c. Les moyens pour pallier cette image
négative
Pour faire évoluer cette image, peut-être que
l'adaptation d'outils marketing existants ou bien la création de
nouveaux seraient utiles. A cela, les avis des directeurs sont mitigés.
Certains ne voient pas trop quoi faire mais ne doutent pas que de bonnes
idées pourraient émerger à tout moment, certains ont
déjà quelques idées comme par exemple des réseaux
sociaux spécialisés : « A mon avis, il peut y avoir des
réseaux sociaux qui peuvent se créer pour des plateformes
spéciales peut être qui peuvent être diffusés
à grande échelle pour des comptes rendus de tel ou tel festival
»94 et enfin certains pensent que le problème est
ailleurs : « A partir du moment où les gros médias, la
télé, en parlent d'une manière négative
forcément ça a un impact" "Donc bien sûr que les outils
marketing ont leur place, mais à partir du moment où y a pas de
reconnaissance des médias de masse, je suis pas sûr que ça
fasse avancer le schmilblick quoi... »95. Les outils marketing
ne semblent donc pas être le meilleur moyen de faire évoluer
positivement cette image, ou du moins pas à grande échelle.
Dans ce cas, peut-être que l'adaptation de
stratégie de communication existantes ou bien la création de
nouvelles pourraient être plus appropriées. Ici la réponse
est unanime et c'est un
93 CABIRO Camille, Cocréatrice du Bordeaux Open Air
Festival, France, 15/04/2021, Téléphone
94 GERARD Mickael, Directeur du Millésime Festival,
France, 12/05/2021
95 ANGENIEUX Emilie, Directrice de l'Hadra Festival,
France, 27/04/2021, Téléphone
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grand oui, cependant aux yeux des directeurs cette nouvelle
communication ne doit pas provenir des festivals. Tout d'abord, c'est l'Etat
qui pourrait s'investir un peu plus dans ce secteur : « Que les
ministères mettent en place une stratégie de directives pour
justement rassurer les élus, dire si une association vous
présente un projet sérieux bah aidez-les, accompagnez-les
»96. Mais pour la plupart ce sont les médias qui posent
problème comme le font respectivement remarquer Nicolas Cuer, Camille
Cabiro et Emilie Angenieux : « Cette image étant fondée sur
des on-dit, le moyen le plus simple d'y palier serait d'avoir une grosse
exposition sur des médias avec une grosse visibilité comme TF1,
si on y montre que tout se passe bien et qu'il y a dans les festivals
électro des gens comme tout le monde cette image évoluera »,
« Je pense pas que ce soit la manière de communiquer des festivals
qui ait besoin de changer, mais les médias eux auraient besoin de
changer un peu leur manière de communiquer pour ceux qui ne connaissent
pas le secteur mais je pense qu'ils n'y voient pas d'intérêts pour
eux. Donc oui ça aiderait l'opinion public s'il y avait des
stratégies de communication différentes mais je pense pas que ce
soit celles des festivals qui doivent changer », « Pourquoi les
festivals de musiques électro doivent en venir à se poser ces
questions alors qu'en fait on se pose pas ces questions pour un festivals de
jazz ou pour un festival de musique actuelle grand public. Nous on en arrive
à justement se dire qu'il faut aller plus loin, qu'il faut qu'on soit
hyper transparent, qu'on soit revendicateur aussi mais sincèrement je
pense qu'on se pose tous cette question dans le monde des musiques actuelles et
je trouve que encore une fois les musiques électroniques on doit encore
et toujours prouver, et encore être en avance et démontrer qu'on a
notre place ». Comme lors de la précédente étude, ce
sont encore les médias qui sont grandement pointés du doigt.
Mais alors finalement, quel serait le meilleur moyen de
pallier cette image négative ? Ici encore la réponse est unanime.
Pour les directeurs de festival, le meilleur moyen serait que tous ceux qui ont
une mauvaise image des festivals de musiques électroniques s'y rendent
au moins une fois pour voir qu'ils se trompent : « Je trouverai ça
assez intéressant que au moins une fois dans sa vie, plutôt quand
ils sont jeunes, que chaque personne assiste à un
évènement de musique électronique et le découvre de
l'intérieur, qu'il y ait un vrai temps d'échange entre nouveaux
et habitués »97, « Eh bah qu'ils viennent à
notre évènement »98, « Le moyen le plus
efficace ce serait de pouvoir attirer un public qui n'est à la base pas
concerné quoi, faire venir ces gens-là, tous ces gens qui ont une
image négative et qui vont dire ça c'est de la merde c'est de la
musique
96 GERARD Mickael, Directeur du Millésime Festival,
France, 12/05/2021
97 CABIRO Camille, Cocréatrice du Bordeaux Open Air
Festival, France, 15/04/2021, Téléphone
98 ANGENIEUX Emilie, Directrice de l'Hadra Festival,
France, 27/04/2021, Téléphone
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de drogué ou quoi que ce soit, c'est la faire venir
pour qu'ils se rendent compte par eux-mêmes que bah non, que ça
peut être un bon moment à passer »99. Si chaque
année il y a de plus en plus d'adeptes des musiques
électroniques, c'est que ce mouvement devrait au moins mériter
une considération, que l'on s'y intéresse plus en profondeur
avant de se faire un avis. Le meilleur moyen pour cela serait effectivement de
s'y rendre et de constater les choses par soi-même pour se fonder sa
propre opinion.
99 GERARD Mickael, Directeur du Millésime Festival,
France, 12/05/2021
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