2. Résultats de l'étude
a. Les goûts musicaux des festivaliers
Tout d'abord, je me suis intéressé au nombre de
festival auxquelles se rendent les festivaliers au cours d'une année.
Nous constatons que presque la moitié des festivaliers (46,6%) se
rendent à 2 ou 3 festivals électro par an, et que 20,9% se
rendent à 4 ou 5 festivals par an. Les festivaliers qui ne participent
qu'à un seul festival par an et moins représentent 17,9% de notre
échantillon, tandis que ceux participant à 6 festivals minimum
par an en représentent 14,6%. Même sans comparaisons possibles
avec d'autres genres musicaux, ces chiffres nous montrent bien que les
décisions de se rendre en festival pour un amateur de musiques
électroniques sont bien plus fréquentes (pouvant même
s'apparenter à un mode de vie pour les plus gros consommateurs)
qu'occasionnelles.
Pour se faire une meilleure idée, je me suis ensuite
intéressé au nombre de festivals fréquenté sur une
plus longue période. Entre 2017 et 2019, soit sur une période de
3 ans où les festivals n'avaient pas encore été
affectés par la COVID, on constate que 38,9% de notre échantillon
se sont rendus à entre 2 et 5 festivals électro. Ce pourcentage
comprend donc tous ceux qui ne participent en moyenne qu'à un festival
par an, ainsi que la partie basse de ceux participant à entre 2 ou 3
festivals par an. Sur
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cette même période, 26,1% de
l'échantillons participent à entre 6 et 9 festivals soit la
partie haute de ceux se rendant en moyenne à 2 ou 3 festivals par an.
Nous avons également 14,6% de festivaliers ayant participé
à entre 10 et 13 évènements sur cette période et
6,2% à entre 14 et 17 évènements, représentant ceux
se rendant en moyenne à entre 4 et 5 festivals par an. Enfin, tandis que
sur l'ensemble de l'échantillons seulement 4,4% ne se sont rendu
qu'à un festival maximum sur cette période de 3 ans, 9,8% en ont
fréquenté plus de 18. Ces données concordent plutôt
bien avec les moyennes de fréquentation abordées à la
question précédente.
A la question des styles de musiques électroniques
écoutés quotidiennement, on constate ici qu'un style de musique
écrase tous les autres en matière de consommation par les
festivaliers hors évènement. Il s'agit de la Techno avec 77,7% de
l'échantillon. Arrive en seconde place la House avec 54,2%. Ces
résultats font sens avec la partie théorique abordée dans
la première partie de ce mémoire, la Techno et la House
étant les premiers styles de musique électro s'étant
sortis du milieu underground en France. Cependant, cette deuxième place
se joue de peu puisque le 3e style le plus écouté est
la Trance/Psy-Trance/Goa (certains pourraient contester cette association de
styles musicaux, mais elles sont assez de similitudes pour être
associées) avec 53,6%. Ce résultat est marquant par sa forte
présence, d'autant plus que le style Trance n'est pas
particulièrement présent dans le milieu underground (rave/free
parties) et n'est pas spécialement sur-représenté dans les
festival Français bien qu'il soit quasi impossible de ne pas en entendre
dans un festival électronique. Cependant, dans beaucoup d'autres pays
d'Europe, mais également en Moyen-Orient et en Amérique du Sud ce
style est très présent et jouit de nombres de festivals lui
étant exclusivement dédié. C'est notamment le cas de
l'Hadra festival en France bien qu'il n'ait pas la notoriété de
ses homologues européens. La Trance est cependant l'un des styles
d'électro pouvant être qualifié des plus « doux »
aux oreilles des novices de la musique électronique tout en étant
très apprécié des amateurs, ce qui peut donc expliquer ce
pourcentage élevé. En 4e position se trouve
l'Acid/Acidcore avec 45%. Ce chiffre est également étonnant, et
peu potentiellement être faussé. Tout d'abord, l'Acidcore est un
style présent en très grande majorité dans le milieu
underground (free parties principalement) et est d'ailleurs l'un des plus
populaire dans ce milieu, cependant il est très difficilement associable
à la Techno ou encore à la Trance, et il serait probable qu'une
grande partie des consommateurs de ces deux styles ne consomme que très
peu voire pas du tout d'Acidcore. Cela pourrait s'expliquer par une grande part
d'amateurs underground dans ce questionnaire, rendant donc ce pourcentage
totalement légitime. Cependant, c'est l'Acid qui pourrait porter
à confusion. Ce style se caractérisant par des tonalités
spécifiques, il peut en réalité être couplé
à beaucoup de styles et pourra notamment
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donner l'Acid-House ou encore l'Acid-Techno, qui ne sont pas
des styles underground comme l'Acidcore. Dans ce cas, si des personnes ayant
voté pour la Techno et/ou la House ont également voté pour
l'Acid en pendant aux styles de l'Acid-Techno ou l'Acid-House, ce pourcentage
peut donc être faussé. Je ne me suis malheureusement rendu compte
trop tard de ce risque et je n'ai pas pu y remédier. Dans tous les cas
l'Acid reste assez particulier et est foncièrement reconnaissable
malgré des variations de style, donc même faussé ce
pourcentage reste cohérent. Ensuite, pour les styles se situant entre
32% et 36,6%, bien que certains soient underground et d'autres non il s'agit de
styles écoutés bien que ce ne soient pas forcément les
plus populaires. Enfin, pour tous les autres il peut s'agir soit de styles
« de niche » (en France tout du moins) comme la Dubstep ou la
Drum'n'Bass, de styles étant surtout populaire dans les pays voisins
comme le Gabber, la Frenchcore et la Hardcore (bien que ce style soit
également assez présent dans les free parties françaises)
ou encore de styles jugés trop commerciaux pour des amateurs
d'électro, à l'instar de l'EDM étant les musiques
électroniques grand public passant à la radio.
Quand nous demandons aux festivaliers les styles
d'électro qu'ils souhaitent le plus écouter en festival, au lieu
de faire ressortir les styles les plus désirés en festivals se
sont les styles les moins désirés qui sont le plus visible.
Ainsi, avec une grosse majorité de 74%, les festivaliers ne souhaitent
pas retrouver d'EDM en festival de musique électro, soit pas de musique
commerciale. Ensuite, en lien avec les résultats obtenus à la
question précédente, ce sont les styles « de niche »
(Raggaetek, Drum'n'Bass, Dubstep) et les styles populaires dans les pays
voisins (Gabber, Frenchcore, Hardstyle) qui sont le moins attendus dans les
festivals se situant tous entre 58,8% et 68,2% des styles que les festivaliers
veulent le moins écouter dans ces
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évènements. Pour les autres styles, on observe
une petite partie de l'échantillons qui ne semble pas accorder une si
grande importance à leur présence ou non, puisque
l'indifférence des festivaliers pour chaque style ne varie que de 21,4%
à 26,8% de volonté d'écoute en festival. Cependant, deux
styles sortent du lot. Tout d'abord la Trance/Psy-Trance/Goa avec 44,2% de
l'échantillon souhaitant retrouver ce style en festival, et la Techno
avec 59,1%. Ces données correspondent à la réalité
puisqu'en France, le style d'électro que l'on peut le plus retrouver en
exclusivité dans un festival est la Techno, suivi de la Trance qui bien
que ne comptant que très peu de festivals français lui
étant exclusivement dédiés, peut se réjouir
d'être présent (à plus ou moins grande échelle) dans
quasiment tous les festivals électro français.
Quand l'on demande aux festivaliers s'ils se rendent
uniquement en festival de musiques électroniques, on observe que
seulement 32,2% de l'échantillon ne se rend qu'exclusivement en festival
de musiques électro. Parmi ces 307 personnes, les explications sont
toutes presque identiques : ils préfèrent l'ambiance des
festivals électro à l'ambiance des autres festivals, et ventent
la large gamme de styles musicaux que l'on peut y trouver. Moins nombreux,
certains abordent également un prix plus abordable comparé
à des évènements d'autres genres musicaux.
Une bonne majorité, représentant 67,8% de
l'échantillon, ne se rend pas uniquement en festival de musiques
électroniques. Pour ces 645 personnes, nous retrouvons ici encore des
explications presque identiques : ils n'écoutent pas uniquement des
musiques électroniques et aiment la diversité, l'ambiance
festival en général (qui dénote donc apparemment de
l'expérience d'un festival exclusivement électro) est toujours
plaisante, et ils ne veulent pas se limiter qu'à un seul genre musical
qui réduirait leur champ des possibles en matière
d'expériences festivalières et de rencontres. Une grosse partie
de ces 67,8% précise cependant ne pas se rendre en festival si les
musiques électroniques ne sont pas un minimum
représentées. Les free parties ont également
été abordés, car on y retrouve des styles qui ne sont pas
ou rarement présent même dans des festivals exclusivement
électro, mais également pour l'expérience encore
différente des festivals. Quoi qu'il en soit, pour ces 645 personnes ne
se rendant pas uniquement en festival électro il est intéressant
de se demander quels sont les genres principaux des autres festivals dans
lesquels ils se rendent. On peut observer que trois genres musicaux dominent.
Le Rap étant le genre musical le plus consommé en France, il
serait
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logique que ce soit le genre possédant la plus grande
part mais il se retrouve en réalité en troisième position
avec 20,9%, derrière le Reggae/Ska (21,2%) et le Rock (27,9%).
Cependant, parmi ces 67,8%, on constate que pour 81% d'entre eux ce sont les
festivals de musiques électroniques qu'ils fréquentent le
plus.
A la question de comment il est amené à entendre
parler d'un festival, et faisant encore une fois lien avec la partie
théorique, c'est par les réseaux sociaux des festivals que 93,9%
de l'échantillon entend parler d'un festival. Un autre moyen qui
pourrait paraitre plus surprenant est le bouche à oreille (78,8%). Il
apparait donc que les festivaliers discutent beaucoup entre eux de leurs
expériences et se font donc mutuellement découvrir des festivals.
Ces moyens sont les deux plus représentés, étant largement
plus utilisés que d'autres mais qui restent cependant indispensable
comme les artistes représentant 40,5% (bien que ce moyen passe
également par les réseaux sociaux, dans le sens où
l'artiste communique sur ses réseaux les festivals dans lesquels il sera
présent), les autres festivals (34,7%) ou encore les affiches (31,5%).
Il s'agit des moyens les plus utilisés, la presse écrite (12%)
étant plutôt destinée aux localités et aux
professionnels qu'aux festivaliers (quasiment tous présents uniquement
sur les réseaux sociaux), et les médias
télévisés (2,2%) n'étant pas du tout
adaptés.
Si l'on recherche les critères sur lesquels se basent
les festivaliers pour choisir un festival parmi les autres, ici encore il est
aussi bien possible de voir ce qui motive que ce qui importe peu pour les
festivaliers. Nous pouvons donc constater au moins trois critères qui ne
semble pas si importants à leurs yeux. Tout d'abord nous avons les
activités hors musique avec 60,7% de l'échantillon qui n'y
apporte pas ou peu d'intérêt. Cela montre bien que même si
un festival se doit d'être différent et de proposer diverses
activités pour faire vivre pleinement une expérience, ce n'est
pas ce qui fera la différence au moment la décision d'achat et
l'offre centrale reste musicale comme l'implique les 62% et les 54,7% de notre
échantillon qui se basent beaucoup ou principalement sur respectivement
les styles représentés et les têtes d'affiche qu'ils
retrouveront en festival pour savoir lequel ou lesquels choisir. Ensuite, la
distance du festival par rapport au domicile ne semble pas non plus
décisive puisque 56,3% de l'échantillon n'y apporte pas ou peu
d'importance. Enfin, le dernier critère est intéressant, il
s'agit de la taille du festival. Comme abordé dans la partie
théorique, il semble que pour les festivaliers un grand
évènement ne soit pas forcément synonyme
d'expérience de qualité, puisque pour 46,5% de notre
échantillon la taille d'un festival n'importe peu ou pas du tout. Bien
que ces critères soient ceux qui semblent le moins décisifs dans
la prise de décision finale des festivaliers, il est tout de même
intéressant de noter que le prix (43,9%), les avis (43,8%) ainsi que la
présence d'un camping (42,5%) ne
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semblent pas non plus être si importants aux yeux des
festivaliers. Concernant les critères primordiaux, en plus des styles
représentés et des têtes d'affiche, nous retrouvons
également l'ambiance qui semble aussi importante que les styles
présents avec 62% de l'échantillon qui se basent beaucoup ou
principalement sur l'ambiance du festival. Ces résultats sont en accords
avec la partie théorique, prouvant que les festivaliers recherchent
avant tout une expérience lors de ces évènements. Les
autres critères sont équilibrés et dépendant des
goûts de chacun à l'instar des valeurs défendues, de la
durée et de l'environnement du festival qui bien qu'étant des
critères non négligeables compte autant de festivaliers y
accordant de l'importance que de festivaliers ne leur en accordant pas.
Quand l'on demande aux membres de notre échantillon
s'ils se sont déjà rendu en free party, 75,1% de
l'échantillon a répondu oui. Il me semble donc nécessaire
de préciser que ce questionnaire n'a volontairement pas
été diffusé sur des groupes d'amateurs de free parties
mais uniquement sur des groupes de festivaliers et d'amateurs de musiques
électroniques. Bien qu'ici aucune donnée ne puisse prouver qu'une
communauté de festivaliers soit plus susceptible de s'intéresser
aux free parties plutôt qu'une communauté de teufeurs ne soit
susceptible de s'intéresser aux festivals, de par l'origine de la
musique électronique ainsi que le cadre légal ou illégal
il semble que beaucoup de festivaliers soient un jour amenés à
vouloir vivre l'expérience de la free party. Encore une fois, aucune
donnée ne permet de réfuter la possibilité qu'une
majorité d'adeptes des festivals n'aient pas d'abord découvert
les musiques électroniques en free party pour ensuite privilégier
les festivals. Avec cette question nous pouvons seulement démontrer
qu'un lien fort et établi existe entre festivals électro et free
parties.
Quand nous demandons aux festivaliers s'ils ont l'impression
que les festivals électro ont une image négative, nous pouvons
constater que la majorité de notre échantillon (52,6%) est
plutôt d'accord pour attester de l'image négative que subissent
les festivals électro, cette part de l'échantillon monte
même à 64,3% si l'on y ajoute ceux qui sont totalement d'accord
avec cela. Il est tout de même intéressant que dans notre
échantillon, 35,7% ne sont pas ou pas du tout d'accord. Bien qu'il
aurait été intéressant de savoir pourquoi, j'ai
préféré centrer la suite de mon questionnaire sur la part
de l'échantillon ressentant cette image négative.
Pour cette partie uniquement, qui concernera l'image
négative des festivals de musiques électroniques, la taille de
l'échantillon est réduite à 612 puisque les 340 personnes
représentants
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