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Quels outils marketing et quelles stratégies de communication employer pour transformer l'image négative des festivals de musique électronique en France ?


par Antonin Vanderriest
ECE INSEEC - BBA 2021
  

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2. Résultats de l'étude

a. Les goûts musicaux des festivaliers

Tout d'abord, je me suis intéressé au nombre de festival auxquelles se rendent les festivaliers au cours d'une année. Nous constatons que presque la moitié des festivaliers (46,6%) se rendent à 2 ou 3 festivals électro par an, et que 20,9% se rendent à 4 ou 5 festivals par an. Les festivaliers qui ne participent qu'à un seul festival par an et moins représentent 17,9% de notre échantillon, tandis que ceux participant à 6 festivals minimum par an en représentent 14,6%. Même sans comparaisons possibles avec d'autres genres musicaux, ces chiffres nous montrent bien que les décisions de se rendre en festival pour un amateur de musiques électroniques sont bien plus fréquentes (pouvant même s'apparenter à un mode de vie pour les plus gros consommateurs) qu'occasionnelles.

Pour se faire une meilleure idée, je me suis ensuite intéressé au nombre de festivals fréquenté sur une plus longue période. Entre 2017 et 2019, soit sur une période de 3 ans où les festivals n'avaient pas encore été affectés par la COVID, on constate que 38,9% de notre échantillon se sont rendus à entre 2 et 5 festivals électro. Ce pourcentage comprend donc tous ceux qui ne participent en moyenne qu'à un festival par an, ainsi que la partie basse de ceux participant à entre 2 ou 3 festivals par an. Sur

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cette même période, 26,1% de l'échantillons participent à entre 6 et 9 festivals soit la partie haute de ceux se rendant en moyenne à 2 ou 3 festivals par an. Nous avons également 14,6% de festivaliers ayant participé à entre 10 et 13 évènements sur cette période et 6,2% à entre 14 et 17 évènements, représentant ceux se rendant en moyenne à entre 4 et 5 festivals par an. Enfin, tandis que sur l'ensemble de l'échantillons seulement 4,4% ne se sont rendu qu'à un festival maximum sur cette période de 3 ans, 9,8% en ont fréquenté plus de 18. Ces données concordent plutôt bien avec les moyennes de fréquentation abordées à la question précédente.

A la question des styles de musiques électroniques écoutés quotidiennement, on constate ici qu'un style de musique écrase tous les autres en matière de consommation par les festivaliers hors évènement. Il s'agit de la Techno avec 77,7% de l'échantillon. Arrive en seconde place la House avec 54,2%. Ces résultats font sens avec la partie théorique abordée dans la première partie de ce mémoire, la Techno et la House étant les premiers styles de musique électro s'étant sortis du milieu underground en France. Cependant, cette deuxième place se joue de peu puisque le 3e style le plus écouté est la Trance/Psy-Trance/Goa (certains pourraient contester cette association de styles musicaux, mais elles sont assez de similitudes pour être associées) avec 53,6%. Ce résultat est marquant par sa forte présence, d'autant plus que le style Trance n'est pas particulièrement présent dans le milieu underground (rave/free parties) et n'est pas spécialement sur-représenté dans les festival Français bien qu'il soit quasi impossible de ne pas en entendre dans un festival électronique. Cependant, dans beaucoup d'autres pays d'Europe, mais également en Moyen-Orient et en Amérique du Sud ce style est très présent et jouit de nombres de festivals lui étant exclusivement dédié. C'est notamment le cas de l'Hadra festival en France bien qu'il n'ait pas la notoriété de ses homologues européens. La Trance est cependant l'un des styles d'électro pouvant être qualifié des plus « doux » aux oreilles des novices de la musique électronique tout en étant très apprécié des amateurs, ce qui peut donc expliquer ce pourcentage élevé. En 4e position se trouve l'Acid/Acidcore avec 45%. Ce chiffre est également étonnant, et peu potentiellement être faussé. Tout d'abord, l'Acidcore est un style présent en très grande majorité dans le milieu underground (free parties principalement) et est d'ailleurs l'un des plus populaire dans ce milieu, cependant il est très difficilement associable à la Techno ou encore à la Trance, et il serait probable qu'une grande partie des consommateurs de ces deux styles ne consomme que très peu voire pas du tout d'Acidcore. Cela pourrait s'expliquer par une grande part d'amateurs underground dans ce questionnaire, rendant donc ce pourcentage totalement légitime. Cependant, c'est l'Acid qui pourrait porter à confusion. Ce style se caractérisant par des tonalités spécifiques, il peut en réalité être couplé à beaucoup de styles et pourra notamment

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donner l'Acid-House ou encore l'Acid-Techno, qui ne sont pas des styles underground comme l'Acidcore. Dans ce cas, si des personnes ayant voté pour la Techno et/ou la House ont également voté pour l'Acid en pendant aux styles de l'Acid-Techno ou l'Acid-House, ce pourcentage peut donc être faussé. Je ne me suis malheureusement rendu compte trop tard de ce risque et je n'ai pas pu y remédier. Dans tous les cas l'Acid reste assez particulier et est foncièrement reconnaissable malgré des variations de style, donc même faussé ce pourcentage reste cohérent. Ensuite, pour les styles se situant entre 32% et 36,6%, bien que certains soient underground et d'autres non il s'agit de styles écoutés bien que ce ne soient pas forcément les plus populaires. Enfin, pour tous les autres il peut s'agir soit de styles « de niche » (en France tout du moins) comme la Dubstep ou la Drum'n'Bass, de styles étant surtout populaire dans les pays voisins comme le Gabber, la Frenchcore et la Hardcore (bien que ce style soit également assez présent dans les free parties françaises) ou encore de styles jugés trop commerciaux pour des amateurs d'électro, à l'instar de l'EDM étant les musiques électroniques grand public passant à la radio.

Quand nous demandons aux festivaliers les styles d'électro qu'ils souhaitent le plus écouter en festival, au lieu de faire ressortir les styles les plus désirés en festivals se sont les styles les moins désirés qui sont le plus visible. Ainsi, avec une grosse majorité de 74%, les festivaliers ne souhaitent pas retrouver d'EDM en festival de musique électro, soit pas de musique commerciale. Ensuite, en lien avec les résultats obtenus à la question précédente, ce sont les styles « de niche » (Raggaetek, Drum'n'Bass, Dubstep) et les styles populaires dans les pays voisins (Gabber, Frenchcore, Hardstyle) qui sont le moins attendus dans les festivals se situant tous entre 58,8% et 68,2% des styles que les festivaliers veulent le moins écouter dans ces

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évènements. Pour les autres styles, on observe une petite partie de l'échantillons qui ne semble pas accorder une si grande importance à leur présence ou non, puisque l'indifférence des festivaliers pour chaque style ne varie que de 21,4% à 26,8% de volonté d'écoute en festival. Cependant, deux styles sortent du lot. Tout d'abord la Trance/Psy-Trance/Goa avec 44,2% de l'échantillon souhaitant retrouver ce style en festival, et la Techno avec 59,1%. Ces données correspondent à la réalité puisqu'en France, le style d'électro que l'on peut le plus retrouver en exclusivité dans un festival est la Techno, suivi de la Trance qui bien que ne comptant que très peu de festivals français lui étant exclusivement dédiés, peut se réjouir d'être présent (à plus ou moins grande échelle) dans quasiment tous les festivals électro français.

Quand l'on demande aux festivaliers s'ils se rendent uniquement en festival de musiques électroniques, on observe que seulement 32,2% de l'échantillon ne se rend qu'exclusivement en festival de musiques électro. Parmi ces 307 personnes, les explications sont toutes presque identiques : ils préfèrent l'ambiance des festivals électro à l'ambiance des autres festivals, et ventent la large gamme de styles musicaux que l'on peut y trouver. Moins nombreux, certains abordent également un prix plus abordable comparé à des évènements d'autres genres musicaux.

Une bonne majorité, représentant 67,8% de l'échantillon, ne se rend pas uniquement en festival de musiques électroniques. Pour ces 645 personnes, nous retrouvons ici encore des explications presque identiques : ils n'écoutent pas uniquement des musiques électroniques et aiment la diversité, l'ambiance festival en général (qui dénote donc apparemment de l'expérience d'un festival exclusivement électro) est toujours plaisante, et ils ne veulent pas se limiter qu'à un seul genre musical qui réduirait leur champ des possibles en matière d'expériences festivalières et de rencontres. Une grosse partie de ces 67,8% précise cependant ne pas se rendre en festival si les musiques électroniques ne sont pas un minimum représentées. Les free parties ont également été abordés, car on y retrouve des styles qui ne sont pas ou rarement présent même dans des festivals exclusivement électro, mais également pour l'expérience encore différente des festivals. Quoi qu'il en soit, pour ces 645 personnes ne se rendant pas uniquement en festival électro il est intéressant de se demander quels sont les genres principaux des autres festivals dans lesquels ils se rendent. On peut observer que trois genres musicaux dominent. Le Rap étant le genre musical le plus consommé en France, il serait

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logique que ce soit le genre possédant la plus grande part mais il se retrouve en réalité en troisième position avec 20,9%, derrière le Reggae/Ska (21,2%) et le Rock (27,9%). Cependant, parmi ces 67,8%, on constate que pour 81% d'entre eux ce sont les festivals de musiques électroniques qu'ils fréquentent le plus.

A la question de comment il est amené à entendre parler d'un festival, et faisant encore une fois lien avec la partie théorique, c'est par les réseaux sociaux des festivals que 93,9% de l'échantillon entend parler d'un festival. Un autre moyen qui pourrait paraitre plus surprenant est le bouche à oreille (78,8%). Il apparait donc que les festivaliers discutent beaucoup entre eux de leurs expériences et se font donc mutuellement découvrir des festivals. Ces moyens sont les deux plus représentés, étant largement plus utilisés que d'autres mais qui restent cependant indispensable comme les artistes représentant 40,5% (bien que ce moyen passe également par les réseaux sociaux, dans le sens où l'artiste communique sur ses réseaux les festivals dans lesquels il sera présent), les autres festivals (34,7%) ou encore les affiches (31,5%). Il s'agit des moyens les plus utilisés, la presse écrite (12%) étant plutôt destinée aux localités et aux professionnels qu'aux festivaliers (quasiment tous présents uniquement sur les réseaux sociaux), et les médias télévisés (2,2%) n'étant pas du tout adaptés.

Si l'on recherche les critères sur lesquels se basent les festivaliers pour choisir un festival parmi les autres, ici encore il est aussi bien possible de voir ce qui motive que ce qui importe peu pour les festivaliers. Nous pouvons donc constater au moins trois critères qui ne semble pas si importants à leurs yeux. Tout d'abord nous avons les activités hors musique avec 60,7% de l'échantillon qui n'y apporte pas ou peu d'intérêt. Cela montre bien que même si un festival se doit d'être différent et de proposer diverses activités pour faire vivre pleinement une expérience, ce n'est pas ce qui fera la différence au moment la décision d'achat et l'offre centrale reste musicale comme l'implique les 62% et les 54,7% de notre échantillon qui se basent beaucoup ou principalement sur respectivement les styles représentés et les têtes d'affiche qu'ils retrouveront en festival pour savoir lequel ou lesquels choisir. Ensuite, la distance du festival par rapport au domicile ne semble pas non plus décisive puisque 56,3% de l'échantillon n'y apporte pas ou peu d'importance. Enfin, le dernier critère est intéressant, il s'agit de la taille du festival. Comme abordé dans la partie théorique, il semble que pour les festivaliers un grand évènement ne soit pas forcément synonyme d'expérience de qualité, puisque pour 46,5% de notre échantillon la taille d'un festival n'importe peu ou pas du tout. Bien que ces critères soient ceux qui semblent le moins décisifs dans la prise de décision finale des festivaliers, il est tout de même intéressant de noter que le prix (43,9%), les avis (43,8%) ainsi que la présence d'un camping (42,5%) ne

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semblent pas non plus être si importants aux yeux des festivaliers. Concernant les critères primordiaux, en plus des styles représentés et des têtes d'affiche, nous retrouvons également l'ambiance qui semble aussi importante que les styles présents avec 62% de l'échantillon qui se basent beaucoup ou principalement sur l'ambiance du festival. Ces résultats sont en accords avec la partie théorique, prouvant que les festivaliers recherchent avant tout une expérience lors de ces évènements. Les autres critères sont équilibrés et dépendant des goûts de chacun à l'instar des valeurs défendues, de la durée et de l'environnement du festival qui bien qu'étant des critères non négligeables compte autant de festivaliers y accordant de l'importance que de festivaliers ne leur en accordant pas.

Quand l'on demande aux membres de notre échantillon s'ils se sont déjà rendu en free party, 75,1% de l'échantillon a répondu oui. Il me semble donc nécessaire de préciser que ce questionnaire n'a volontairement pas été diffusé sur des groupes d'amateurs de free parties mais uniquement sur des groupes de festivaliers et d'amateurs de musiques électroniques. Bien qu'ici aucune donnée ne puisse prouver qu'une communauté de festivaliers soit plus susceptible de s'intéresser aux free parties plutôt qu'une communauté de teufeurs ne soit susceptible de s'intéresser aux festivals, de par l'origine de la musique électronique ainsi que le cadre légal ou illégal il semble que beaucoup de festivaliers soient un jour amenés à vouloir vivre l'expérience de la free party. Encore une fois, aucune donnée ne permet de réfuter la possibilité qu'une majorité d'adeptes des festivals n'aient pas d'abord découvert les musiques électroniques en free party pour ensuite privilégier les festivals. Avec cette question nous pouvons seulement démontrer qu'un lien fort et établi existe entre festivals électro et free parties.

Quand nous demandons aux festivaliers s'ils ont l'impression que les festivals électro ont une image négative, nous pouvons constater que la majorité de notre échantillon (52,6%) est plutôt d'accord pour attester de l'image négative que subissent les festivals électro, cette part de l'échantillon monte même à 64,3% si l'on y ajoute ceux qui sont totalement d'accord avec cela. Il est tout de même intéressant que dans notre échantillon, 35,7% ne sont pas ou pas du tout d'accord. Bien qu'il aurait été intéressant de savoir pourquoi, j'ai préféré centrer la suite de mon questionnaire sur la part de l'échantillon ressentant cette image négative.

Pour cette partie uniquement, qui concernera l'image négative des festivals de musiques électroniques, la taille de l'échantillon est réduite à 612 puisque les 340 personnes représentants

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway