L'impact de la zone de libre-échange sur la coopération internationale de la RDCpar Tim MBOMBO KASANKIDI MBOKAS Université officielle de Mbujimayi - Graduat 2009 |
1.2. Le potentiel minierLes civilisations précoloniales avaient déjà permis d'avoir une certaine connaissance des ressources minières du Congo, bien que largement insuffisante. Mais c'est avec la mise en valeur coloniale qu'il a été possible d'avoir une idée plus ou moins complète de ces ressources, de celles qui sont exploitées et de certaines de celles qui ne sont pas encore. Il est vrai que les recherches géologiques ultérieures montreront sans doute l'existence d'autres gisements miniers dans le sous-sol congolais. La production minière qui a commencé, vola plus d'un siècle a joué un rôle important de la gestion économique de la RDC durant l'époque coloniale et après l'indépendance jusqu'à la fin des années 1980. En effet, le sous-sol de la RDC compte parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie ; étant donné cet avantage naturel, la défaillance de l'économie de la RDC est généralement attribuée à la « malédiction des ressources naturelles » (maladie hollandaise).75(*) La RDC possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces derniers est exploitée : le cuivre, le cobalt, l'argent, l'uranium, le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l'or, l'étain, le tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le coltan. Les réserves sont très importantes, ainsi le pays possède la deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10% du total recensé sur la planète et surtout les plus importantes réserves de cobalt (près de 50%). Les recettes d'exportations minières atteignaient en 1990 environ un milliard de dollars américains.76(*) Dans cette perspective,MULUMBA LUKOJI estime que l'importance des ressources minières nationales montre à suffisance pourquoi le Zaïre (RDC) considère le développement de ce secteur comme un élément capital dans sa politique de transformation économique et sociale ; àpreuve, différents projets et développements réalisés par le pays depuis son indépendance en 1960, ont été financés principalement par les ressources provenant du secteur minier et plus particulièrement du secteur cuprifère.77(*) La RDC a pu maintenir un niveau de production minière qui le mettait au rang de premier producteur mondial du diamant industriel ;premier producteur mondial du cobalt, sixième producteur mondial du cuivre, septième producteur de l'étain, huitième producteur mondial du zinc, neuvième producteur mondial de manganèse, douzième producteur mondial du calcium, etc...l'immensité de ressources minières du pays est telle qu'on l'a appelé avec raison « scandale géologique ».78(*) La GECAMINES est l'exemple patent, avec une concession minière de plus de 18.800 km2pour le cuivre, était la principale entreprise minière du pays et fournissait en 1980 environ 66% des recettes budgétaires de l'Etat et 70% de ses recettes d'exportation. Elle jouait un rôle social et économique important pour beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) se trouvant dans sa périphérie. Pendant plus de 30 ans cette entreprise a été le poumon de l'économie congolaise ; elle était citée parmi les plus grands employeurs de la RDC. A côté de ce géant on trouvait des groupes de moindre importance : Zaïre-Etain (détenu à 50-50 par l'Etat et par Géomines belge) qui exploitait la cassitérite (aujourd'hui disparue) ; l'Office des mines d'or de Kilo Moto (OKIMO), société d'Etat assurant l'extraction de l'or ; la société Minière de Bakwanga (MIBA) avec une contribution de l'ordre de 20% à celle de la GECAMINES dans les années 1980 dans sa production de diamant. Mais aujourd'hui la réalité n'est plus la même, toutes ces entreprises sont des canards boiteux,leurs productions minières se sont effondrées avec elle, cela dû à la mauvaise gestion partant des autorités politiques jusqu'aux mandataires chargés de diriger ces entreprises, c'est pourquoi nous préconisons que la justice fasse son travail et des parts de responsabilités soient établis et des sanctions s'en suivent à l'égard des tous les coupables pour servir de modèle à ceux qui viendront après eux ;mais comme l'impunité bat son plein en RDC, c'est la raison pour laquelle toutes les entreprises publiques sont entrain de fermer chaque fois. La production de la GECAMINES en cuivre est passée de 465.000 tonnes avec un prix de 2.855 USD la tonne (en 1990) à 19.000 tonnes avec un prix de 18.000 USD la tonne (en 2002) entraînant des conséquences graves sur l'économie et sur la situation sociale. Les mesures de restriction et de libéralisation du secteur minier prises depuis 2004 sur l'ensemble du territoire national n'ont rien donné,d'autant plus qu'on a assisté à l'expropriation des terres des paysans au profit de nouvelles concessions minières, à la fraude généralisée et aux contrats léonins. Une commission d'experts nationaux à l'initiative du gouvernement avec l'appui des services internationaux spécialisés a été mise en place afin d'enquêter sur les différents contrats signés avec les multinationales ; un pré-rapport a été établi et formule que l'Etat a été bradé et spolié avec la complicité de plus hautes autorités ; tous ces contrats sont donc sujets à une revisitation.79(*) * 75www.google.org * 76 S.A. Wikipédia/exploitation.org * 77 MULUMBA, L., op.cit., p.7 * 78 MBAYA, K.J., op.cit., p.11 * 79 MUNSALA, B., Des milliards USD à la portée de la RDC, in Journal l'observateur, n°2804, 28 janvier 2008 |
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