c. Moyens marketing, stratégies de
communication, et image négative
Cependant, peut-être que s'intéresser aux moyens
marketing et aux stratégies de communication pourrait débloquer
la situation. Tout d'abord, nous avons pu voir qu'il n'y a pas vraiment de
différence entre les festivals de musiques électroniques et les
festivals. Concernant le marketing, il n'y a rien de spécifiques.
Même si parfois nous pouvons voir un moyen innovant qui n'est pour le
moment utilisé que par un seul festival, rien ne l'empêchera
d'être utilisé par la suite dans d'autres festivals avec des
genres musicaux différents. Concernant les stratégies de
communication, ici encore pas de spécificités. Chaque
communication est adaptée au festival, avec leur propre
rétroplanning, leur propre contrainte, etc. La seule chose qui pourrait
paraitre différente sera au niveau du ton ou de la forme, mais cela
correspond plutôt aux contraintes qu'ils subissent suite à l'image
de l'électro. Le contenu est donc logiquement adapté, mais la
stratégie adoptée est loin d'être spécifique. Les
festivals de musiques électro combattent donc cette image
négative avec les mêmes armes que ceux qui ne la subissent pas.
Cependant, la communication est un domaine qui s'affine de plus en plus. Il est
donc totalement possible de pouvoir un jour identifier une stratégie de
communication propre aux festivals de musiques électroniques, bien que
malheureusement rien ne garantisse que cela fera évoluer leur image.
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Les festivals électro n'ont pas de moyens marketings ni
de stratégies de communication spécifiques, cependant cela ne
veut pas dire que l'utilisation qu'ils en font ne joue pas un rôle dans
cette image négative. En effet certains festivals, par leur
programmation parfois underground, adopte une communication qui se rapprochera
de celle utilisée par les free parties. Ce n'est en soit pas une erreur
de communication de la part des festivals, mais plutôt une erreur
d'appréciation de la part de ceux qui reçoivent cette
communication. D'autres festivals font des communications parfois « hors
contexte », ils peuvent notamment diffuser des contenus plus ou moins
politisés comme certains ont pu le faire depuis le début de cette
crise de la COVID. Le problème, c'est que ces festivals électro
sont par nature déjà montré du doigt. Ainsi, une mauvaise
communication de la part d'un seul festival peut se répercuter sur
beaucoup d'autres voir même l'intégralité des festivals
électro français. Ces festivals, en plus de devoir en faire bien
plus que les autres à cause de leur image, n'ont en plus de cela qu'une
très faible et même inexistante marge d'erreur. Le pire dans ces
erreurs, c'est que bon nombre n'en sont pas réellement. Un festival peut
passer énormément de temps à travailler sa communication
pour qu'elle transmette les mêmes valeurs que le festival en question, en
faisant très attention aux mots ou encore au ton utilisé,
étant donné que cette communication sera faite sur les
réseaux sociaux il sera extrêmement simple pour une personne qui
n'aimera pas cette publication de le faire savoir. De plus, ces messages sont
rarement polis, pas toujours justifiés (il est très courant de
voir sur ces réseaux de la violence gratuite) mais surtout très
facilement envenimable. Ainsi, une communication appropriée peut virer
au drame. Cependant, ces cas sont loin d'être à l'origine de cette
image négative et nous pouvons plutôt les considérer comme
des conséquences.
Dans ce cas, il suffirait peut-être de trouver de
nouveaux moyens marketings et/ou de nouvelles stratégie de communication
qui aurait comme principal but de faire évoluer cette image. Concernant
les moyens marketing, les directeurs sont mitigés. Ils ne doutent pas
qu'un moyen pourrait voir le jour et grandement contribuer au
développement des festivals électro, comme par exemple un
réseau social spécialisé, cependant ils ne pensent pas que
le problème vienne du marketing et que ce n'est donc pas dans le
marketing que se trouve le moyen de pallier cette image. Cependant, les
stratégies de communication semblent bien plus appropriées aux
yeux des directeurs. A la subtilité que selon eux, ces nouvelles
stratégies de communication ne devraient pas venir des festivals, qui en
font déjà bien assez, mais bien des médias de masse non
spécialisés dans la musique, comme le JT de TF1. Il serait
grandement intéressant de voir ce que pourrait un reportage d'au moins
un de ces médias qui soit mené de manière totalement
objective, ou encore mené en collaboration avec le festival en question.
Selon eux, une fois que
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ces médias offriront une meilleure communication, celle
des festivals pourra ensuite réellement prendre de la valeur et avoir
plus d'impact positif. Malheureusement, les médias ne semblent pas y
voir d'avantages pour eux, et il est serait difficile pour les festivals d'y
remédier par eux-mêmes. De nouvelles stratégies de
communication semblent donc être le moyen approprié pour faire
évoluer l'image négative des festivals de musiques
électroniques, cependant ici encore ce ne sont pas les festivals qui
sont en mesure de faire quelque chose.
Avec tous ces résultats, quel serait donc le meilleur
moyen de faire disparaitre cette image ? Pour les festivaliers, il faudrait
augmenter la sécurité sur site, faire encore plus de
prévention concernant les stupéfiants, ou encore que les
festivals aient une communication vraiment irréprochable.
Malheureusement ces moyens sont déjà grandement utilisés
et le sont encore plus d'années en années, malheureusement ne
faire aucune erreur est quasi-impossible pour ce genre de structure lié
de près au public, d'autant que comme nous avons pu le voir quelque
chose qui ne conviendrait pas à absolument tout le monde peut être
considéré comme une erreur. Pour les directeurs et organisateurs
de festival, il faudrait que ceux qui ont une mauvaise image de ces
évènements s'y rendent, tout simplement. Il s'agirait du meilleur
moyen pour que ces gens puissent se forger leur propre opinion, quitte à
ce qu'il reste inchangé, mais ils sauront au moins définitivement
de quoi ils parlent et ne feront pas que retransmettre ce qu'ils ont entendu
dire à la télé ou ailleurs. Les directeurs sont convaincus
que ces gens se rendront ainsi compte qu'ils se trompent, et que les festivals
électro sont totalement différents des stéréotypes
qu'ils subissent. Cependant il parait difficile de faire venir ces gens de leur
plein gré. Pour cela, un moyen serait pourtant très probablement
efficace, autant selon les festivaliers que selon les directeurs, et il
s'agirait que les médias changent leur communication et leurs opinions
sur les festivals de musiques électroniques. Ce serait en effet le moyen
le plus « simple » qui permettrait de débloquer la situation
de tous les côtés, qui permettrait à la fois de ne plus
alimenter cette image négative mais également d'encourager ceux
qui le faisait à la détruire. Ainsi, peut-être qu'un jour
l'électro pourra prospérer comme le fait le rock,
c'est-à-dire sans préjugés, et surtout librement.
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