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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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SECTION II : la posture occidentale vis-à-vis de la démocratie en Afrique

En Afrique, la posture des démocraties occidentales vis-à-vis de la promotion des valeurs démocratiques semble prêter à confusion. En effet, en fonction des circonstances, ces dernières mènent une politique de deux poids deux mesures. De tradition libérale, on se serait attendu à ce que ces puissances mènent une politique essentiellement tournée vers la promotion de la démocratie. Seulement, inscrites dans une démarche réaliste, elles font très souvent passer la promotion de leurs intérêts stratégiques avant celle de l'idéologie libérale. C'est ce qui amène Fogue Tedom (2008 : 51) à constater que : " Dans les pays africains riches en matières premières stratégiques, les réformes démocratiques butent encore sur des considérations géostratégiques. Dans ces pays, en fonction de leurs intérêts et non sur la base des critères démocratiques, les puissances occidentales ont par leurs soutiens multiformes-directs/indirects-aux parties engagées dans la course au pouvoir, contribué à retarder l'évolution du processus démocratique ". C'est donc dire qu'en dépit de leurs prises de position apparentes en faveur de la démocratie, la promotion et la sauvegarde de leurs intérêts restent et demeurent l'objectif primordial de leur engagement sur le continent. Raison pour laquelle il serait impératif de présenter au préalable le rôle joué par l'occident en faveur de la démocratie (paragraphe1) ; avant de circonscrire les facteurs qui constituent un frein au processus de démocratisation en Afrique (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le rôle de l'occident en faveur de la démocratie en Afrique

Les partenaires traditionnels de l'Afrique ont, de part les multiples pressions exercées sur les régimes africains, contribué directement ou indirectement à la promotion de la démocratie sur le continent. En effet, ces derniers soumettent généralement les africains à un double ajustement politique (démocratisation, respect des droits de l'Homme) et économique (bonne gouvernance, réformes structurelles) pour bénéficier de leur aide (Nkoa François Colin ; 2007 : 39). L'accord de Cotonou signé en juin 2000 et qui régit la coopération entre les pays de l'UE et 77 pays ACP, pour une durée de 20ans est un exemple de ce type de coopération conditionnée. La coopération UE-ACP telle que définie par l'accord de Cotonou dépasse le cadre étroit de la coopération économique et commerciale pour intégrer d'autres éléments considérés comme essentiels au développement et qui constituent autant de conditions pour bénéficier de l'aide communautaire. Il s'agit de la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits, le respect des droits de l'Homme, les principes démocratiques et l'Etat de droit, la bonne gestion des affaires publiques (Nkoa François Colin ; 2007 : 39). Dans le cadre de ce travail, c'est à travers les exemples de la France (A) et des Etats-Unis (B) que nous étudierons la contribution de l'occident à la promotion de la démocratie en Afrique.

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A- La France et la démïcratie en Afrique

Il est question d'étudier la contribution de la France à la promotion voire à l'enracinement d'une culture démocratique en Afrique. En effet, dans les années 1990, la France opère un changement de cap vis-à-vis de sa politique africaine, même si elle redoute la démocratisation du continent, synonyme de l'éveil de l'opinion publique africaine et de possible remise en question de ses intérêts, elle participe tout de même dans la mesure de la préservation de ses intérêts, à la vulgarisation de la démocratie sur le continent. La XVIème conférence des chefs d'Etat de France et d'Afrique de juin 1990 à la Baule en France, offre au président Français François MITTERAND l'occasion de tenter d'apaiser le courroux de l'opinion publique africaine. Lors d'une conférence de presse, il adopte une posture progressiste en totale rupture avec l'archaïsme traditionnel de la politique africaine de la France, en déclarant à propos de l'aide à l'Afrique, " C'est évident que cette aide traditionnelle, déjà ancienne, sera plus tiède en face des régimes qui se comporteraient de façon autoritaire, et qu'elle sera enthousiaste pour ceux qui franchiront ce pas avec courage et autant qu'il leur sera possible " (Fogue Tedom ; 2008 : 107). Cette approche a été plus ou moins maintenue par son successeur Jacques Chirac pour qui, "être donneur d'aide aujourd'hui, c'est en règle générale appartenir à la grande famille des nations industrialisées et démocratiques. Une famille qui a sa culture, ses solidarités et ses réflexes, notamment la bonne gouvernance, la transparence, le dialogue, la rigueur, l'efficacité. C'est pourquoi les donneurs tendent à se détourner des pays aidés qui ne respectent pas ces mêmes critères que, par ailleurs, ils s'imposent à eux-mêmes" (Mbaye Cisse ; 2007 : 14). Toutefois, il faut bien le noter, ces apparentes prises de position en faveur de la démocratie ne constituent aucunement l'objectif visé par Paris. Subrepticement, le président MITTERAND laisse l'opportunité à l'archaïsme structurant la politique africaine de son pays de réapparaitre une fois la tempête démocratique maitrisée. L'un des enjeux d'un tel discours est d'exorciser définitivement tout attachement à l'idéologie communiste et au non alignement, et surtout de disqualifier le communisme qui venait d'échouer. Ce discours entendait également briser les liens avec le communisme qui constituait un grand frein à la préservation des pré- carrés et des chasse-gardées occidentales.

Selon Fogue Tedom (2008 : 107) " l'absence de maturité politique et stratégique de l'opinion publique africaine aidant, celle-ci ne réalise pas la ruse voire la supercherie politique du président français. Elle s'enthousiasme devant ce qu'elle interprète naïvement comme une subite adhésion de la France à leur soif de liberté. Ce qu'elle retient de la Baule c'est une prise de position claire du président MITTERAND sur l'universalité de la démocratie et surtout sur la nécessité pour les régimes autoritaires africains de s'en accommoder ".

S'il est vrai comme nous venons de le voir que la France contribué à lancer l'idée de la promotion de la démocratie en Afrique, qu'elle sera la position des Etats-Unis par rapport à la diffusion de cette même démocratie sur le continent, si tant est vrai que depuis la fin de la guerre froide, ils ne cachent plus leur détermination à s'attaquer aux monopoles économiques et politiques de leurs anciens alliés Européens ? Autrement dit, dans cette offensive américaine ou dans cette nouvelle vision de leur politique africaine, qu'elle sera la place accordée à la démocratie ?

B- Les Etats-Unis et la promotion de la démocratie en Afrique

Parler de promotion de la démocratie exige un instant que l'on précise qu'il s'agit en réalité d'assistance à la consolidation démocratique. En effet, la démocratie n'est pas une apparition spontanée mais bien plus, le résultat d'un processus appelé démocratisation ; cette dernière commence avec l'ouverture du régime autoritaire qui laisse apparaître quelques fissures (Mbatchom : 2007). De ce fait, il sera davantage question d'étudier la contribution des Etats-Unis à la consolidation ou à l'enracinement de la démocratie en Afrique. Dès le début de la décennie 1990, les discours des officiels américains avaient comme leitmotiv la démocratie et le développement de l'Afrique. Ainsi, Le 25 avril 1990 M. Herman COHEN alors secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires africaines déclarait : "Reformes politiques et économiques sont étroitement liées à la croissance et au développement en Afrique " (Afrique Etats-Unis N°9 du 15 juin 1990). Le 27 octobre 1991, Nancy KASSEBAUM ; sénatrice à Washington considérait que l'Administration américaine devrait coopérer avec les Africains pour créer les conditions propices à l'épanouissement de la démocratie. Le 10 octobre 1996, le Secrétaire d'Etat M. WARREN CHRISTOPHER prononçait à ADDIS-ABEBA un discours lors du sommet de l'O.U.A. Il disait en substance que la démocratie est la seule condition pour le développement durable en Afrique (Mbatchom : 2007).

Par ailleurs, dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et l'Afrique matérialisée par l'existence de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique, plus connu sous le sigle AGOA (African growth and Opportunity Act), un certain nombre de conditions politiques sont imposées aux gouvernements africains. L'AGOA est une loi visant à promouvoir le commerce entre l'Afrique et les Etats-Unis sous la bannière de la promotion de critères politiques très sélectifs allant de la démocratisation, à la libéralisation, en passant par la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme. En effet, selon (Nkoa Colin François (2007 : 39) :

" Les avantages offerts par l'AGOA (...) font l'objet d'une évaluation et d'un contrôle par le congrès américain qui peut ainsi décider de retirer de manière unilatérale ces préférences. Ce contrôle est exercé en s'appuyant sur des éléments tels que le respect des droits de l'homme, les principes démocratiques, la bonne gouvernance. En cas de violation de ces principes, les avantages octroyés par les Etats-Unis dans le cadre de cette initiative sont retirés. La Cote d'Ivoire, la Mauritanie et l'Erythrée ont déjà ainsi été sanctionnés ".

Donc, par une politique de conditionnalité et de multiples pressions exercées sur les gouvernements africains, les Etats-Unis ont contribué à la promotion de la démocratie en Afrique. Toutefois, s'il est vrai comme nous venons de le constater que les Etats-Unis et la France ont joué, volontairement ou non, un important rôle en faveur de la démocratie en Afrique, comment comprendre leur propension à soutenir ou à promouvoir une indigénisation de la démocratie sur le continent ? Autrement dit, les prises de position américaines et françaises en faveur de la démocratie en Afrique ne sont-elles pas en réalité une simple manière de contenter l'opinion publique africaine en mal de changement ?

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci