4.2.1.2. Les raisons objectives du
faible esprit entrepreneurial
Plusieurs raisons sous-tendent le faible esprit
entrepreneurial dans la commune de Dangbo. Au vu des informations de sources
qualitatives et quantitatives à cette étape de notre recherche,
on peut distinguer plusieurs raisons qui justifient l'état actuel de
l'entrepreneuriat des jeunes dans la commune de Dangbo.
En effet, l'explication de ce phénomène trouve
sa source dans les réalités sociologiques, l'héritage du
fonctionnariat ou la tendance à la bureaucratie, la
responsabilité des autorités locales, et le faible affinement du
rôle des structures déconcentrées.
Dans le cas de la commune de Dangbo, il faut dire que c'est
une commune essentiellement rurale ou aller à école pour les
jeunes est une réalisation pas des moindres. Et berné dans des
conceptions où l'instruction est synonyme de gagner sa vie future, les
jeunes semblent convaincus que l'emploi leur est garanti par l'Etat. Du coup,
voulant faire le grand intellectuel, ils négligent la valeur qu'avait
un grand cultivateur d'il y a quelques décennies, valeur perdue sous la
houlette de moyens archaïques de production, de dépendance
semencière créée par les détracteurs de
l'agriculture soutenable (The Gaia Fundation, 2016).
Et la négligence de cette valeur amène plus d'un
à minimiser l'agriculture comme non rentable, et du coup se forme un
jugement qui ne promeut pas l'entrepreneuriat agricole.
Ces réalités liées au concept du
fonctionnariat et bureaucratie largement promus, même par beaucoup de
programmes d'enseignement, empêchent les jeunes de percevoir les
avantages de l'entrepreneuriat qui est une discipline pratique, transversale et
ouverte sur le monde.
Partant, les uns et les autres décrètent,
dès les premiers jours de scolarité, d'avoir une bonne fonction,
un emploi bien rémunéré après leurs études,
sans même avoir une idée du quoi devenir avant même
qu'on ne parle du quoi faire pour le devenir. La plupart du temps ceci
constitue une proclamation qui comme une prédiction agissent sur eux et
transforme la création d'entreprise en un vouloir mais pas en une
réalité. (Cf. Ente. ANPE).
D'autre part quand nous venons à la
responsabilité des autorités locales, et le faible affinement du
rôle des structures déconcentrées il y a bien de facteurs
justificatifs.
Primo, les autorités locales ont une lourde
responsabilité dans la promotion de l'entrepreneuriat, mais les
informations collectées prouvent que ce rôle n'est pas bien
assumé. Cela s'explique par la non prise en compte des priorités
de la jeunesse dans le PDC. Ce document étant un outil de
développement, un canevas de référence
préalablement établies, qui contient l'orientation des actions
communales sur cinq (5) ans, en tout cas sa réalisation pour la
deuxième génération, s'est vu privée de beaucoup
d'actions pour encourager les jeunes à l'entrepreneuriat. Le
résultat participe bien-sur au faible esprit entrepreneurial
constaté (Figure 10).
Plusieurs des responsables de structures
déconcentrées de l'Etat ont souligné leur insatisfaction
liée aux faibles mesures prises par les autorités locales dans la
dynamique du soutien externe pour les actions à l'entrepreneuriat dans
la commune. On note aussi la lenteur dans la soumission des appels à
projets. (Cf. Ente Mairie). Tout ceci justifiant le rôle non bien
assuré des responsables locaux. En outre l'information n'est pas bien
gérée. Surtout pour les arrondissements situés dans des
zones non facile d'accès, ces jeunes ont de difficultés à
s'informer parce que situés à la périphérie.
Par ailleurs la raison semble aussi éducative. Le
système d'enseignement d'avant ou actuel n'apprend pas au jeunes comment
gagner de l'argent (Bob Proctor ; les paradigmes 2007). A tout cela
peuvent s'ajouter le manque de prise d'initiatives internes et faibles
ralliement aux projets au plan national, le clientélisme
soupçonné fragilisant les porteurs de projets, la promotion
d'activités incitatives, la faible culture entrepreneuriale, la
discrimination dans les services offerts.
Aussi, les démarches d'auto emploi ne sont pas bien
connues des jeunes. Pour Cinq jeunes entrepreneurs interviewés ils se
sont juste attelés à l'objectif visé, le désir de
réussir. Les démarches qu'ils ont menées à leur
début n'ont pas été d'assez formalisées. Mais
beaucoup de leur congénères manquent de cultiver cette
persévérance dans la prise de risque.
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