B- Le sïutien de la Chine au régime de Luanda :
une menace pïur la paix ?
Après un peu plus de deux décennies de guerre
civile, les "blessures" à peine pansées, l'Angola risque de
retomber dans un cycle infernal de violence. En effet, le soutien de la Chine
au régime de Luanda, considéré par l'opposition comme une
sorte de bouclier, sur lequel s'appuie le gouvernement pour commettre plusieurs
exactions, risque de précipiter à nouveau le pays dans une
instabilité endémique. Mbaye Cisse (2007 : 21) affirme à
cet effet : "En Angola, pays à peine sorti d'une longue guerre civile en
1997, la Chine s'est engagée dans une vaste opération de charme
qui inquiète les observateurs. (...) Elle est accusée par
l'opposition politique de financer la campagne électorale du parti au
pouvoir, le MPLA. Sans préjuger de l'avenir des prochaines
élections, initialement prévues à l'autonome 2006 mais
encore repoussées en 2008- 2009, il n'est pas exclu que ce pays en
reconstruction ne retombe dans les démons de la violence du fait de la
capacité de la classe dirigeante à se soustraire aux critiques et
à l'arbitrage de la communauté internationale grâce
à la manne chinoise".
C'est dire que le soutien de la Chine au régime
angolais pourrait amener les dirigeants à davantage fermer le jeu
démocratique, hypothéquant ainsi toute chance d'alternance au
pouvoir. De ce fait, l'opposition pourrait aboutir à la conclusion selon
laquelle, la prise des armes reste et demeure le seul moyen d'accéder au
pouvoir. Aussi, risque-t-elle de se transformer en rébellion
armée, plongeant à nouveau le pays dans un cycle de violence
infernale. Selon Fogue Tedom (2008 ; 144) : "Dans la problématique des
conflits politiques africains (...), le mauvais fonctionnement de l'Etat et des
institutions politiques en Afrique Noire est en cause. C'est
l'incapacité de l'Etat à assurer la cohésion nationale et
à créer les conditions d'un débat politique
contradictoire, susceptible d'éviter que la violence ne demeure le seul
moyen d'expression qui fasse réagir les autorités politiques, qui
génère l'insécurité politique".
Le soutien de la Chine aux régimes africains (angolais
en l'occurrence) conforte les dirigeants dans leur immobilisme politique, les
amène, du fait de leur déficit de légitimité
politique, à recourir à l'intimidation et à la
répression politique pour étouffer toute velléité
contestataire et soumettre leurs adversaires. Seulement, l'inconvénient
de cette dérive autoritaire est que, paradoxalement, la terreur et la
peur qu'elle répand, loin de susciter l'adhésion, renforcent
plutôt la défiance et persuadent les adversaires politiques du
pouvoir en place que, seul le recours aux armes peut conduire à
l'alternance (FOGUE TEDOM ; 2008 : 144). Ainsi, aussi longtemps que les
dictateurs africains exerceront une oppression sur l'opposition politique ou
syndicale, ceci avec la bénédiction de leurs partenaires
extérieures, la crainte et la soumission recherchée risqueraient
bien de se transformer en défiance.
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