SECTION I : Potentiel énergétique et
atouts du brut du golfe de guinée
Troisième région mondiale productrice de
pétrole, l'Afrique détient 10% (Kounou Michel ; 2006 : 16) des
réserves mondiales et connaît depuis quelques temps une
véritable ruée de la part des grands pays industrialisés.
En effet, longtemps située dans un « angle mort » de la
politique extérieure des principaux pays consommateurs (Etats-Unis,
Chine, Japon), elle est aujourd'hui l'objet d'un véritable assaut. Jadis
écartée des enjeux géostratégiques et des jeux des
grandes puissances, l'Afrique en général et le golfe de
guinée en particulier est devenu l'objet de convoitises des puissances
consommatrices de pétrole.
Avant de procéder à une étude des
différents atouts du brut du golfe de guinée (paragraphe 2), il
serait judicieux au préalable de présenter le potentiel
énergétique de cette sous région (paragraphe 1).
Paragraphe 1 : Le potentiel énergétique
du golfe de guinée
Doté d'un potentiel énergétique
important et de sources d'énergies diverses et variées
(pétrole, gaz, biomasse, etc.), le golfe de guinée, jadis
réputé pour la qualité de ses produits agricoles, est
devenu depuis quelques années un véritable eldorado
pétrolier (Ntuda Ebode ; 2004 : 44). Dans un contexte international
marqué entre autre par la dépendance
énergétique
des pays industrialisés (Etats-Unis, Chine, Japon,
Union Européenne), le golfe de guinée regorge d'un pétrole
non seulement réputé pour sa qualité, mais aussi et
surtout des réserves en pleine croissance (A). Par ailleurs, le volume
de la production y est particulièrement élevé
(B).
A- Des réserves de plus en plus impïrtantes
La région du golfe de guinée, où se
concentre l'essentiel des réserves d'Afrique subsaharienne, est devenue
depuis quelques années l'une des zones-phares de la scène
pétrolière mondiale. Certes, elle n'est pas un " nouveau
Moyen-Orient ", mais les réserves prouvées dans l'ensemble des
pays de la région sont sans cesse revues à la hausse. Elles
s'élèvent aujourd'hui à 55milliards de barils, soit 4.8%
des réserves mondiales (Copinschi P. ; Noel Pierre. ; 2005 :
29).
L'Afrique subsaharienne, le golfe de guinée en
particulier, compte des Etats détenteurs de pétrole ou en devenir
dont les fonds terrestres et marins regorgent d'importantes réserves de
pétrole brut. C'est par exemple le cas du Nigeria, de l'Angola et de la
guinée Equatoriale.
Le Nigeria est de loin le pays détenteur de
pétrole le plus important d'Afrique subsaharienne. Ses réserves
prouvées sont passées de 31,5 milliards de tonnes en
décembre 2002 à 35,2 milliards en avril 2005 (Kounou Michel ;
2006 : 33). Elles sont si importantes qu'elles représentent plus du
double des réserves des autres Etats africains détenteurs (Kounou
Michel ; 2006 : 33). En fin 2006, les réserves du Nigeria
s'élevaient à environ 36,2 milliards de barils (Poissonnier H. ;
Huissoud J. M ; 2008 : 20).
L'Angola quant à lui est un autre géant
pétrolier africain, ses réserves s'élevaient en 2006
à 9 milliards de barils (Poissonnier H. ; Huissoud J. M ; 2008 : 20).
Aux dernières évaluations, les réserves angolaises
s'élevaient à 12 milliards de barils20(*).
Pour ce qui est de la guinée Equatoriale, ses
réserves étaient estimées, en fin 2006, à 1,8
milliards de barils (Poissonnier H. ; Huissoud J. M ; 2008 : 20).
Tableau n° 3 :
Productions et réserves d'hydrocarbures en Afrique (fin 2006)
Pétrole
|
Gaz
|
Pays
|
Réserv e milliar ds de barils
|
% mondi al
|
Réserv es en années de prod.
|
Prod. Millie rs de barils/ j
|
% mondi al
|
Réserv es (billion s de m3)
|
% mondi al
|
Réserv es en années
|
Prod. Milliar ds M3
|
% mondi al
|
Algérie
|
12.3
|
1.00 %
|
16.8
|
2005
|
2.20 %
|
4.5
|
2.50 %
|
53.2
|
84.5
|
2.90
|
Angola
|
9
|
0.70%
|
17.6
|
1409
|
1.80 %
|
|
|
|
|
|
Autre
|
0.6
|
0.10 %
|
24.6
|
68
|
0.10 %
|
1.21
|
0.70 %
|
100+
|
8.2
|
0.30
|
Cameroun
|
|
|
|
63
|
0.10
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
|
|
Egypte
|
3.7
|
0.30 %
|
15
|
678
|
0.80 %
|
1.94
|
1.10 %
|
43.3
|
44.8
|
1.60
|
0Gabon
|
2.1
|
20 %
|
25.3
|
232
|
0.30 %
|
|
|
|
|
|
Guinée Equatoria le
|
1.8
|
0.10 %
|
13.8
|
358
|
0.50 %
|
|
|
|
|
|
Libye
|
41.5
|
3.40 %
|
61.9
|
1835
|
2.20 %
|
1.32
|
0.70 %
|
88.9
|
14.8
|
0.50
|
Nigeria
|
36.2
|
3.00 %
|
40.3
|
2460
|
3.00 %
|
5.21
|
2.90
|
100+
28%.2
|
|
1.00 %
|
Rep. Du Congo
le)
|
(Brazzavil%
1.9
|
0.20
|
19.9
|
262
|
0.30 %
|
|
|
|
|
|
Soudan
|
6.4
|
0.50 %
|
44.2
|
397
|
0.50 %
|
|
|
|
|
|
Tchad
|
0.9
|
0.10 %
|
16.1
|
153
|
0.20 %
|
|
|
|
|
|
Tunisie
|
0.7
|
0.10 %
|
27.5
|
69
|
0.10 %
|
|
|
|
|
|
Total Afrique
|
117.2
|
9.70 %
|
32.1
|
9990
|
12.10 %
|
14.18
|
7.80 %
|
78.6
|
180.5
|
6.3 %
|
Sïurce : Enjeux n°
36 Juillet 2008, page 20.
Dans ce tableau, nous notons que dans la plupart de pays
africains, les réserves et la production d'hydrocarbures (pétrole
et gaz naturel) sont loin d'être négligeables. En effet, 2006,
l'Afrique produisait un peu plus de 12% du pétrole mondiale et 6.3% de
gaz. Les réserves de pétrolé s'élevaient quant
à elles à 117.2 milliards de barils, soit 9.70 % des
réserves mondiales. Pour ce qui est du gaz, en cette date, les
réserves africaines s'élevaient à 14.18 millions de m3,
soit 7.80 % des réserves mondiales.
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