif à -0.179

 
 
 

observations)

 

la reconnaissance

 

et significatif à 5%, avec un

 
 
 

.

 

des pertes, prend
1 si le RN divisé

 

R2 à 0.169.

 
 
 
 
 

par le total des

 

Le panel C, des entreprises

 
 
 
 
 

actifs est inférieur

 

italiennes, montre que les

 
 
 
 
 

à -0.20 et 0 sinon)

 

entreprises en détresse

financière gèrent leurs

 
 
 
 
 

GDPi,t (croissance
du PNB ajusté de

 

résultats vers le bas,

coefficient du RN et BFR

 
 
 
 
 

l'inflation)

 

négatifs est négatif à -0.262

 
 
 
 
 

LEVi,t (ratio des

 

et significatif à 1%, avec un

 
 
 
 
 

dettes sur le total

 

R2 à 0.142.

 
 
 
 
 

de l'actif )

 

Le panel D, des entreprises

 
 
 
 
 

ROAi,t (résultat

 

grecques en détresse

 
 
 
 
 

net sur le total des

 

financière, montre qu'elles

 
 
 
 
 

actifs)

 

gèrent leurs résultats vers le bas, le coefficient du RN

 

82

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

 
 
 
 

D1i,t (variable

 

et BFR négatifs est négatif

 
 
 
 
 

muette codée si

 

à -1.295 et significatif à

 
 
 
 
 

le RN de l'année

 

1%, avec un R2 à 0.885.

 
 
 
 
 

actuelle est

 

Le panel E, des entreprises

 
 
 
 
 

négatif et sinon)

 

espagnoles montre (1) une

 
 
 
 
 

D2i,t (variable

 

relation négative entre le

 
 
 
 
 

muette codée si

 

ROA et les accruals

 
 
 
 
 

le BFR de l'année

 

discrétionnaires (-0.798 et

 
 
 
 
 

actuel est négatif

 

significatif à 1%) et (2) les

 
 
 
 
 

et sinon).

 

entreprises en détresse

financière présentent un

 
 
 
 
 

D3i,t (variable

 

coefficient de la variable

 
 
 
 
 

dichotomique

 

RN et BFR négatifs à -

 
 
 
 
 

codée 1 si
l'association des
variables du RN
et BFR de l'année
actuelle est
negative et 0
sinon).

 

0.149 et significatif à 5%, avec un R2 à 0.135.

 

83

Gestion stratégique des résultats, structure de l'actionnariat et gouvernance d'entreprise : une étude appliquée aux PME défaillantes du secteur agricole

française.

Deuxième partie :

Cadre méthodologique et empirique

84

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française.

A. L'Echantillon et méthode de classement des panels

Notre échantillon se compose de 149 entreprises du secteur agricole français tirées de la base de données Altares (toutes étant des sociétés anonymes disposant d'un CA). La période de notre étude s'étale de 2011 à 2014. De plus, nous avons retranché les entreprises dont les données étaient manquantes (entreprises dont l'exercice était inférieur à 12 mois et les entreprises ne disposant pas des données comptables suffisantes).

Pour classer les entreprises en fonction de leur situation financière, nous avons utilisé l'indice de Conan et Holder. Contrairement à l'indice d'Altman, qui ne distingue que le groupe des entreprises saines et celui des entreprises défaillantes, la mesure discriminante de Conan et Holder a la particularité de mettre en exergue une situation intermédiaire, qui est le niveau minimum de la difficulté financière.

Au regard de la discrimination de cette indice, nous distinguons bien 3 groupes, représentant les trois niveaux de situation financière. Le premier groupe est constitué de 41 entreprises dont la santé financière est bonne, un deuxième groupe est constitué de 35 entreprises dont la situation financière est faiblement sensible (nous nommons niveau 1 de la défaillance financière) et enfin un troisième groupe est constitué de 73 entreprises dont la situation financière est fortement sensible (nous nommons niveau 2 de la difficulté financière).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld